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La Politique Peut-elle Faire Abstraction De La Morale

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Par   •  26 Avril 2012  •  829 Mots (4 Pages)  •  5 989 Vues

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La politique, comme art et pratique du gouvernement des sociétés, a pour objet de régir la vie de la communauté et d'assurer sa subsistance. Par là, il semble qu'elle a en premier lieu à assurer la sécurité des individus, et à les protéger de toute violence, physique ou morale, pouvant porter atteinte à leur personne. Est-ce à dire que la fin de la politique est d'éliminer la violence ? Un examen des régimes politiques existants nous permettra de donner une première réponse, située sur le plan des faits, à cette question. Qu'en est-il cependant de la fin que la politique, en droit, doit réaliser ? En vue de quoi la politique doit-elle s'exercer ? Ce n'est qu'en transposant la question posée sur le plan des principes que l'on pourra savoir si c'est à l'élimination de la violence que la politique doit être entièrement subordonnée. Une telle conception n'implique-t-elle pas certains risques et une telle fin justifie-t-elle tous les mo- yens qui permettent de l'atteindre ?

On peut commencer par se situer sur le plan des faits en procédant par enquête, afin d'examiner si la fin des diverses constitutions politiques existantes paraît être l'élimination de la violence. Or, l'observation des différents types de régimes présents ou passés montre que la violence s'y exerce, soit entre les citoyens (guerres civiles, insécurité, exploitation des uns par les autres) soit de la part du gouvernement sur les citoyens (dans la tyrannie, par exemple) ; de même, sur le plan international, les guerres que se livrent les États n'invitent pas à dire que la fin de la politique est d'éliminer la violence. Si toutes les politiques ne sont pas à mettre sur un même plan en sorte que certaines semblent, plus que d'autres, avoir partie liée avec la violence, il reste qu'il n'y a pas de politique sans système de lois, qui fonctionnent le plus souvent comme des interdictions. Elles peuvent être perçues comme limitatrices de la liberté, et ressenties du même coup comme une forme de violence. Bakounine, analysant le concept d'État (Œuvres, tome 1, éd. Seghers, p. 98-99), affirme que l'État est : « l'immolation de chaque individu comme de toutes les associations locales, l'abstraction destructive de la société vivante [...], la complète négation de la vie et du droit de toutes les parties qui composent tout le monde [...] » La violence, qui semble analytiquement contenue dans l'idée même d'État, semble essentiellement liée à la politique.

L'État use donc de violence envers les citoyens- eelekt, en effet pour lui être le moyen de sauvegarder l'ordre deo aoses etablies, ce qui tend à faire de lui, selon l'expression consacrée, « le détenteur de la violence légitime ». Machiavel analyse, dans Le Prince (chap. XIV), les moyens que doit employer un dirigeant s'il veut garder le pouvoir. Au vu des passions et des intérêts égoïstes des hommes, la violence est nécessaire au souverain qui veut garder le pouvoir. Il y a d'ailleurs dans l'État un organe qui, chargé de réprimer la violence des citoyens, use lui-même de violence : la police. L'élimination de la violence entre les citoyens se fait donc au prix d'un accroissement de celle que l'État exerce sur les individus.

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