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La Conscience Est Elle Une Substance

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Par   •  28 Septembre 2013  •  2 625 Mots (11 Pages)  •  3 109 Vues

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La conscience est-elle une substance ?

Contre l'indépendance de la conscience et du corps se sont élevés tous les matérialistes, à la suite de Gassendi, qui objectait déjà à Descartes: «Il vous faut prouver que ce corps grossier et pesant ne contribue en rien à votre pensée quoique néanmoins vous n'ayez jamais été sans lui... et partant que vous pensez indépendamment de lui» (Cinquièmes objections). La conscience est ainsi, selon lui, un effet étroitement dépendant du cerveau. Contre la permanence substantielle de la conscience se sont élevés tous les empiristes à la suite de Hume: «Il y a certains philosophes qui imaginent que nous avons à tout moment la conscience intime que nous appelons notre moi... Pour ma part, je ne peux me saisir, moi, en aucun moment sans une perception et je ne peux rien observer que la perception» (Traité de la nature humaine, I, 4, vi). La conscience ne me livre jamais un moi pur et nu, elle n'est qu'un faisceau d'impressions. Mais c'est surtout la conception phénoménologique de la conscience qui semble rompre définitivement avec la conception cartésienne d'une conscience-substance.

Reprenant à son maître, le psychologue allemand Brentano, le concept d'intentionnalité, Husserl en fait la caractéristique essentielle de la conscience: «C'est l'intentionnalité qui caractérise la conscience au sens fort.» Par intentionnalité, il faut entendre «cette propriété qu'ont les vécus d'être conscience de quelque chose... Ainsi une perception est perception de, par exemple d'une chose, un jugement est jugement d'un état de choses: une évaluation, d'un état de valeur; un souhait porte sur un état de souhait, ainsi de suite» (Idées directrices pour une phénoménologie, I, 84). La conscience ainsi conçue n'est plus une chose permanente dans le temps, fermée sur elle-même et régie par le principe d'identité, mais toujours déjà une relation, ouverture à autre chose. Comme le commente Sartre: «La conscience et le monde sont donnés d'un coup». Ainsi, «la conscience s'est purifiée, elle est claire comme un grand vent, il n'y a plus rien en elle sauf un mouvement pour se fuir, un glissement hors de soi; [...] car la conscience n'a pas de "dedans": elle n'est rien que le dehors d'elle-même, et c'est cette fuite absolue, ce refus d'être substance qui la constituent comme une conscience» (Situations, I).

Problématique :

Nous avons tous vécu ce que l’on nomme un cas de conscience : cette expérience témoigne du fait que nous avons un pouvoir de décision qui peut à tout moment avoir besoin de se déterminer malgré des circonstances peu favorables. Ainsi si je suis forcé de porter un faux témoignage sous peine de mort, malgré ces terribles circonstances, je sais néanmoins que je dois faire un choix.

On peut se demander toutefois dans quelle mesure la conscience n’est pas en vérité déterminée à son insu et si en vérité tout choix n’est pas qu’une illusion ? Que ce soit par son histoire ou par ses pulsions primaires inconscientes ou même par le simple instinct de survie, tout porte à croire que l’individu n’a en vérité que bien peu de pouvoir sur les choses.

Se pose alors la question de savoir si la conscience est véritablement quelque chose, une et indivisible, substance indépendante de la nature ou bien si elle n’est qu’une forme déterminée de la nature qui aurait juste l’illusion d’être indépendante. Avons-nous une identité intérieure immuable et indépendante ? La conscience est-elle source de certitude ou bien source d’erreurs et de préjugés, à commencer par le préjugé de notre identité, de notre indépendance et de notre liberté ?

3 thèses :

Thèse 1 : La conscience existe par elle-même, elle se détermine seule face à la nature. Elle est donc SUBSTANCE, c'est-à-dire la seule cause de ses actes (cause première). Elle est donc libre et responsable d’elle-même.

Thèse 2 : La conscience est la source de nos préjugés, elle n’en finit pas de douter. Nous sommes déterminés par nos habitudes, par nos traditions, par notre culture et par nos origines sociales. La liberté n’est donc elle-même qu’une illusion.

Thèse 3 : La conscience est fondamentalement néantisation ou négation de la nature et de toute forme de déterminisme. L’existence précède l’essence.

Thèse 1 : L’âme est une substance.

La conscience existe par elle-même, elle se détermine seule face à la nature. Elle est donc SUBSTANCE, c'est-à-dire la seule cause de ses actes (cause première). Elle est donc libre et responsable d’elle-même.

A. L’âme est une substance individuelle.

- Si la conscience existe par elle-même, indépendamment de toute autre chose et si elle n’est donc déterminée que par elle-même, alors elle est ce qu’on nomme une substance. C’est pourquoi selon Aristote l’âme est une substance individuelle qui fait se mouvoir notre corps, et qui fait exister les êtres vivants que nous sommes. Tout être vivant a une âme, mais l’homme est doué de raison : il doit délibérer pour agir.

La thèse d’Aristote semble donc défendre l’idée que nous sommes fondamentalement libres, puisque nous devons délibérer, décider par nous-mêmes. Seulement par ailleurs selon Aristote nous sommes soumis à un ordre universel qui nous dépasse et qu’il faudrait pourtant pouvoir saisir afin de prendre des décisions justes. Donc si notre devoir est de contempler les principes universels afin de toujours prendre les bonnes décisions, malheureusement nous devons objecter ceci :

- Ces principes peuvent sembler si lointains et difficiles à mettre en évidence, qu’on se demande alors si la raison n’est pas fondamentalement défaillante. Or puisque la liberté c’est la capacité à délibérer selon la raison, alors nous ne sommes pas libres. Or s’il existe des substances qui ne sont pas libres, il reste que ce qui est libre est forcément substance. Donc dans ce cas l’âme n’est pas une substance, elle n’est rien en vérité.

- Aristote présuppose l’existence d’un ordre universel, alors que cet ordre c’est justement ce qu’il cherche. Il place au début de ses recherches ce qu’il veut trouver en conclusion. Notons toutefois qu’il est le premier à avoir montré que c’était… une erreur logique. Il semble donc que la conscience soit très peu assurée de ses propres questionnements et l’on voit mal alors comment

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