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La conscience de soi est-elle la première des certitudes ?

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Par   •  10 Janvier 2016  •  Dissertation  •  5 144 Mots (21 Pages)  •  4 780 Vues

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Tess BOUCHET

1èreL

DM PHILOSOPHIE

La conscience de soi est-elle la première des certitudes ?

Il est possible de découvrir sa conscience de façon pratique ou théorique. Si l’on part du principe que la conscience réflexive est l’essence de l’Homme alors nous pouvons faire l’hypothèse qu’elle sommeille en nous depuis notre venue au monde. Bien que la conscience de soi ne soit présente que potentiellement durant notre enfance, on peut se demander si elle se révèle à nous assez tôt à nous pour constituer notre premier savoir.  Il est possible de découvrir sa conscience de façon pratique ou théorique.

La conscience de soi ou conscience réflexive désigne la capacité qu’à la conscience d’un individu à se prendre elle-même pour objet. C’est le fait que le sujet ai conscience d’avoir conscience, ainsi il a conscience de chacun de ses actes ou pensées car au moment où il les effectue il en a conscience. Ainsi, le sujet se saisit lui-même en tant que conscience, il est capable de faire un retour sur lui-même, d’une certaine façon le sujet se dédouble et se prend lui-même pour objet de son examen contemplatif. Grâce à la conscience de soi un Homme est par ailleurs capable de posséder le Je dans sa représentation, de penser Je et/ou de dire Je. On peut néanmoins considérer que la conscience de soi inclut également la conscience morale, c’est-à-dire la capacité qu’à un individu de juger par lui-même du bien et du mal, car en ayant un regard sur ses actes l’individu est rendu apte à discerner la morale de ses agissements. Il en va de même pour ses certitudes, certitudes qui peuvent être ébranlé par le cheminement de raison continuel de la conscience. Cependant une certitude peut à la fois relever de la croyance ou du savoir. Les croyances étant des certitudes qui ne reposent sur aucunes preuves, tandis que le savoir quant à lui repose sur des preuves et/ou des démonstrations.

Partant, la conscience de soi est-elle le point de départ des premières croyances ou alors des savoirs fondamentaux ?

Dans la mesure où la conscience en elle-même ne reste concrètement qu’une hypothèse étant donné qu’il est impossible de prouver scientifiquement son existence alors on peut considérer la conscience de soi comme une croyance aux vues du manque de preuves pour l’expliquer. Mais dans la mesure où il est impossible de savoir que l’on sait sans la conscience réflexive alors on peut tout de même en conclure que tout savoir doit reposer sur la conscience réflexive.

Le sujet soulève plusieurs enjeux. Premièrement, en ce qui concerne le sujet lui-même, peut-on considérer qu’un enfant en bas âge qui ne possède alors que potentiellement la conscience réflexive ne possède aucune sorte de conscience et donc ne possède pas de raison, par conséquent ni croyances ni savoir. Deuxièmement, si l’on prend en considération le fait que la conscience réflexive consiste également à se représenter le Je et donc de dire Je, un enfant en bas âge possède-t-il en premier lieu la conscience de soi sans pour autant pouvoir l’appliquer dans son intégralité ou la parole qui serait l’élément déclencheur de la conscience réflexive ? Et dernièrement, la découverte de la conscience de soi succède-t-elle à une ébauche de conscience ou alors à un psychisme inconscient dans sa totalité ?

Dans un premier moment, nous verrons que la conscience de soi n’est pas la croyance initiale, d’emblée à l’origine parce que beaucoup de d’autres croyance la précède. Dans un second moment, nous verrons que cependant il est possible de remettre en question cette thèse. Finalement, dans un troisième moment nous verrons que la conscience de soi est le fondement du savoir car a conscience de soi peut être un fondement de la connaissance.

Si « la première des certitudes » désigne la croyance qui nous sert de point de départ du point de vue chronologique, alors elle n’est pas la conscience de soi.

La conscience de soi ne peut pas être la première des certitudes, et donc pas la première des croyances car elle met du temps à se révéler et est précédé par la certitude du sentiment de soi. Si on prend l’existence d’un Homme en partant de son origine, soit de son point de départ du point de vue chronologique, alors on peut faire l’hypothèse que durant sa petite enfance un humain, du moins un bébé, n’a pas conscience d’avoir faim mais ressent seulement un besoin de satiété, c’est alors seulement un désir nécessaire à sa survie qui se manifeste par des réactions physiologiques.  C’est également ce qu’affirme Kant dans son œuvre Anthropologie du point de vue pragmatique dans laquelle il affirme que la conscience réflexive est l‘essence de l’être humain et qu’elle se caractérise par la capacité à « posséder le Je dans sa représentation ». Cependant il soutient également que c’est une chose qu’un enfant de moins d’un an ne possède pas. Il atteste alors que « l’enfant, qui sait déjà parler correctement ne commence qu’assez tard […] à dire Je ; avant il parle de soi à la troisième personne (Charles veut manger, marcher, etc.) ». Cette citation démontre qu’un enfant en bas âge n’a presque pas conscience de son existence, il ne vit alors qu’une vie de ressenti et non pas de raison, il ne vit que pour assouvir des besoins et des désirs qui lui sont dicter par son instinct. Le besoin étant la tendance sortant de sa latence et demandant impérativement à être satisfaite car elle est souvent vitale, tandis qu’un désir est une tendance qui nous pousse vers un objet dont l’obtention sera source de satisfaction. Un enfant de moins d’un an, selon Kant, est simplement soumit aux lois que la nature lui impose. Donc l’enfant avant un âge donné est un être de sensations et non pas un être conscient, un être de raison étant donné que sa conscience ne se développera que plus tardivement.

Par ailleurs, cette thèse peut être vérifiée autrement. En effet, on peut une nouvelle fois émettre l’hypothèse que la conscience de soi n’est pas la première croyance offerte à notre esprit si l’on suit le raisonnement de Nietzsche dans Le Gai Savoir. Tandis que d’autres philosophes tels que Descartes croient à la transparence comme fin de la conscience qui revient à la transparence du sujet à lui-même, afin qu’il se saisisse en tant que sujet pensant dans la clarté de l’évidence en tant qu’identité humaine comme substance pensante, que le sujet puisse se connaître entièrement par introspection et que c’est cette profondeur qui nous élèverai au-dessus des autres « races ». Nietzsche quant à lui pense que cette profondeur n’est qu’un effet de surface ; la conscience serait alors à comprendre comme une adaptation biologique en vue de la communication. Le but et la raison de l’existence de la conscience réflexive serait alors seulement d’être en capacité d’interagir avec d’autres individus. Or, pour cela il faut déjà être apte à s’exprimer et à se faire comprendre d’autrui, on peut donc faire la conclusion que la conscience de soi n’est opérante qu’à l’âge ou la parole se développe. C’est donc bien tardivement dans la vie d’un enfant qui peut atteindre un âge avancé tel que 6-7 ans avant d’avoir des paroles pertinentes et intelligibles ainsi que de pouvoir suivre une conversation tout du long.  D’ici ce lapse de temps il est fort probable que d’autres croyances ai été assimilées par l’enfant. Nietzche explicite cela en faisant l’hypothèse que « la conscience ne s’est développée que sous la pression du besoin de communiquer […] et qu’elle ne s’est développer que dans la mesure de cette utilité. », que « la raison n’est qu’un réseau de communication entre Hommes […] l’Homme qui vivait solitaire, en bête de proie aurait pu s’en passer ». Il explique sa thèse en ajoutant que du temps ou l’Homme était « une bête de proie » et qu’il était donc menacé par les autres animaux, il avait « besoin de secours et de protection, il avait besoin de son semblable, il était obligé de savoir dire ce besoin, […] et pour cela, en premier lieu, il fallait qu’il un une « conscience », qu’il « sût » lui-même ce qui lui manquait, qu’il « sût » ce qu’il sentait, qu’il « sût » ce qu’il pensait. ». Il est possible d’expliquer ces citations en prenant en compte qu’il fût un temps l’espèce humaine était la proie et non pas le chasseur, et qu’en ce temps il fût nécessaire à l’espèce de communiquer, elle en ressentait le besoin pour pouvoir créer une cohésion et surtout une entraide. Et cela n’est rendu possible que par la conscience qui nous rend apte à analyser nos besoins et qui apporte la parole afin de pouvoir les communiquer. Et c’est encore le cas aujourd’hui, nous communiquons avec les autres dans un premier lieu pour exprimer nos besoins ou nos désirs, à l’instar d’un enfant en bas âge qui ne saurait pas encore bien parler qui n’utiliserait que de simples mots tels que « biberon », « manger » ou « pipi » pour exprimer ses besoins. Marx, un second philosophe appuie cette théorie par la phrase suivante "Ce n'est pas la conscience des hommes qui déterminent leur être social, c'est leur être social qui détermine la conscience des hommes." Autrement dit, notre conscience ne se révèle à nous que par nos interactions sociales avec d’autres individus. Ce sont ces échanges avec d’autres Hommes qui la façonne et nous permettent un prise de conscience. La parole qui permet ces échanges est donc la clé du développement conscient, c’est pourquoi la conscience de soi ne peut être la première des croyances.

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