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Analyse de pratique professionnelle infirmière

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Par   •  26 Mars 2022  •  Étude de cas  •  1 378 Mots (6 Pages)  •  314 Vues

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CONTEXTE

Cette situation se déroule le jeudi 30 septembre 2021, en début de soirée, nous sommes en service de chirurgie urologique/gynécologique/ vasculaire et esthétique, je me rends au sein de la chambre de Monsieur S, hospitalisé en « ambulatoire » pour une épreuve de désondage.

Déroulement de la situation rencontrée

Monsieur S est âgé de 90 ans, il est admis au sein du service accompagné de son fils afin qu’il lui traduise en marocain ce qui lui est dit car il ne parle que très peu le français et ne le comprends pas, cependant, ce dernier devra s’absenter durant le temps de son hospitalisation pour se rendre à son travail.  Il est entré dans le service ce matin à 7h00 pour une épreuve de désondage réalisé à 8h30, et malgré les consignes qui lui ont été donné de bien s’hydrater et de nous appeler afin que l’on vienne l’aider pour uriner dans le pistolet et que l’on puisse quantifier sa diurèse, Monsieur n’arrive pas à retrouver une miction spontanée. J’ai alors téléphoné au médecin du service responsable de Monsieur en lui expliquant la situation, il m’a donc demandé de le resonder et, qu’il rentrerait à son domicile avec sa sonde. Je me rends dans la chambre de Monsieur avec mon chariot de soin en lui expliquant les consignes données par le médecin et le soin que je vais réaliser ainsi que la raison de la remise en place d’une nouvelle sonde. Néanmoins, lors de mon élocution à ce dernier, il a verbalisé le fait qu’il ne comprenait pas ce que je lui disais et qu’il fallait appeler son fils pour lui expliquer afin qu’il puisse lui traduire la globalité des informations. Ma collègue a donc joint dans l’infirmerie le fils de Monsieur pendant que je réalisais mon soin afin de lui apporter la totalité des informations nécessaires et qu’il puisse joindre son papa et lui traduire la totalité des informations en marocain. Chose qu’il a faite immédiatement.

Observations

& étonnements

  • Je me suis alors demandé si j’avais bien respecté le consentement du patient en réalisant ce soin, n’ayant pas la certitude qu’il détienne la totalité des informations sur le moment présent.
  • Je me suis questionnée sur les limites que posent la barrière de la langue dans les soins infirmiers.
  • J’ai enfin approfondi mes recherches en m’informant sur les solutions que l’on peut mettre en place au sein de chaque service afin que cette situation ne se réitère plus.

Analyse

Dans le but de répondre à ma première question, j’ai d’abord souhaité définir le terme de « barrière linguistique », ce concept consiste en la difficulté pour des personnes ou des groupes à communiquer entre elles, du fait de l'utilisation de langues différentes. Bien que la différence de langage occupe une place primordiale dans cette situation, celle-ci engage également une différence culturelle, car une langue parlée n’est pas uniquement des « mots » a proprement dit, c’est également une culture avec tout ce qu’elle prend en compte ; les différences de croyances, de perceptions de la maladie, l’existence de codes différents autour de la douleur, des actes de soins qui vont alors  impacter la façon dont les patients expriment leurs symptômes et surtout dont ils saisissent les informations qui leurs sont apportées . Néanmoins, je pense que bien que certaines différences s’imposent à nous, il ne faut pas perdre de vue que la finalité est d’accompagner un patient durant un soin, il faut donc garder à l’esprit que le patient détient « son savoir », il faut donc se mettre dans une position d’écoute sans porter de jugement en tentant de comprendre ce qui nous est dit et que le patient comprenne ce que nous lui apportons.

Cependant, cette compréhension pose une certaine limite quant au consentement éclairé du patient, car s’il ne comprend pas la totalité des informations qui lui sont données, comment peut-il être totalement consentent sur les actes qui vont lui être réalisés ?

Le cadre légal au regard du code de la santé publique est définit au sein de l’article L1111-2 comme le fait que « Toute personne a le droit d’être informée sur son état de santé afin qu’elle puisse prendre avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qu’il lui fournit, les décisions concernant sa santé. » ,  […]« l’information incombe à tout professionnel de santé dans le cadre de ses compétences et dans le respect des règles professionnelles qui lui sont applicables. Seules l’urgence ou l’impossibilité d’informer peuvent l’en dispenser ».
Cette information doit être claire, loyale, compréhensible et adaptée. Elle porte sur l’ensemble des investigations, traitements ou actions de prévention, leur utilité, leur urgence éventuelle, leurs conséquences, leurs risques fréquents ou normalement prévisibles, ainsi que sur les alternatives possibles et sur les conséquences encourues en cas de refus de soins.
Cette information peut être délivrée avant, pendant et après les soins au cours d’un entretien individuel.

De plus, le consentement éclairé est régi lui par l’Article L. 1111- 4 du Code de la Santé Publique « Toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qu’il lui fournit, les décisions concernant sa santé. (…) Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment ».
Ce qui sous-entend donc qu’aucun acte ou traitement médical ne peut être entrepris sans que vous en ayez été préalablement informé et donné votre consentement libre et éclairé.

Le droit à l’information et le consentement éclairé ayant été développé, je terminerais donc en exposant les différentes solutions que je pourrais mettre en œuvre à l’avenir si une situation similaire venait à se représenter.

Dans un premier temps, je pense que l’entourage du patient s’il en possède un, peut s’avérer être d’une grande aide, car premièrement un lien sera déjà établi entre ces derniers et deuxièmement car le patient pourra saisir les informations qui lui seront traduites par une personne en qui il a confiance.

Néanmoins, si le cas échéant, le patient ne possède pas de personnes proches qui pourrait venir interpréter certains propos, l’hôpital compte parmi ses salariés des référents de « langues » qui sont à disposition des services et à qui l’on peut faire appel afin qu’il fasse fonction de « traducteurs » dans des situations où il y’a nécessité.

Également, la place du langage non-verbal et paraverbal sont d’une importance majeure dans la compréhension d’une information. Au sein du service, par exemple, certains médecins utilisent des ardoises afin de montrer par le biais de schéma en quoi va consister l’opération. Je pense que cette méthode peut être utile à tout professionnels de santé. Le langage corporel et plus particulièrement celui des mains et des mimes peut aussi être exploité. Également, nous disposons au sein du site de l’hôpital deux pages se constituant de phrases simples qui permettent d’exprimer une douleur ressentie, de la quantifier, de la localiser, d’expliquer un soin simple (réfection d’un pansement, prise de sang, pose d’une perfusion…), traduite dans les cinq principales langues utilisées au monde ; le mandarin, l’anglais, l’espagnol, l’italien ainsi que l’arabe littéraire.

Lorsque de jeunes patients sont hospitalisés au sein du service, nous utilisons leurs peluches pour leurs démontrer en quoi l’opération va consister, pourquoi il aura certains dispositifs médicaux…

Enfin, Le numérique offre également des solutions, comme les applications Tralelho ou Traducmed, outils développés par un médecin généraliste libéral qui énonce des phrases utilisant un vocabulaire médical particulier, traduits dans 50 langues. Cependant, nous ne pouvons pas ignorer que l’emploi d’un smartphone bien que très utiles dans des situations quelques peu compliquées ne remplacera jamais le contact humain dans la relation soignant-soigné.

Difficultés rencontrées et points à approfondir // Autoévaluation

À la suite des échanges et aux recherches que j’ai pu réaliser, ces dernières m’ont permis de me rendre compte que bien que barrière linguistique peut s’avérer être un frein au bon déroulé de l’hospitalisation et de l’installation d’un climat de confiance dans la relation soignant-soigné, le professionnel de santé se doit toujours de rechercher par le biais de moyens tels que les personnes ressources du patient, de ses collègues ayant les ressources linguistiques nécessaires pour échanger en une langue étrangères ou bien au travers d’application, le consentement éclairé du patient en question et surtout son aval avant d’entamer un acte de soin.

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