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BAC S Philosophie 2013: Peut-on agir moralement sans s’intéresser à la politique ?

Dissertation : BAC S Philosophie 2013: Peut-on agir moralement sans s’intéresser à la politique ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Avril 2014  •  2 227 Mots (9 Pages)  •  1 446 Vues

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1er Sujet : Peut-on agir moralement sans s’intéresser à la politique ?

Peut-on agir moralement sans s'intéresser à la politique?

Problème : la morale relève de la question du Bien et du Mal et concerne l'individu et ses actions. La politique concerne, elle, la vie de Cité et l'espace publique, le permis et l'interdit au regard de la loi. On distingue en général moral et légal, la justice comme ordre social et comme ordre moral, et la morale est souvent présentée comme ce qui doit prendre le relais d'un légal insuffisant ou l'interroger. Donc morale et politique semblent être deux domaines distincts.

Ce sujet difficile exige donc de penser cette distinction et de la penser au rebours de ce qui est souvent vu en cours. En somme, le sujet invite à se demander si on peut être démissionnaire au

[u]Plan politique[/u] ( ne pas être un citoyen vigilant, intéressé et actif) et être suffisant au plan moral?

Est-ce que je peux être moral si je ne suis pas un bon citoyen? (alors qu'en cours on se demande

plutôt souvent s'il suffit d'être un bon citoyen pour être moral?)

I. On peut semble-t-il agir moralement sans s'intéresser à la politique: la morale relève de la sphère privée et la politique de la sphère publique

La politique, c'est ce qui concerne la vie de la Cité et sa gouvernance dans le sens de l'intérêt général, elle nous concerne en tant que citoyen face à nos concitoyens. La morale concerne, elle, nos actes en tant que sujet et individu face à toute personne. Je peux agir moralement au quotidien avec mes proches et prochains, sans pour autant m'intéresser à la question politique. La morale relève de la sphère privée, de l'universel. J'ai des devoirs en tant qu'homme et par delà les frontières de mon Etat.

On peut considérer que la politique est même un domaine où la morale n'a pas sa place: on peut penser au Prince amoral de Machiavel, au fait que l'intérêt général et le maintien de la société exigent parfois des actes, des sacrifices discutables du point de vue moral. La politique concerne la légalité et l'extériorité de mes actes pour ne pas nuire à autrui, la morale concerne, elle, leur légitimité et les intentions, avec le souci de l'autre.

II. On peut cependant considérer que la politique relève en partie de la sphère morale:

Cette distinction politique/morale est moderne: pour les philosophes de l'Antiquité, la Cité a pour but la réalisation du Bien. La Kallipolis de Platon est semblable à l'âme bien ordonnée conduite par la Raison, contenant les appétits. Donc l'enjeu de la politique est aussi le Bien et pas seulement l'ordre. Donc s'intéresser à la politique, ce serait s'intéresse à la réalisation, à l'avènement du Bien ( même si cette vision de l'Etat est discutable). Ce souci politique est aussi un souci moral.

On peut penser que ne pas s'intéresser à la chose politique, c'est en quelque sorte prendre le risque de laisser persister ou devenir ce que la morale condamne. L'engagement politique est alors un engagement moral.

Être moral, c'est être libre et responsable. Pour Kant, c'est agir conformément aux 2 impératifs catégoriques du respect de la personne humaine en soi et en l'autre ( ne pas s'intéresser à la politique, c'est en quelque sorte se réduire à un moyen et laisser en partie d'autres décider de nos fins, même si on reste libre de suivre ou pas les projets de notre société et ses valeurs) et de l'universalité de la maxime ( on ne peut se donner pour loi de ne pas s'y intéresser car on ne peut vouloir une démission générale). Donc s'il peut y avoir un confort dans ce désintérêt, il peut être moralement condamnable.

Ce désintérêt croissant est ce qui menace les démocraties selon Tocqueville avec le repli sur la vie privée, le matérialisme et l'individualisme auquel on pourrait ajouter une certaine défiance vis à vis du politique aujourd'hui. Cet individualisme aveugle aux autres pourrait même devenir le sol d'un égoïsme, de l'immoralité.

III. être moral exige plus q'un simple intérêt pour la politique, il exige une action politique!

S'il ne suffit pas d'être un bon citoyen pour être moral, être moral inclut de remplir son rôle de citoyen actif et vigilant ( « obéir en résistant, c'est tout le secret » disait Alain.)

Participer à la vie politique, c'est participer à la vie de la communauté, avoir le souci de l'intérêt commun, c'est ce à quoi invite en un sens la morale ( même si elle va au-delà). Cela peut être fait en exerçant le pouvoir politique mais aussi en participant au tissu associatif, ce que suggérait déjà Tocqueville pour renouer avec la vie publique.

En un sens chaque acte moral est un acte citoyen et donc politique, même s'il va à l'encontre des lois ou au-delà des lois.

2ème sujet : Le travail permet-il de prendre conscience de soi ?

Problème : le travail, c'est d'abord le labeur auquel nous sommes tous soumis en tant qu'animal soumis au processus vital et aux mêmes besoins (qui ne nous distinguent pas les uns des autres) mais le travail, c'est aussi le fait de transformer la matière ou un donné pour produire quelque chose, faire un ouvrage, une œuvre pouvant être en accord avec nos désirs ( qui eux sont censés nos appartenir et définir) A travers celle-ci, on peut peut-être se reconnaître. C'est en tout cas la thèse classique de Hegel dans la fameuse dialectique du maître et de l'esclave ou de Marx qui fait du travail, le propre de l'homme. Ce sujet invite donc à penser les apports du travail en d'autres termes que celui du salaire ou du gain, sur la place du travail : est-ce seulement un moyen de gagner sa vie ou de la réaliser en prenant conscience de soi à travers lui? L'article indéfini « le » invite aussi à s'interroger sur la réalité du travail : si le travail peut être le cadre d'une prise de conscience de soi, est-ce le cas pour tout travail?

L'homme prend conscience de soi en dehors du travail.

Prendre conscience de soi, c'est se savoir être une seule et même personne et un individu distinct

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