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Commentaire littéraire Alfred Jarry Ubu Roi Scène 3 Acte 2 Scène du Massacre

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Par   •  9 Janvier 2016  •  Analyse sectorielle  •  1 843 Mots (8 Pages)  •  3 272 Vues

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Alfred Jarry est un dramaturge, poète, romancier, graveur du XIXe siècle. Il n’appartenait à aucun mouvement littéraire de l’époque mais a crée une science qui le définit bien, le pataphysique. Cet extrait est de genre théâtral, le théâtre étant l’étude de la dimension sociale de l’homme. Elle permet de mieux comprendre et analyser les communications, les réactions et les caractères de l’Homme, ou bien de personnages types bien précis. Dans cette scène, le père Ubu, un tyran qui a récemment pris le pouvoir, massacre les Nobles de son pays. Pour étudier ce texte, nous nous poserons la problématique suivante : comment est ce que Jarry réussit à faire une satire de sa société à travers une scène comique? Pour répondre à cette problématique, nous étudierons le personnage type du tyran, père Ubu, puis nous allons voir en quoi cette scène est comique, finalement nous analyserons la satire de la société de Jarry.

Père Ubu est un personnage type du tyran.

Le premier aspect du personnage type du tyran est que le père Ubu est un être violent. L’hyperbole “je vais faire périr tous les Nobles” (ligne 9) insiste sur l’importance de la violence de père Ubu : il n’a aucune limite dans la violence, et n’hésite pas à tuer toute une classe sociale sans aucune raison valable : il est ici bien le tyran sanguinaire, un des nombreux aspects du personnage type du tyran. Nous pouvons de nouveau utiliser cette hyperbole pour attirer l’attention sur le fait que ça ne le gêne pas de s’occuper personnellement du massacre de tant de personnes ; d’autres citations “Passez-moi” ( ligne 14), “je les passerai” (ligne 14), nous permettent d’appuyer cette hypothèse : le père Ubu est donc un tyran sanguinaire qui n’a pas peur de tuer lui-même : il est violent, lui, et est tellement sanguinaire qu’il serait prêt à s’occuper lui même du carnage. Pour cela, il a des armes qu’il semble qu’il ait crée lui même : “Couteau à Nobles” (ligne 4) “Crochet à Nobles” (ligne 4). Ce qui prouve que le père Ubu n’est pas seulement avide d’argent mais aussi de souffrances, est qu’il ne se contente pas de tuer les Nobles d’une manière propre et sans douleur, il leur promet à chacun des souffrances qu’ils n’ont sûrement jamais encore eprouvées : “Ceux qui seront condamnés à mort, je les passerai dans la trappe, ils tomberont dans les sous-sols du Pince-Porc et de la Chambre-à-Sous, où on les décervèlera.” (ligne 14-15). Toute cette souffrance et douleur est provoqué par un vice qui est très souvent présent dans le cadre du théâtre mais aussi de la tyrannie : la volonté d’avoir des propriétés, des sommes d’argent, tout sans limites : la cupidité.

Le deuxième aspect est la cupidité du père Ubu. En effet, il est avide de propriétés et d’argent, et ne pense uniquement qu’à ça pendant cette scène : son comportement est conduit par ce défaut humain. Il porte donc à la conversation un interêt particulier, qui est materialisé par les douze phrases interrogatives de sa part dans cette scène : le père Ubu ne peut cesser de poser des questions, car il est passionné par toutes les propriétés et de l’argent qu’il va obtenir au fil de la conversation, et il ne veut plus, ou ne peut plus, s’arrêter de poser des phrases interrogatives. Les deux phrases exclamatives “Très bien ! Très bien !” (ligne 37) trahissent son enthousiasme à obtenir les propriétés du Noble lorsqu’il sera exécuté, et donc sa cupidité. Deux autres phrases exclamatives renforcent ce sentiment “Excellent ! Excellent !” (ligne 32) . Les didascalies internes “Je vais faire lire MA liste de MES biens” (ligne 61) indiquent à l’acteur jouant père Ubu d’insister sur les pronoms “ma” et “mes” , et donc sur sa cupidité : ces biens sont les siens, et pas ceux de sa femme ou de n’importe qui d’autre. Il ne partage pas. En plus de cela, on assiste ensuite à une répétition de “tout” : “ Comment, c’est tout!” (ligne 75) ; “tous les Nobles” (ligne 76) ; “tous les biens vacants” (ligne 76) : la cupidité de père Ubu n’a alors plus aucune limite.

Le père Ubu est donc bien un personnage type du tyran. Cependant, les tyrans sont, la plupart du temps, source de peur, d’angoisse… Pas le père Ubu : il rend cette scène comique, voire grotesque.

Cette scène de Ubu Roi est comique.

En effet, il y a dans cette scène un comique de répétition. D’une part, la scène voit se dérouler 5 fois la même séquence : une fois avec le comte de Vitepsk, une fois avec le grand duc de Posen, une fois avec le Duc de Courlande, une fois avec le Prince de Podolie, une fois avec le Margrave de Thorne. Cette séquence est composée de 3 moments : père Ubu appelle le Noble, puis il lui demande quelles sont ses propriétés, finalement il les fait passer dans la trappe. La répétition de cette séquence est comique : le spectateur observe cinq Nobles se faire tuer sans aucune raison valable, cinq fois de la même manière. D’autre part, la répétition du mot Noble dans la phrase “Apportez la caisse à Nobles et le crochet à Nobles et le couteau à Nobles et le bouquin à Nobles” (ligne 4), qui est incorrecte grammaticalement, fait rire le spectateur : père Ubu insiste lui même sur son idiotie. Finalement, la répétition de “MA liste de MES biens” est comique car elle insiste sur le fait que père Ubu se comporte comme un enfant

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