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Aidant et comportement agressif

Rapport de stage : Aidant et comportement agressif. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Juin 2016  •  Rapport de stage  •  1 994 Mots (8 Pages)  •  1 107 Vues

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CHU

IFSI GRENOBLE

ANALYSE DE SITUATION

« Aidant et comportement agressif »

Nom de l’étudiant : ILLY Nadège

Référent pédagogique : ALBANET Marie-Pierre

Promotion 2013-2016 / Année 2014-2015

UE

ANALYSE DE SITUATION

Lieu

Mon stage se passe dans un cabinet d’infirmière libérale à Gap en région PACA. J’effectue des soins de tous types, prescrits par le médecin au domicile des patients.

Dans cette situation, nous prenons en charge un couple d’octogénaire suite à un retour d’hospitalisation. Je les prénommerai Mr et Mme I.

Mr I, âgé de 88 ans, est pris en charge suite à une résection de polypes vésicaux malins par endoscopie. Nous effectuons donc une surveillance d’hématurie ainsi qu’une anémie par des bilans sanguins et une surveillance des paramètres vitaux matin et soir afin de prévenir un risque hémorragique. Une surveillance mictionnelle avec ECBU est prescrite les deux premières semaines de son retour à domicile afin de prévenir le risque infectieux. Se rajoute à cela, la préparation du semainier, la pose et retrait de bas de contention, et une aide à la toilette.

Mr I présente comme antécédents, un cancer de vessie métastasé au niveau rénal. Au vu de son âge et de contre-indications multiples, la chimiothérapie n’a pas été instaurée, il bénéficie de soins et traitement de confort dans un contexte palliatif.

Concernant Mme I, âgée de 84 ans, le passage infirmier est préconisé pour des soins occasionnels (prises de sang, IM d’antalgiques, de Vitamines B12). Elle gère elle-même son traitement et est autonome.

Description de la situation

A ce jour, nous n’effectuons plus qu’à Mr I un pansement à la malléole suite à une écorchure contre un meuble, la prise de tension artérielle matin et soir et la pose et retrait de bas de contention. Mr I refuse que nous lui préparions son semainier et qu’on l’aide au moment de la toilette.

Nous sommes le 19 mai, il est 8h20 et nous arrivons au domicile de Mr et Mme I. Cela fait 3 semaines que Mr I est sorti de l’hôpital.

A peine après avoir franchi la porte d’entrée nous assistons à une dispute entre Mr et Mme I. Madame en pleurs nous supplie d’intervenir. Elle nous dit qu’elle « ne supporte plus son mari, qu’il est méchant et harcelant avec elle. » De plus elle nous confie toujours en présence de son mari que « s’il n’est pas interné elle irait prendre un couteau dans la cuisine pour le faire taire ! » Ou encore que « s’ils habitaient au 8ème étage elle l’aurait déjà poussé par-dessus la rambarde ! »

J’ai fait le choix de retranscrire les propos de Mr et Mme I pour que l’on puisse percevoir le caractère inhabituel et inquiétant de la situation.

Pour calmer la situation nous décidons chacune de prendre à partie Mr et Mme I et les mettre dans des pièces différentes pour comprendre ce qu’il se passe et calmer la situation. Je me retrouve donc dans la cuisine avec Mme I et l’infirmière avec Mr I dans le salon.  De mon côté j’installe Mme I sur une chaise, lui propose un verre d’eau et m’assoie auprès d’elle pour discuter de ce qu’il se passe. Pendant cet échange Mme I me confie que depuis le retour à domicile de son mari  il l’a harcèle moralement tout au long de la journée en  l’insultant elle et ses filles. Ce matin une de leur fille, habitant dans le même immeuble, a amené le journal à Mr I vers 7h et d’après les dires de Mme I, il l’aurait insulté très méchamment. La fille partie immédiatement du domicile de ses parents. Mme I voulant prendre la défense de sa fille après son départ s’est elle aussi fait insulté et menacé physiquement par son mari. Jusqu’à notre arrivé Mme I a subit les propos inappropriés de son mari entrainant chez elle une crise de nerf évoquant le risque d’un passage à l’acte sur Mr I et même des idées suicidaires.

De son côté, l’infirmière essaye d’expliquer à Mr I qu’il ne faut pas avoir ce genre de propos envers sa femme mais celui-ci ne lui laisse pas le temps de parler et continu ses insultes.

Nous sommes restés environ 45 minutes chez eux avant de pouvoir partir en laissant Mr et Mme I plus ou moins calmes et détendus.

En sortant du domicile, l’infirmière appela immédiatement une de leur fille, elle-même infirmière, habitant dans les environs, pour lui faire part de la situation et peut être permettre qu’ils ne soient pas seuls ce jour, et l’informer que nous prévenons le médecin de la situation. La fille resta donc toute la journée avec ses parents pour les canaliser. Celle-ci fut présente lors du passage du soir fait par une autre infirmière du cabinet et lui expliqua que Mr I fut insultant toute la journée envers tout le monde et qu’il était presque impossible de lui faire entendre raison.

Le médecin traitant déjà sollicité plusieurs fois auparavant pour ce genre de situations chez Mr et Mme I, a instauré un traitement anxiolytique ainsi que des antidépresseurs déjà prescrits auparavant à Mme I. La nécessité d’instaurer un passage infirmier pour la préparation de son semainier a été évoqué mais sans succès. Le médecin n’a pu qu’essayer de parler à Mr I du comportement désobligeant envers sa femme et ses enfants, ce qu’il a nié totalement.

Suite à cette situation, assez déstabilisante pour moi et je pense aussi à l’ensemble des infirmières du cabinet libéral, j’ai pu parler de mon ressentie face à ce qu’il venait de se passer et fit part de mes craintes et interrogations. Je me suis sentie peu aidante pour Mr et Mme I. Face au comportement agressif de Mr I, j’ai été comme tétanisé et incapable de réfléchir. L’infirmière avec qui j’étais lors de ce litige m’a aidé à surmonter ce sentiment de peur et agir en tant que professionnel en prenant à partie Mme I. Seulement, face à Mme I en pleurs je me suis sentie démunie, impuissante. J’aurais voulu lui apporter plus, mais était-ce de mon ressort ?

Pendant cette réflexion avec l’infirmière, elle m’a rassuré en me montrant que je n’avais pas rien fait et que le peu que j’ai pu faire a pu être très important pour Mme I. (lui servir un verre d’eau, la faire asseoir et m’asseoir auprès d’elle). Enfin, elle m’expliqua que dans ce genre de situation il n’y a pas de comportement type à adopter. Nous n’avons pas adopté le même comportement pour Mme I et à Mr I.

Enfin, concernant le comportement agressif de Mr I, l’infirmière a jugé bon de s’en occuper elle-même pour me préserver mais aussi parce que canaliser une personne ayant un comportement agressif est assez complexe et délicat.

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