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Note de synthèse sur la radicalisation

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Par   •  3 Août 2020  •  Dissertation  •  2 241 Mots (9 Pages)  •  1 011 Vues

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Service de la politique de la Ville                                                         07/10/2018

A l'attention de Monsieur le Maire

Objet: La mise en œuvre du plan d'action de la prévention de la radicalisation à l'échelle communale

En 2015, la France est frappée par une vague de terrorisme sans précédent. En réponse à ces événements tragiques  l'Etat instaure L'état d'urgence sur l'ensemble du territoire national , et renforce le plan Vigipirate. La sécurité du territoire est sous la menace d'une forme de terrorisme venu de l'intérieur. Le fait que des français attaquent leur propre pays interroge et met à mal  les valeurs républicaines de Liberté, Egalité et Fraternité et la cohésion sociale. Pour les collectivités territoriales que ce soit pour la sécurité de leurs administrés et de leurs bâtiments ou de leurs agents en particulier les Policiers municipaux, les enjeux de la contribution à la sécurité nationale doit faire partie d'un dialogue avec le gouvernement pour poser les bases d'une articulation des politiques de sécurité nationale et locale.

 La radicalisation est apparue dans le champ lexical de la définition de la lutte contre le terrorisme. Ce phénomène complexe touche, en janvier 2016, 8250 individus principalement des adolescents et des jeunes adultes. Porte d'entrée du terrorisme, la radicalisation est un basculement extrême du comportement qui utilise à mauvais escient le contexte de crise social et économique qui règne dans certains quartiers et un sentiment d'injustice et d'inégalités pour recruter des individus en perte de repères. Le choix de l'Etat et du gouvernement est de faire de la lutte contre le phénomène de la radicalisation un axe fort du combat contre le terrorisme, repérer et prévenir ces comportements placer les collectivités territoriales en première ligne en tant qu'échelon administratif de proximité et l'implication nécessaire de tous les acteurs locaux. A l'échelle communale, la politique de la ville et ses quartiers prioritaires ont été identifiés par l'Etat comme particulièrement concernés, frappés par le phénomène de la radicalisation.

Alors, comment mettre en œuvre une politique de prévention et de proximité pour les collectivités territoriales en particulier les communes qui gèrent la politique de la ville, en cohérence et en concertation avec l'Etat, pour repérer les individus radicalisés?

Pour ce faire, il faut nécessairement décrire le phénomène complexe de radicalisation, comprendre pour mieux repérer, détecter pour mieux prévenir  (1) , aussi dans la mise en œuvre des actions de prévention il convient de s'interroger sur la gouvernance de la sécurité entre l'Etat et les collectivités territoriales en particulier sur l'échelle communale et les quartiers prioritaires dépendant de la politique de la ville(2).

 

1. La lutte contre la radicalisation,  ou les conséquences des inégalités sociales et économique d'une jeunesse en perte de repères.

La radicalisation est un phénomène complexe et difficile à détecter, qui se nourrit d'un contexte socio-économique difficile, d'une jeunesse  en quête de sens et vulnérable par les inégalités.

a. Mieux comprendre pour détecter

La radicalisation est un basculement de l'individu vers des comportements qui régissent son cadre de vie, ses pratiques et devient sa raison d'être. La violence extrême est un moyen de faire entendre sa croyance à ceux qui ne la partagent pas. Une vision binaire du monde qui justifie la défense de sa cause et les moyens qu'il entreprend pour la mettre en œuvre. La vulnérabilité des individus, comme les adolescents et les jeunes adultes, sont une aubaine pour celui qui souhaite leur faire intégrer une cause qui donne sens et repère à leur vie. La complexité de ce phénomène réside dans le fait qu'il n'y a pas de profils types, ni d'indicateurs forts qui expliquent la radicalisation. On parle alors d'un processus lent, loin des fantasmes, instillé par internet,  d'un terroriste qui de manière soudaine et isolée bascule dans la violence.

Néanmoins, ce processus lent répond à des logiques qui tirent leurs origines dans trois dynamiques complexes. Premièrement, il faut prendre en compte l'environnement général de l'individu, le contexte socio-économiques, le cadre familial, sa vision de l'autorité et des forces de l'ordre public, ses perspectives d'avenir, son niveau de frustration face aux inégalités et son rapport culturel à la violence ou encore l'existence de personnes dans son entourage qui encouragent et valorisent ces pratiques. En effet, la deuxième logique est qu'il est rare de voir un "loup solitaire" agir sans crier garde et sans appui activiste. La socialisation militante est un des socles fondamental pour l'utilisation et l'apprentissage de la violence. La mémoire et la validation familiale peut jouer un rôle important, à l'instar des milieux djihadistes algériens, syriens ou pakistanais où les individus bénéficient du soutien familial pour s'engager. Aussi, il faut parler des incitations à la radicalisation violente, qu'elles soient financières ou symboliques, elles valorisent et transforment l'individu en héro fier de défendre une communauté selon lui maltraitée. Ce qui nous amène à la troisième logique, une logique émotionnelle qui après des phases de séduction, d'endoctrinement et de déconstruction des individus jouant sur les peurs, les espoirs et les croyances instillent une forme de prise de conscience d'un monde fantasmé injuste et gouverner par des forces maléfiques que l'individu doit s'engager à combattre de manière irréversible.

Nous pouvons ainsi dire que la radicalisation est un processus lent et complexe qui se met en place dans un environnement général, où il existe une sociabilisation et un apprentissage des individus ainsi  qu'un conditionnement émotionnel qui entraîne l'utilisation d'une violence extrême pour défendre une cause. Ces recrutements de personnes vulnérables, pouvant se faire de manière réel ou virtuel, entraînent des modifications importantes dans leur comportement général, c'est là une des clés pour repérer les signes d'une radicalisation.

b. Mieux détecter pour prévenir

Le repérage et le signalement des personnes radicalisées sont un axe fort de la lutte contre le terrorisme. Ils permettent la prévention et la prise en charge des personnes avant le passage à l'acte ou le départ dans les zones de conflits. Les indicateurs permettant de détecter la radicalisation sont difficilement décelables, ils peuvent être physiques et comportementaux. Pour éviter toute stigmatisation d'une pratique religieuse, il faut que ces indicateurs soit utilisés dans un ensemble de données.

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