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Discours sur la peine de mort

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Par   •  29 Mai 2021  •  Discours  •  962 Mots (4 Pages)  •  604 Vues

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L’ABOLITION DE LA PEINE DE MORT DOIT-ELLE ÊTRE REMISE EN QUESTION ?

        Mesdames, Messieurs,

En France, la peine de mort est seulement abolie depuis 1981. Elle ne fut inscrite dans la Constitution qu’en 2007. Alors qu’elle a été parmi les premiers pays du monde à abolir l’esclavage, et la première en Europe à abolir la torture malgré les opposants s'exclamant à l'époque que sans la torture, la justice française serait désarmée, la France est l’un des derniers pays en Europe Occidentale à abolir la peine de mort. Cette abolition fut le fruit de longs et nombreux combats menés notamment par de grandes figures françaises, telles Victor Hugo, Albert Camus, Gambetta, Clémenceau ou encore Jean Jaurès. Tous se sont levés, tous ont soutenus la cause de l’abolition. Cependant, un sondage de l'institut Ipsos/Sopra Streria dévoilerait que 55% des Français et Françaises seraient favorables à remettre en question cette abolition, et à rétablir la peine de mort. Cette volonté de vouloir la rétablir est le miroir de la peur et d’un sentiment d'insécurité du peuple. «Les gens ont le sentiment que la justice est faible » commente Jérémy Falcon et en effet, l'absence de «peines efficaces», dans les cas de violences sexuelles par exemple où la récidive est importante,  pousse l'opinion publique à demander la fermeté absolue. Mais la peine de mort est elle la peine la plus efficace ? Il a été remarqué une absence totale de lien entre la peine de mort et l’évolution de la criminalité, car les crimes les plus terribles, sont commis le plus souvent par des hommes ou femmes emportés par une pulsion de violence et de mort. A cet instant de folie, l'évocation de la peine, qu'elle soit de mort ou qu'elle soit perpétuelle, ne trouve pas sa place chez l'homme qui tue. De plus, les peines effrayent moins l’Humanité par leur rigueur momentanée que par leur durée. En effet, la mort est souvent envisagée avec un œil tranquille et ferme. Le fanatisme l’embellit, et le désespoir la rend indifférente lorsque la question de vouloir cesser de vivre ou de continuer à vivre en étant malheureux se pose. De plus, l'Histoire montre que s'il est un type de crime qui n'a jamais reculé devant la menace de mort, c'est le crime politique. Et, plus spécifiquement, le terrorisme. Le frein le plus propre à arrêter les crimes n’est donc pas tant le spectacle terrible et momentané de la mort d’un criminel, mais plutôt l’exemple continuel d’un homme privé de sa liberté à vie. Chacun, en faisant un retour sur lui-même, peut se dire : « Voilà l’affreuse condition où je serai réduit pour toujours si je commets de telles actions. ». Alors oui, la perpétuité réelle n’existe pas en France. Effectivement, selon la nature du crime, un tribunal peut condamner une personne à une peine de sûreté incompressible mais, réellement, tout détenu est en droit de demander un aménagement de peine au bout de trente ans d'incarcération maximum, car aucune peine n’est irréversible à part celle de la mort. Cette notion irréversibilité pose encore un obstacle à la réhabilitation de la peine de mort : l’erreur judiciaire absolue. En effet, quand, après une exécution, il se révèle, comme cela peut encore arriver, que le condamné à mort était innocent et qu'une société entière - c'est-à-dire nous tous - au nom de laquelle le verdict a été rendu, devient ainsi collectivement coupable puisque sa justice rend possible l'injustice suprême. Car oui, qui sommes nous tous pour juger le droit de vie ou de mort d’un individu ? Personne n’est légitime de ce choix, pas moins si lui même a commis un assassinat. Il est à la justice française de ne pas reproduire ce qu’elle punit, c’est un cercle vicieux insensé et contradictoire. La peine de mort nuit donc à la démocratie par les exemples de cruauté qu’elle donne aux hommes. Les lois, dont l’objet est d’adoucir les mœurs, ne devraient pas multiplier cette barbarie d’une manière d’autant plus cruelle qu’elles donnent la mort avec des recherches d’appareil et de formalités. Lorsque je dis que la peine de mort « nuit à la démocratie », je pèse mes mots car en Europe particulièrement, dans tous les pays où la liberté est inscrite dans les institutions et respectée dans la pratique, la peine de mort a disparu. Partout, dans le monde, et sans aucune exception, où triomphent la dictature et le mépris des droits de l'homme, partout vous y trouvez inscrite la peine de mort. Partout où la peine de mort est prodiguée, la barbarie domine ; partout où la peine de mort est rare, la civilisation règne. Il est donc en accord avec les principes français démocratique et ainsi que ceux de l’Union Européenne l’abolition de la peine de mort, le rétablissement de ce châtiment en France irait de pair avec un Frexit, car lors de l’entrée dans l’Union Européenne la France a signé un traité international interdisant la peine de mort, et ces traités ont une valeur supérieure aux lois françaises. Juridiquement il serait extrêment compliqué de rétablir la peine de mort en France.

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