Un quartier en mutation : Saint-Denis Pleyel

Un quartier en mutation : Saint-Denis Pleyel

La Ville de Saint-Denis se situe à seulement moins de 3 kilomètres de Paris, au Nord. Du

fait de sa localisation en petite couronne, cette commune qui comporte actuellement 110 000

habitants, a longtemps servi à la capitale pour subvenir à ses besoins énergétiques et de

consommation, tout comme ses communes voisines comme Saint-Ouen ou Aubervilliers grâce

à l’activité des usines présentes sur ces territoires (Société du Gaz de Paris, Docks de Saint

Ouen, Technicentre SNCF de la Gare du Nord).

Saint-Denis se caractérise par un taux de pauvreté particulièrement élevé - près de 40 % en

2014-, contre 10% pour la moyenne nationale, et par un taux de chômage important qui

atteint les 25 % en 2014 touchant en grande partie les jeunes et les immigrés. Ainsi, l’État

souhaite le développement économique et social des différents territoires de Saint-Denis : et

notamment celui que nous allons aborder dans cet exposé, le quartier de Saint-Denis : Pleyel

Landy.

Nous avons choisi de nous intéresser à ce quartier car il illustre parfaitement comment un

territoire peut faire l’objet de mutation urbaine, c’est-à-dire d’un changement radical et d’une

évolution profonde. Le quartier Pleyel Landy a en effet connu, au fil de son histoire, la

construction d'installations et d'équipements importants et il est l’un des sites retenu pour

accueillir certaines infrastructures olympiques en 2024.

Dans cet exposé, nous chercherons à comprendre comment des projets de dimension

nationale et mondiale peuvent dynamiser un quartier grâce à de nouvelles infrastructures.

Nous rappellerons dans un premier temps l'histoire de ce quartier, de son passé industriel à sa

tertiarisation avec la création du Stade de France. Dans un second temps, nous analyserons les

projets futurs d'aménagement prévus dans le quartier dans le cadre des Jeux Olympiques et

du Grand Paris Express. Enfin, nous nous demanderons quelles sont les limites du

développement lié à la création des infrastructures existantes ainsi que les craintes que

peuvent susciter ces projets futurs.

I- Le Landy-Pleyel : d'une économie industrielle à une économie tertiarisée

1- Saint-Denis : une histoire riche et ancienne

La ville de Saint-Denis possède une histoire très riche, en témoigne la construction

d'une première chapelle dès le Ve siècle devenue basilique qui a été ensuite agrandie et

modifiée au fil des siècles. La basilique St Denis est le lieu où reposent les sépultures de la

plupart des Rois de France depuis Dagobert Ier inhumé en 639 jusqu'à Louis XVI.

Au Moyen Âge, la ville comptait 10 000 habitants . Les découvertes archéologiques ont

permis d’identifier que la population comprenait de nombreux artisans.

Sous la Révolution, la ville prend le nom de Franciade. Entre 1790 et 1792, on assiste à

la fermeture de l’abbaye, des couvents et des églises paroissiales suite à la volonté des

révolutionnaires de limiter les pouvoirs du clergé.

2- Un passé industriel

a) Une concentration d'usines importante

Au milieu du siècle, arrive le chemin de fer. De grandes usines chimiques et plusieurs

usines métallurgiques s’implantent, attirant une importante main-d’œuvre. Alors, au début du

XXe Siècle, les secteurs de la Plaine (constitué d'usines du Sud de Saint-Denis, de l'Est de

Saint-Ouen et de l'Ouest d'Aubervilliers) et de Pleyel constituent l’une des zones industrielles

majeures d’Europe.

Manufacture de Piano Pleyel :

Dans le quartier, à l'ouest des chemins ferrés, existait une concentration d'usines

importante. Depuis 1867, une usine à piano nommée « Pleyel » du nom de son fondateur

Ignace Pleyel, compositeur autrichien, existait à l’angle de la rue actuelle Pleyel et de

l’ancienne route de la Révolte. L’usine a donné son nom au carrefour et au quartier. La

manufacture a fermé ses portes en 1961.

Usine à gaz du Landy :

L’usine à gaz du Landy, à l'est du faisceau ferroviaire actuel, s’installe en 1890, celle du

Cornillon en 1914. Ces usines, sur un vaste terrain de 48 hectares, ont couvert en superficie

jusqu'à 8 % du territoire de Saint-Denis. La « Compagnie Parisienne d’Éclairage et de

Chauffage » met en service les premières unités de production. La « Société du Gaz de Paris »

reprend la concession en 1907 et agrandit l’usine. En 1946, les nationalisations d'usines

intègrent la société dans « Gaz de France ». L'usine fermera en 1977.

Cette usine fonctionne d'après le système

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