Mal logement à Mayotte

Nous allons analyser les besoins en matière de logement sur le territoire de Mayotte.

Tout d’abords rappelons-nous qu’un territoire est une étendu de terre occupé par un groupe d’humains. Cette notion prend en compte l’espace géographique, les réalités politiques, économiques, sociales, culturelles voire même des dimensions affectives (sentiment d’appartenance…). Il peut s’agir d’un pays, d’une ville, d’un quartier, une rue ou une entrée d’immeuble.

Avec ses 376 km², Mayotte est un territoire extrêmement contraint. 63 % de la surface de Grande Terre est considérée comme inconstructible en raison des contraintes physiques ou naturelles des terrains. La partie nord du territoire est aujourd'hui celle qui concentre le plus de population. Près de 40 % de la population est aujourd'hui rassemblée sur deux communes Mamoudzou et Koungou qui concentrent à elles deux l'essentiel des administrations, des commerces, des industries et le port de commerce de Mayotte.

Face à cette concentration massive sur la partie nord du territoire, un diagnostique a été mit en place afin d’analyser les besoins en matière de logement.

Un diagnostic des besoins sociaux ou l’analyse des besoins sociaux (ABS) est l’outil qui permet de recueillir et d’analyser les besoins réels de la population pour choisir les solutions à mettre en place qui soient les plus efficientes possibles. Il est toujours fait sur un territoire précis et délimité.

D’après l’INSEE, « Mayotte est le département le plus dense après Paris et 5 autres départements d'Île-de-France. De 2012 à 2017, la population s'accroît de 3,8 % par an en moyenne soit 8 800 habitants supplémentaires chaque année. Au total, la population mahoraise double en l'espace de 20 ans. Mayotte est ainsi le département français ayant la croissance démographique la plus forte. [...] »

De plus, d’après le rapport du plan d'actions pour le développement urbain durable à Mayotte datant de Mars 2015. « La question des flux migratoires, est omniprésente. Les reconduites aux Comores d'où proviennent 95 % des clandestins sont quotidiennes. Pour les populations pauvres, souvent immigrées (clandestines ou non), l'installation dans un habitat de fortune reste souvent la seule solution. Dans la mesure où l’immigration illégale se poursuit, elle contribue à la tension sur le marché du logement puisque la demande s’accroît de manière importante de la part de familles souvent sans ressources et sans droits. Cette particularité mahoraise favorise les solutions d’hébergement illégal ou les locations illicites de parcelles à ces migrants comoriens.

Selon le recensement de la population de 2007, les Comoriens représentent 38,7 % de la population de l’île. [...] »

Compte tenu de ce taux de croissance et à le supposer constant, Mayotte comprendrait 57 600 habitants de plus en 2020, 140 000 en 2030 et 247 000 en 2040. Avec le taux actuel constaté de 3,54 personnes par logement, ce sont 16 271 logements à construire pour 2020, 39 500 pour 2030 et près de 70 000 pour 2040.

Mayotte est également caractérisée par la faiblesse des revenus de ses ménages. Non seulement, le revenu moyen est très bas, mais la dispersion des ménages, montre que l'essentiel de la population se situe dans les tranches de revenus très faibles. « La part des ménages sous le seuil de pauvreté était de 21 % en 2005 (en diminution depuis 1994 où il représentait 24 % des ménages). En 2004, si on analysait les revenus des mahorais (français et étrangers) au regard du seuil de pauvreté métropolitain, neuf personnes sur dix vivant à Mayotte auraient eu des revenus inférieurs à ce seuil. »

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