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Les violences conjugales cas

Rapport de stage : Les violences conjugales cas. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Avril 2016  •  Rapport de stage  •  6 301 Mots (26 Pages)  •  1 607 Vues

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INTRODUCTION

Etudiante en formation d’assistant de service social, j’ai effectué mon stage de deuxième année au sein du Conseil départemental. J’ai été accompagnée d’une assistante sociale exerçant en polyvalence de secteur.

Pendant mon stage, j’ai eu l’occasion d’assister à différents entretiens avec plusieurs orientations possibles. J’ai pu observer les multiples problématiques rencontrées par le public qu’accueille l’équipe du Centre Médico-Sociale (CMS). Une des plus prégnantes concerne la violence conjugale. En effet, durant les réunions d’équipe beaucoup de situations de violences sont abordées. Elles concernent principalement des femmes qui subissent des violences de la part de leurs conjoints/concubins. De par les entretiens que j’ai réalisé seule ou en binôme avec ma référente concernant cette problématique, un aspect m’a tout particulièrement interpellé. J’ai constaté que l’accompagnement de la violence conjugale auprès des femmes dont les origines culturelles sont différentes de celle de notre pays, m’embarrassait beaucoup. Ces femmes parlent de cette violence subie comme d’une évidence, d’un geste anodin de la part de leurs maris. Ces propos auraient également pu être relatés par une femme occidentale enfermée dans la spirale de la violence conjugale. Mais ce qui a particulièrement retenu mon attention, c’est le caractère normatif de ces situations, où, violence et soumission font partis intégrante d’un quotidien, mais bien au-delà, et surtout d’une culture.

Un sentiment partagé, par bon nombre de travailleurs sociaux. Ce sentiment était partagé par un grand nombre de travailleurs sociaux). Cet accompagnement m’a beaucoup questionné du point de vue de la place du travailleur social et  du comportement de la victime. En effet, je me suis questionnée à nombreuses reprises sur ce qui retenait la femme de ne pas quitter son mari. J’avais comme représentations que toutes les femmes battues étaient fragiles psychologiquement. J’appréhendais d’accompagner ce public car je pensais ne pas pouvoir être assez attentive à leurs difficultés et de ne pas arriver à mettre de côté mes préjugés. Je pensais avoir du mal à voir la personne comme une femme dans son intégralité et non une femme victime. L’idée qu’elles soient battues et qu’elles consentent à rester avec leurs maris m’agaçait beaucoup. Je ne comprenais pas la soumission subie par ces femmes et les normes sociétales en vigueur dans leur pays natal. Ces entretiens ont bouleversé mes représentations et m’ont remise en questions perpétuellement, ce qui m’a fait choisir ce thème afin d’approfondir mes connaissances.

L’assistante sociale se doit de comprendre les besoins des usagers pour mieux l’accompagner. Si l’écoute revêt une importance capitale dans le travail social, elle peut parfois souffrir d’interférences, d’autant plus lorsque l’émetteur et le récepteur ne disposent pas du même langage, voire des mêmes codes sociaux. A l’heure de la mondialisation, la rencontre interculturelle devient courante. Aussi enrichissante soit-elle, elle provoque néanmoins des difficultés dans le cadre de l’intervention sociale et soulève un certain nombre de questions. Ce qui  m’a amené à formuler la problématique suivante :

En quoi les violences conjugales qui ne font pas partie de nos normes sociétales confrontent l’assistante sociale aux limites de la relation d’aide ?

Afin d’étayer les propos de ma problématique, je vous présenterez dans une première partie le contexte institutionnel d’un Centre Médico-Social. Ensuite, j’essayerai de comprendre en quoi les violences conjugales peuvent être liées aux normes et aux valeurs sociétales d’un pays. Enfin, pour finir, j’essayerai d’analyser les limites de la relation d’aide et leurs impacts sur l’accompagnement social.

I/ Le contexte institutionnel

1.1 Le cadre général

En 1982, les lois de décentralisation donnent au Conseil général un véritable pouvoir d'action et de décision. Le Conseil Général est une collectivité territoriale autonome, dotée d’un budget, d’un patrimoine, de personnels et de compétences propres. C'est désormais le président du Conseil général qui exerce le pouvoir exécutif ; il propose les orientations de la politique départementale, puis fait exécuter les décisions votées par l'Assemblée des conseillers généraux. La loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales a engagé une nouvelle vague de décentralisation. Les conseils généraux se voient attribuer de nouvelles compétences en matière de transport, d'action sociale, d'éducation et de culture.

        Le service social appartient à la Direction Générale Adjointe (DGA) Solidarités qui conçoit et met en œuvre une politique construite pour tous les habitants du territoire tout au long de leur vie. Des agents de la Direction des Solidarités (DS) agissent dans les quatre territoires d’action sociale où se répartissent 33 CMS. Le CMS est le premier lieu d’accueil du public : les équipes accueillent, orientent et informent des usagers sur leurs droits. Elles proposent également des aides ponctuelles et des accompagnements médico-sociaux.

Le CMS met en œuvre la politique départementale d’action sociale (prévention, protection, accompagnement), en faveur de l’insertion, l’enfance, la famille, les personnes âgées et personnes handicapées.

1.2 Les spécificités du site qualifiant

        Le CMS où j’ai effectué mon stage couvre cinq communes. Au cours de l’année 2014, 1 350 familles ont été suivis par le CMS. Les interventions des travailleurs médico-sociaux sont de l’ordre de 42.67%, au niveau financier, 22.95%, d’insertion : 13.58% d’enfance, 9.05% de logement, 5.20% de personnes âgées /-personnes handicapées

Le CMS est placé sous la responsabilité d’une responsable de service basée à la direction territoriale. Pour accompagner ces familles, l’équipe se compose de quatre travailleurs sociaux : deux éducateurs spécialisés, une conseillère en économie sociale et familiale, une assistante de service sociale, ainsi que de deux secrétaires médico-sociales et deux infirmières-puéricultrices de la Protection Maternelle Infantile. Sur des permanences définies, sont présents au CMS, un médecin PMI, une infirmière insertion, deux sages-femmes de PMI, un psychologue Enfance, un psychologue Insertion. Le public accueilli concerne généralement, les bénéficiaires des minimas sociaux, des femmes et/ou hommes seuls avec ou sans enfant, des familles rencontrant des difficultés financières, d’éducation, des personnes âgées, personnes handicapées. La ville où est implantée le CMS est la plus importante de ce regroupement de communes, en terme de population plus élevée liée à une offre importante de logements locatifs sociaux peu onéreux. La ville compte 4318 habitants pour une superficie de 464 hectares. La population totale du canton (avec les 5 communes) est de 29 297 habitants. Tout cela favorise une augmentation de l’accueil du CMS qui est un premier rempart à l’exclusion et un lieu d’accueil du public qui intervient dans plusieurs domaines à travers des dispositifs sociaux dont le Département définit la politique.

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