Commentaire histoire du droit public LE BAPTÊME DE CLOVIS

Texte : LE BAPTÊME DE CLOVIS, raconté par Grégoire de Tours (Histoire. des Francs, livre II, chapitre XXXI) :

Clovis, né vers 466 et mort vers 511, est roi des Francs depuis la mort de son père Childeric en 481. Il conquit de nombreux territoires, en commençant par le domaine du général romain Syagrius en 486. Il s’établit ensuite sur le domaine des Thuringiens et domine ainsi le nord de la Gaule.

Entre 491 et 492, Clovis se marie avec Clotilde, fille du roi des Burgondes. Une alliance s’établit donc entre les francs et les burgondes.

Bien qu’ayant fait l’objet de persécutions sous l’empire romain, la religion christianiste évolue en 313 avec l’Edit de Milan. C’est à cette date que cette religion devient licite, sous l’empereur Constantin. Ensuite, en 380, l’Edit Thessalonique fait du christianisme la religion d’Etat sous Theodose. Clotilde était convertie au catholicisme et Clovis fut régulièrement incité par sa femme a délaissé sa religion païenne pour le catholicisme. Ce dernier acceptera finalement de le faire suite à sa victoire inespérée contre les Alamans. En effet, Clovis, en position de faiblesse pendant la bataille, aurait invoqué, le Dieu de sa femme et aurait promis de se faire chrétien s’il sortait vainqueur. De ce fait, entre 496 et 506 (car la date est incertaine), Clovis et 3000 de ses leudes sont baptisés par l’évêque de Reims.

L’intérêt de ce texte porte sur le fait que c’est par ce baptême que Clovis va imposer sa domination sur tous les autres peuples mais aussi sur le fait que ce baptême consacrera l’importance du lien entre l’Eglise et la monarchie française.

Il faut tout de même souligner que ce texte est marqué par une certaine idéologie étant donné que G. de Tours était évêque. Le texte est en quelque sorte tourné de manière à mettre en valeur le Dieu des catholiques. Il est donc fort possible que le récit de G. de Tours, consacrant le baptême de Clovis, ait pu faire l’objet de certains embellissements. G. de Tours s’attache à montrer l'homme providentiel que Dieu a hissé sur le trône de France plutôt que la réalité des faits.

De quelle manière G. de Tours consacre, à travers son récit, l’importance du baptême de Clovis, reflet de son alliance à l’Eglise ?

Si les circonstances de la conversion de Clovis semblent porter un intérêt essentiel (I) le baptême consacrant la puissance de Clovis en tant que roi symbolise également un acte historique fort pour le royaume des francs (II)

I. les circonstances de la conversion

Si G. de Tours souligne que l’influence de St Remi semble avoir joué un rôle majeur dans la conversion de Clovis (A) il met également en avant un fort rejet de la religion païenne (B)

A. l’importante influence de St Rémi, assimilé à St Sylvestre

Influence de l’évêque de Reims ds convers° de Clovis = importante.

En effet, c’est à lui que fait appel Clotilde, comme l’auteur l’évoque à la première ligne. Cette dernière désirait déjà depuis un certain temps la conversion de son mari païen à sa religion catholique. Dès lors, Rémi de Reims tente de convaincre Clovis, comme évoqué à la ligne 2, de la puissance du « vrai Dieu », celui des chrétiens.

Le pouvoir de persuasion de cet évêque semblait important. En effet l’auteur décrit Rémi de la ligne 13 à 14, comme étant doté d’une « science remarquable » et qui s’était « imprégné de l’étude de la rhétorique ». Ainsi, Rémi semblait savoir choisir ses mots et maitrisait l’art de l’éloquence.

De plus, G. de Tours l’assimile à la ligne 15 au St Silvestre, premier pape de la paix constantinienne. En 313, l’empereur romain Constantin Ier promulgue l’Édit de Milan, un ensemble de mesures prises pour mettre fin aux luttes religieuses qui opposaient à cette époque les chrétiens encore minoritaires et les religions païennes dans l’Empire romain. Ce st Sylvestre a donc participé à rendre licite la religion chrétienne et est connu pour les nombreuses basiliques qu’il a fait bâtir. Lorsque G. de Tours assimile Rémi à Sylvestre, on comprend que la rencontre entre Rémi et Clovis est capitale dans la religion chrétienne, autant que celle de Sylvestre et Constantin (Sylvestre ayant lui-même baptisé l’empereur Constantin). L’évêque Rémi est dès lors considéré comme un « nouveau Sylvestre ».

La figure de Rémi est donc dépeinte de manière exceptionnelle, il aurait même « ressuscité un mort » comme l’évoque G. de Tours à la ligne 15.

Cela renforce l’image de l’importance du baptême et de l’église, qui semble extrêmement bien représentée dans cet évènement.

Si l’influence de St Remi est mise en exergue, allant même jusqu’à l’assimiler au st Sylvestre dans le récit de G. de Tours, le rejet du paganisme semble également consacré dans ce texte, mettant, de ce fait, en avant la religion chrétienne et marquant d’une forte idéologie ce texte.

B. Le fort rejet du paganisme

A travers son récit, G. de Tours met fortement en avant la figure du Dieu chrétien et oppose le christianisme aux croyances païennes.

En effet, il qualifie de « vrai Dieu », à la ligne 2, le dieu chrétien et le présente comme créateurs du ciel et de la terre. Par opposition, ils présentent les idoles des païens comme inutiles à

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