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Principes de moral politique

Cours : Principes de moral politique. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Octobre 2021  •  Cours  •  1 221 Mots (5 Pages)  •  337 Vues

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Séance 9

« La Révolution est la guerre de la liberté contre ses ennemis. » disait déjà Maximilien Robespierre à l’automne 1793 lors de son énonciation des principes du gouvernement révolutionnaire.

Dans un discours doctrinal issu du Rapport sur les principes de morale politique qui doivent guider la Convention nationale dans l’administration intérieure de la République datant du 18 pluviôse an II (5 février 1794) et prononcé à la Convention nationale, Maximilien Robespierre (1758-1794) énonce avec précision les moyens nécessaires, selon lui, pour faire triompher la République. 

 

Illustre avocat et acteur central de la révolution, ses ambitions politiques hissent très vite Robespierre au rang de député de l’Artois du Tiers États pour les États généraux, ce qui lui fit sans doute apprendre les maniements et rouages de la politique.

Magnat de l’art oratoire, il organise avec ses confrères Montagnards (radicaux) la chute de leurs rivaux Girondins devant la Convention nationale qu’ils dominent désormais.

Sous son impulsion, un Comité de salut public est alors instauré au printemps 1793 afin de mater les multiples dangers menaçant la République : c’est le début de la Terreur qu’il essaye de justifier dans cette allocution.

Le pays fait face à des fractures sociales et idéologiques considérables au lendemain de la chute de l’Ancien Régime et de l’exécution du Père déchu de la nation, Louis XVI.

De plus, des insurrections fédéralistes éclatent en province en réaction à l’éviction des Girondins.

Les royalistes à leur tour se soulèvent en Vendée marquant le début d’une guerre civile sanglante entre armées républicaine et catholico-monarchistes.

Enfin, la France est frappée de toutes parts par les monarchies européennes voisines, inquiètes des avancées révolutionnaires et libertaires de cette dernière. En réaction, la Première Coalition alliant notamment la Grande-Bretagne et le Saint-Empire se forme.

Les clivages sont forts, les révoltes nombreuses et les menaces extérieures dangereuses : la République est en péril.

Selon Robespierre, la Terreur est donc l’unique solution à l’établissement d’une stabilité républicaine. Cependant, celle-ci bafoue les acquis révolutionnaires de justice égalitaire et de droits de l’Homme et du citoyen afin de rétablir les libertés et la souveraineté nationale en supprimant toute opposition. Tout cela au nom d’une morale et d’une vertu arbitraires.

La Constitution de l’An I est alors temporairement suspendue et remplacée par un régime despotique et violent.

Dans un souci de rupture avec l’Ancien régime, la religion est bannie du discours politique. La morale et la vertu, dénuées de leur substance mystique, doivent alors trouver une nouvelle impulsion pour subsister.

Il en vient à se demander comment le discours paradoxal de Robespierre tente de légitimer la tyrannie de la Terreur au nom d’une morale démocratique ?

Ainsi, il dépeint d’abord un système politique idéal : la démocratie (I) afin de tendre vers un despotisme vertueux pour sa mise en place (II).

  1. Un système politique idéal : la démocratie

La démocratie, du grec ancien dêmos (peuple) et kratos (pouvoir) est un régime politique dans lequel le peuple est souverain et ses représentants étatiques sont élus au suffrage universel. Son instauration est l’enjeu ultime de cette période trouble, ce pourquoi Robespierre explique ici les principes fondamentaux du régime démocratique (A) afin d’indiquer les limites de leur application à l’époque révolutionnaire (B)

  1. Les principes fondamentaux du régime démocratique

« [...] Quel est le but où nous tendons ? La jouissance paisible de la liberté et de l’égalité » : d’emblée, Robespierre se réfère à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et les libertés individuels et l’égalité devant la loi acquises grâce à la révolution démocratique. Il ajoute « le règne de cette justice éternelle » : rendue possible par la séparation des pouvoirs dans la Constitution de l’An I mais impossible au temps monarchique. Cette dernière donc indépendante « dont les lois ont été gravées, non sur le marbre et sur la pierre, mais dans les cœurs de tous les hommes, même dans celui de l’esclave qui les oublie et du tyran qui les nie. » n’est pas sujette à l’arbitraire du roi divin et de ses disciples mais celle du peuple souverain et de ses anciens esclaves libres depuis peu. C’est donc un régime qui émane du peuple pour le peuple comme il le dit si bien : « La démocratie est un état où le peuple souverain, guidé par des lois qui sont son ouvrage, fait par lui-même tout ce qu’il peut bien faire ». L’administration de ces fondements démocratique est faite « par des délégués » élus au suffrage universel et siégeant à la Convention nationale selon la Constitution de l’An I.

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