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Conduites addictives personnes âgées

Étude de cas : Conduites addictives personnes âgées. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Juin 2018  •  Étude de cas  •  1 402 Mots (6 Pages)  •  603 Vues

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LAVERGNE Agnès  

Promotion 2015/2018

Formateur référent pédagogique: Laurence Aguillon

Analyse de situation Stage S5 P1

Le stage que j’ai effectué s’est déroulé au sein d’un EHPAD faisant partie d’un centre hospitalier gériatrique. Différentes unités prennent en charge les patients âgés: des services de longs séjours comme l’EHPAD et des services de courts séjours. Les résidents sont admis essentiellement pour des troubles de la mobilité,. troubles cognitifs (démence, Alzheimer,) entraînant une altération de l’autonomie empêchant le maintien à domicile. En raison de la difficulté à trouver un hébergement pour les résidents, ce service accueille désormais des patients atteints de troubles cognitifs majeurs, qui normalement devraient être pris en charge dans des unités de vie protégées spécifiques Alzheimer.

La situation que j’ai choisi d’exposer ci-dessous met en avant la gestion des conduites addictives des personnes âgées par les soignants.

Plusieurs fois par an sont proposées aux résidents des sorties d’une journée au sein d’une institution d’hébergement de vacances adaptée dans un village près de Lyon. Ces sorties sont l’occasion pour les résidents de se rencontrer dans un autre contexte que celui de l’institution et permet aux soignants de prendre plus de temps avec eux pour mieux les connaître.  Afin que la sortie puisse profiter à tout le monde, seuls les patients suffisamment autonomes et sans troubles cognitifs majeurs sont autorisés à ces activités. Plusieurs groupes d’autres EHPAD peuvent passer la journée ensemble. Au cours de la journée, les bénévoles de cette maison offrent un repas convivial aux résidents ainsi qu’une découverte du parc de l’établissement.

Lors de ma 2ème semaine de stage, la cadre du service nous a proposé de participer à cette sortie. Je me suis donc portée volontaire pour accompagner les résidents et les deux soignantes (une IDE et une ASD) à cette sortie. Nous avons emmené six patients. Tous étaient autonomes dans les déplacements et dans la communication.

La semaine précédant le stage, j’ai eu l’occasion de m’occuper d’une des patientes présentes ce jour-là : Madame G, 85 ans. Cette résidente est au sein de cette institution depuis 2 ans. Elle est entrée dans le service pour une impossibilité de maintien à domicile due à un état dépressif dans un contexte d’éthylisme et une fracture du bras ayant entraîné une altération sa mobilité. Madame G. est alcoolique depuis de nombreuses années. Elle a des anxiolytiques plusieurs fois par jour. Elle n’a plus de famille et très peu de personnes viennent lui rendre visite. Elle est dans une chambre double; elle s’entend très bien avec sa voisine de chambre, Madame P. Elles partagent également leurs repas ensemble le soir. Lors du dîner, Madame G. demande régulièrement du vin et n’a pas beaucoup d’appétit. Au vu du comportement qu’adopte Madame G. avec l’alcool, l’équipe a instauré une règle quant à la quantité de vin autorisée; si cette patiente s’alimente suffisamment au cours du repas, deux verres de vin lui sont servis. Les aides-soignantes et l’infirmière doivent également être vigilantes envers ces 2 patientes car Madame P. donne souvent volontiers le vin qu’elle ne veut plus boire à Madame G à la fin du repas.

Lors de cette sortie, un repas a donc été organisé par des bénévoles. Plusieurs groupes de résidents et soignants y étaient conviés. Afin d’accueillir tout le monde , les bénévoles ont proposé un verre d’apéritif aux résidents. Avant le repas, Madame G était anxieuse car elle n’était pas sûre que du vin soit servi au cours du repas. A l’approche du repas, Madame G. a donc voulu demander à l’infirmière si du vin allait être servi. Au cours du déjeuner, cette résidente n’a presque pas mangé et a tout de suite bu le 1er verre de vin. Les deux soignantes ont donc rappelé la règle instaurée dans la résidence à Madame G. Malgré cela, la patiente a insisté pour avoir son 2ème verre. L’infirmière expliqua alors à Madame G que cette règle était instaurée dans le but de préserver sa santé, et de ne pas développer de complications liée à la consommation d’alcool. Elle dut expliquer également que cette dame était sous la responsabilité des soignants et qu’elle ne voulait pas ré-emmener le soir des résidents malades.

Madame G s’est alors mise en colère en expliquant que le fait de boire ne concernait pas les soignants et qu’elle était consciente de ce qu’elle faisait. Même si les soignants lui avaient rappelé les règles, elle considérait cette journée comme un moment convivial et donc pouvait consommer plus d’alcool que d’habitude. L’infirmière essaya de lui redire que sa santé pouvait se dégrader à cause de l’alcool mais Madame G. répondit que son état de santé lui importait peu, que sa vie était derrière elle. Pour elle, l’alcool était son réel dernier plaisir de la vie car elle n’a plus aucune relation familiale. Face à cette attitude, nous avons essayé de rester calme avec Madame G. et les autres résidents pour que le reste du repas se déroule bien. Vers la fin du repas, Madame G. profita de notre manque de vigilance pour finir le verre de sa voisine. Une fois le repas terminé, lorsque nous commencions à emmener les résidents dehors, notre patiente nous interpella car elle présentait des vertiges et n’arrivait plus à se lever. De nature très expressive, elle rajouta qu’elle allait s’évanouir et qu’elle  avait du mal à respirer. Dans la mesure où l’infirmière connaissait le caractère de cette patiente, elle ne s’inquiéta pas et invita cette dernière à aller s’allonger dans une salle au calme. Une fois isolée, elle reprit peu à peu ses esprits. L’infirmière resta un long moment auprès d’elle pour la surveiller. Pendant ce temps, l’aide soignante et moi même nous occupions des autres résidents. L’après midi, une promenade dans l’enceinte du domaine était proposée aux résidents pour découvrir l’établissement. Cela nécessitait la présence des soignants accompagnants. Compte tenu de l’état de Madame G, l’infirmière n’a pas pu être présente avec nous et a passé le reste de la sortie auprès d’elle. A la fin de la sortie, Madame G. avait retrouvé tous ses esprits. L’infirmière voulut discuter avec elle de ce qui s’était passé pendant l’après midi mais la patiente sembla se renfermer sur elle même et voulait plus adresser la parole à personne.

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