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Philosophie de la musique

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Par   •  23 Janvier 2020  •  Cours  •  16 244 Mots (65 Pages)  •  1 487 Vues

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Semestre 4 - PHILOSOPHIE

La musique peut nous apprendre des choses  

La musique est capable de nous apprendre des choses :

  • au niveau psychologique, individuel : aide développement enfants, structure la pensée, aide à s’ouvrir aux autres, utilisée à des fins thérapeutiques (alzheimer, autisme...) 🡪 rôle cognitif.
  • au niveau social (sociologie, anthropologie...) : étudier la musique d’un groupe social pour essayer de comprendre son fonctionnement. Exemple : musiques très marquées socialement : flamenco (Andalousie /gitans, blues (Louisiane, Mississippi, Alabama...), musique brésilienne, salsa, hip hop...
  •  tendance à refléter ou revendiquer des identités sociales, permet à un groupe social d’exister socialement.
    polyrythmie = plusieurs rythmes superposés les uns aux autres font sens.
    musique = moyen d’expression de la culture. Quand on étudie les pratiques musicales, on n’étudie donc pas seulement un moyen de divertissement pour le groupe qui la pratique, on étudie une culture et un patrimoine culturel. On peut en apprendre énormément sur un groupe d’individu lorsqu’on écoute la musique qu’il joue 
    : sur ses influences, ses interactions...
  • au niveau politique : moyen de revendiquer, dénoncer, parler de ce qui arrive.
  • au niveau philosophique : l’art a quelque chose à nous apprendre, des idées à nous partager. Appliquée au cas de la musique, la thèse cognitiviste admet que la musique peut nous transmettre un message. Cela suppose d’interpréter des œuvres d’art comme des systèmes symboliques.

La problématique de la thèse cognitiviste sur la musique

Thèse cognitiviste = aborder la musique comme autre chose qu’un pur divertissement.
Thèse pas du tout naturelle 
: 

  • la plupart des musiques ne nous apprennent rien, ne sont pas revendicatives. On ne peut pas juger qu’une musique a autant de valeur cognitive qu’une autre. Kant = ce n’est pas parce qu’on peut avoir des goûts différents que les choses sont différentes d’un point de vue objectif.
  • Idée traditionnelle que art = sensibilité plutôt que raison 🡪 pour beaucoup, l’art n’est pas du tout fait pour nous apprendre des choses. Kant et Egel = la musique a un déficit cognitif par rapport à la peinture / littérature car peut plus facilement représenter des choses, ou encore à la littérature qui peut parler de choses. Comment peut-on dire que la musique nous apprend quelque chose si dans la plupart des cas on ne peut pas dire ce qu’elle nous apprend concrètement ? On considère souvent que la signification de la musique est émotive. Normalement, une connaissance est une proposition, une phrase, une affirmation. Mais on ne peut pas formuler en mot de manière aussi simple que ce que dit la musique. Le concept de connaissance est-il le même dans ce que la musique nous apprend que dans ce que la science nous apprend ? Le jugement esthétique est un jugement de goût et pas un jugement de connaissance.

Jerome Stolnitz a écrit un article : la trivialité cognitive de l’art en disant que comparativement aux sciences, l’art ne nous apprend rien et s’il nous apprend quelque chose, ce ne sont que des choses banales. Un monde sans musique serait-il seulement un monde où on s’amuse moins, ou est-ce que ça serait un monde moins intéressant et moins riche de sens ?


Séance 2 - les musiques de film

Les musiques de film sont-elles seulement là pour accompagner la narration du film ou sont-elles constitutives ? 🡪 question de l’extrinsèque / l’intrinsèque. Qu’est-ce qu’un film sans musique ?

La musique est constitutive de l’essence du cinéma. On doit donc montrer que la musique est capable de générer du sens au sein du film, c'est-à-dire qu’elle peut générer des vérités fictionnelles et donc que son rôle n’est pas seulement descriptif mais créatif. Cette thèse est plutôt classique en esthétique du cinéma. Elle est intéressante car elle pose la question philosophie : comment est-il possible qu’une musique purement instrumentale génère du sens ? On peut répondre de deux façons à cette question :

  • d’une manière déflationniste : la musique en elle-même ne signifie rien, on doit l’associer à une image, un texte, un dialogue... pour lui donner du sens. De même, la même image associée à différentes musiques peut avoir un sens différent. La musique manque de quelque chose pour avoir du sens et l’association des deux permet de créer de la signification.
  • d’une manière autonome : la musique a une signification en elle-même, même la musique de film. Elle n’a aucun manque. Par contre, le cinéma, lui, en a. La musique est un art supérieur au cinéma car elle peut signifier des choses par elle-même, elle n’a pas besoin d’image, de représentation, de mots, de textes, d’imiter quoi que ce soit.  

La musique de films n’est-elle pas une utilisation appauvrie de l’art musical ? Le cinéma ne peut pas exister sans la musique, mais la musique peut exister sans le cinéma. Cela signifie que la musique a un degré d’autonomie supérieur à celui du cinéma. Une musique n’a-t-elle pas d’avantage de sens quand elle est pure, c'est-à-dire sans paroles ? Aujourd'hui, on peut penser que le film peut venir « gâcher » le sens des musiques qui l’accompagnent.

John Williams est l’exemple typique de musiques composées par des films mais qu’on peut aussi aller voir en concert. Cela signifie que les musiques de film peuvent s’autonomiser, mais les films ne peuvent pas se passer de ces musiques.

Thèses :

  • un film sans musique aurait moins de sens, tout comme un monde sans musique 🡪 les musiques de film contribuent à la valeur cognitive de la narration. La musique de film a un rôle expressif et pas seulement descriptif.
  • les musiques de film ont une signification indépendamment du film 🡪 la valeur cognitive des musiques de films peuvent être autonomes alors que les films non. Cela veut dire que la musique est capable de transmettre du sens et qu’elle est potentiellement plus riche en temps qu’art que le cinéma.

Les objections

« il y a des films sans musique »

  • The birds - Hitchcock : l’absence de musique fait grandir l’effet d’angoisse dans la scène. L’effet d’angoisse est en
  • Orange mécanique - Kubrick : la musique est diégétique, c’est-à-dire qu’elle est interne à la narration, ce sont les acteurs qui la produisent (contraire : extra-diégétique). L’absence de musique crée un effet extrêmement dérangeant.
  • No country for old men - Coen : l’absence de musique crée un effet de surprise énorme lors de la production de sons violents dans le film.

Ces exemples peuvent constituer des arguments pour montrer que la musique n’est pas essentielle au cinéma. Néanmoins, si cela fonctionne dans ces films-là, c’est précisément parce que nous sommes habitués à avoir de la musique dans un film, que le fait de l’enlever est l’élément qui crée un effet (surprise, angoisse...). Il est donc possible que cette objection ne soit pas une réelle objection car elle renforce l’idée selon laquelle le manque de musique dans un film crée un effet, spécialement du fait que d’habitude, la musique est présente dans les films.

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