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La Bonne Chanson, Mathilde Mauté de Fleurville

Cours : La Bonne Chanson, Mathilde Mauté de Fleurville. Recherche parmi 303 000+ dissertations

Par   •  12 Octobre 2025  •  Cours  •  750 Mots (3 Pages)  •  10 Vues

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Le poème étudié est issu du recueil La Bonne Chanson, adressé à Mathilde Mauté de Fleurville, avec qui Verlaine se marie le 11 août 1870 pour se consoler de la perte de sa cousine Élisa. Ce poème, composé de seize alexandrins et de strophes irrégulières, est le septième du recueil.

Nous pouvons nous demander en quoi ce poème est-il résolument original ?

Nous verrons dans un premier temps en quoi ce poème offre un paysage effervescent et la capacite de Verlaine à traduire ses émotions intérieures par les sons et les rythmes. Enfin nous étudierons l’association du thème amoureux à celui du train.

Verlaine nous fait une description du paysage qu’il voit défiler depuis le train dans l’encadrement des portières, nous donnant une impression de vitesse intense et d’effervescence. Le paysage est animé et le poète utilise la personnification des éléments extérieurs pour souligner ce mouvement : « Le paysage […] Court furieusement », « des arbres et du ciel Vont s'engouffrant » ; ces deux personnifications sont mises en valeur par le rejet du verbe, dans le vers « Où tombent les poteaux minces du télégraphe ».

Les paysages défilent à travers une série de tableaux impressionnistes qui confèrent un rythme haletant par l’énumération des éléments naturels auxquels le lecteur associe les couleurs qu’ils évoquent : « des plaines », « de l’eau », « des blés », « des arbres », « du ciel ». La traversée du train dans la campagne est exaltante et ce rythme vif est donné également par la structure du poème, lequel est composé de trois strophes en symétrie déséquilibrée avec un sizain puis un quatrain et de nouveau un sizain. Verlaine a transposé le rythme irrégulier du train qui accélère en fonction du terrain et de la pression de la vapeur qui entraine les pistons de la locomotive.

Le mouvement du train engendre une illusion optique où le paysage semble bouger, créant un tourbillon visuel accentué par l'allitération en « p » : « paysage » « portières », « plaines » et la syntaxe ; on peut ainsi noter la diérèse « fu / ri / eu / se / ment » qui accentue la sensation de glissement à travers le paysage.

Le poète fait un appel à nos sens : les sensations auditives et olfactives, telles que « l'odeur du charbon qui brule », de « l’eau qui bout » et le bruit métallique de la locomotive « que feraient mille chaines », contribuent à cet univers sensoriel bouillonnant.

A travers ce poème, Verlaine rend hommage à la femme aimée et met en abime la brutalité de son périple en tant que passager du train « tourbillon cruel », « hurleraient mille géants qu’on fouette », « cris prolongés», « wagon brutal » et la douceur de sa bien-aimée. Il la présente comme une apparition angélique : « La blanche vision » « douce voix » « murmure », qui s’oppose au tumulte du train.

Le dernier sizain offre ainsi une vision imaginaire de cette femme, une parenthèse onirique qui montre que l’auteur se détache de l’effervescence environnante pour songer à sa bien-aimée : la strophe est soulignée par le tiret initial qui redouble la différenciation avec les deux strophes précédentes.

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