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La morale peut-elle s'enseigner?

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Par   •  3 Avril 2022  •  Dissertation  •  2 044 Mots (9 Pages)  •  600 Vues

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« La morale peut-elle s’enseigner ? ». Tout d’abord, le terme de « morale » vient du latin « mores » qui signifie « mœurs ». Elle désigne un ensemble de normes et de règles relatives au bien et au mal, propres à une société ou à un groupe de personnes. Quant à la conscience morale, cela porte aussi sur avoir conscience de ce qu’il est bon de faire ou de ne pas faire pour moi, c’est donc une faculté qui est développé par l’éducation et l’expérience.  L'expérience est un ensemble de données sensibles auxquelles l'esprit est confronté dans l'élaboration et la validation des connaissances. Lorsque nous évoquons la morale au quotidien il arrive souvent que nous lui donnions un aspect péjoratif comme lorsqu’on dit « faire la morale », cela vient du fait que la morale est très liée au devoir, à l’obligation donc parfois à la contrainte. Ainsi on pourrait résumer la morale comme étant un ensemble de règles de conduite et de valeurs qui s’accompagne d’une représentation de ce qui est le bien et le mal. On pourrait donc logiquement enseigner la morale en imposant des règles de conduites et en inculquant des valeurs.  Nous allons donc nous intéresser à la problématique suivante : « la morale peut-elle s’enseigner ? » Dans un premier temps nous allons voir que la morale (au sens faible) est une morale qui peut être enseigner en tant qu’ensemble de normes, de valeurs à intégrer, puis que la morale (au sens fort) ne s’enseigne pas, elle est une disposition, un effort constant de la volonté, une inquiétude. Enfin, nous allons voir que la morale n’est pas un apprentissage c’est-à-dire apprendre le respect des règles au sein d’une société mais un idéal.

        La morale énonce un commandement, une norme, une prescription. Ces commandements… édictent un ensemble d’actions à ne pas faire comme « tu ne tueras point », mais elles dictent aussi des devoirs notamment en employant « il faut » et « il ne faut pas ». La morale s’apprend donc dans la mesure où elle est un ensemble de postures corporelles et d’interdits à intérioriser aussi bien que de valeurs à respecter.  Ces interdits et cet ensemble de devoirs à respecter sont donc une représentation de ce qui est le bien et le mal, ainsi, un individu peut juger ses actions et celles des autres. En se posant la question de savoir s’il est possible d’enseigner la morale, on sous-entend que la morale n’est pas innée.

        Apprendre, c’est sur le plan théorique acquérir un ensemble de connaissance que l’on ignorait auparavant ou alors sur le plan pratique intérioriser des attitudes, des postures… Selon la thèse que la morale est un ensemble de devoir, on se demande donc la provenance de cette contrainte, qu’est ce qui me commande sur ce que je dois faire ou ne pas faire. Il s’agit donc de savoir si cette contrainte résulte d’un apprentissage ou s’il est présent en nous depuis toujours, ainsi si la morale est innée. Au sens large : l’enfant ne peut pas réfléchir suffisamment sur la portée morale des situations dans lesquelles il peut se trouver, parce que sa raison n’est pas encore suffisamment développée, c’est donc logique sue les valeurs à respecter lui soient apportées par une autorité extérieure comme ses parents par exemple. L’enfant est ainsi progressivement habitué à obéir à des lois qu’il admet comme bonnes car son éducation est basée sur le bien et le mal, pour lui inculquer ces valeurs il est récompensé par des cadeaux, des prix de bonnes conduites… tandis que lorsqu’il fait des actions immorales, il est puni et réprimander. Des enfants à qui l’on n’apprend jamais les règles de vie en communauté développent rapidement des comportements violents car un jeune à qui l’on enseigne la morale (« on lui fait la morale ») rejette souvent ce qu’on lui enseigne.

        Selon les croyances, les convictions morales sont innées, innées par un être tout puissant dès notre naissance. On est selon cette thèse naturellement un être moral. Donc cette thèse suppose qu’il existe une morale universelle pour tous les hommes.  Agir moralement, c’est agir par devoir, et non par la raison ni par intérêt. Agir par devoir c’est donc uniquement agir parce que le devoir l’ordonne. Kant, il décrit la morale comme fondée sur la raison. Pour Kant, utiliser la raison est une bonne façon de savoir comment agir. Il refuse la morale d'autorité c'est à dire qu'il refuse que les individus trouvent les règles de leurs actions en dehors d'eux-même, comme par l'influence d'une autre personne. Ainsi, l’homme a en lui, par nature et donc de manière innée, une faculté qui est celle de la raison qui lui donne la possibilité de devenir un être moral.

        La thèse montrant que l’homme dès la naissance à la possibilité de devenir un être moral, montre que l’homme n’est pas un être moral par nature. En effet, il doit le devenir en agissant par devoir c’est-à-dire selon la loi de la raison. On pose la question de savoir si l'homme est par nature moralement bon ou mauvais. Il n'est ni l'un ni l'autre, car l'homme par nature n'est pas du tout un être moral, il devient un être moral que lorsque sa raison s'élève jusqu'aux concepts du devoir et de la loi. On peut cependant dire qu'il contient en lui-même à l'origine des impulsions menant à tous les vices, car il possède des penchants et des instincts qui le poussent d'un côté, bien que la raison le pousse du côté opposé. Il ne peut donc devenir moralement bon que par la vertu, c'est-à-dire en exerçant une contrainte sur lui-même.

        Or, la morale évolue au cours du temps : par exemple, en temps de guerres, il était apprécié qu'un enfant vole afin de survivre, mais aujourd'hui, un enfant qui vole est considéré comme un bandit ou tel un enfant sans morale. A l'inverse, l'immoralité, peut-être lié à l'ignorance et peut-être même à l'absences d'expériences. Nous avons vu que la pratique et la réalité de la morale sont liées à l'expérience. Cela remet donc en cause « l’idée de bien » ? Il n’y a pas de différence entre le « bien » en lui- même et un bien déterminé (ex : la santé). Ils possèdent la même définition. Or, il y a plusieurs sens du bien recherché pour lui-même : Ex : la santé, la vue, l’intelligence, les honneurs. Il y a donc plusieurs sens possibles pour une même définition générale du bien. « L’idée de bien » est donc abstraite, elle n’a pas de contenu, elle n’a pas de signification pour l’action humaine. Selon Aristote : Pour dire concrètement ce qu’est le bien, il faut donc partir de l’expérience.

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