Le symbolisme maçonnique

Le symbolisme maçonnique

« Ici tout est symbole ». Voilà une des toutes premières phrases que l’on entend en entrant en Franc-Maçonnerie.

L’Apprenti observe avec un œil neuf le temple qui l’entoure, et se questionne naturellement sur la signification des symboles qui le décorent, sur leur origine, sur le pourquoi de leur présence, …alors sans s’en rendre compte, il devient acteur de sa propre initiation. Tout reste à faire, mais une étincelle est bien née. Le symbole devient actif, il produit son effet par la réflexion qu’on lui porte, par la signification qu’on lui attribue, il devient l’instrument d’une réflexion par soi-même qui se transformera peu à peu en une réflexion sur soi-même, en la découverte de notre être intérieur, en la construction de soi.

La difficulté que rencontrent certains frères devant le symbolisme tient à leur attitude face aux symboles. On ne peut pas les appréhender avec le mental, avec l’intelligence, ni un esprit logique. On ne peut pas confondre l’univers de l’Etre avec le monde de l’avoir.

Pourquoi en Franc-Maçonnerie, les symboles nous sont imposés ? Ce n’est pas nous qui avons choisi l’équerre, la règle, le ciseau, le maillet, …

En fait, il ne faut pas les voir comme des symboles imposés. Il s’agit de symboles d’appartenance à la Franc-maçonnerie. Ils représentent un fil d’Ariane, une base commune qui permet de lancer la réflexion. Ensuite la perception que nous en avons est sans limite. Les mots, les réflexions de chacun viennent colorer le sens du symbole selon la palette de couleurs que nous portons en chacun de nous. Un peu comme un cristal qui serait cette base commune, mais qui restituerait une couleur, une lumière, un éclat différent en fonction de l’intensité du rayon qui l’éclaire ou encore selon la facette du cristal qui reçoit le rayon. …Nous, les maçons, nous sommes comme cette lumière, tantôt brillante, tantôt plus terne, tantôt colorée, tantôt blanchâtre. Certains jours nous irradions plus que d’autres. Et cela se ressent jusque dans notre propre interprétation. Le concept symbolique maçonnique est précisément de laisser la porte ouverte à l’interprétation. Il s’agit là de la vraie richesse du symbole maçonnique : une infinité de mots qui décrivent une infinité de perceptions personnelles différentes. Un symbole n’est pas la connaissance de quelque chose mais une stimulation pour partir à la découverte de quelque chose.

Ainsi, les symboles maçonniques sont surtout des éléments destinés à faire travailler l’imagination, donner des ailes à notre réflexion, des sources de méditation. Ils peuvent donc être perçus différemment par chacun, tout comme une image poétique.

Les symboles sont-ils censés être immuables dans le temps, dans l’espace, sans être mis à l’épreuve de l’évolution de la Morale ?

Comme le rappelle Irène Mainguy dans son livre (La symbolique maçonnique du troisième millénaire) :

« La franc-maçonnerie n’a pas inventé le symbolisme. Elle a hérité du symbolisme des traditions anciennes, parfois disparues. Les représentations symboliques sont moins étroitement limitées que le langage ordinaire. C’est pourquoi elles sont plus adaptées pour véhiculer des vérités transcendantes. C’est pourquoi il est le langage initiatique par excellence, il relie le présent au passé et au futur.

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