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Aristote, Les Politiques

Commentaire de texte : Aristote, Les Politiques. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Décembre 2021  •  Commentaire de texte  •  1 395 Mots (6 Pages)  •  890 Vues

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L1 DSP/PHILOSOPHIE

TEXTE 7, Aristote, Les Politiques, Livre III, 3

        Dans le Livre III des Politiques, Aristote ne se concentre non plus sur les fondements de la vie politique mais désormais sur les formes de vie politique. Pour cela, l’auteur examine les concepts de cité, de citoyens ainsi que les formes de constitution. Le but étant de déterminer la meilleure constitution répondant à la quête finale du bien que recherche les hommes au sein de la cité. De fait, au chapitre trois du livre, la question de l’identité de la cité est posée, au sens d’identité politique. Aristote se demande quels sont les critères qui différencient une cité d’une autre ainsi que ce qui fait qu’une cité est une, qu’elle ne change pas. Face à ce problème, le philosophe grec nous donne une première réponse, évidente semble-t-il, qu’une cité se caractérise par sa population et son territoire. Ces deux critères semblent ainsi assurer l’unité d’une cité ainsi que sa pérennité. Pourtant, il semble ingénu de croire à la suffisance de ces deux critères pour définir une cité dans le temps et assurer qu’elle reste la même, car cette dernière étant composée d’hommes, il semble évident qu’elle soit en perpétuel mouvement. Par ailleurs, peut on résumer une cité au seul critère territorial, à ses frontières alors même que ces dernières sont en permanente mouvance ? Ainsi, Aristote semble affirmer que ces changements influent sur l’identité et l’unité même de la cité, mais qu’ils ne sont ni les seuls, ni les essentiels. Il semble alors opportun de nous demander : dans quelle mesure peut-on affirmer qu’une cité reste elle-même, alors même qu’au fil du temps cette dernière évolue ? Pour répondre à cela Aristote analyse d’abord les premiers critères lui semblant évidents mais non suffisants pour qu’une cité reste la même, avant d’argumenter en faveur de la constitution comme seul critère réel et stable pour déterminer une même cité.

Aristote, des lignes 1 à 35 environ, décrit ce qui lui semble être les premiers critères évidents pour déterminer qu’une cité est la même ou non. Ces critères sont la population ainsi que le territoire, qui sont la « solution la plus immédiate » pour répondre à la question posée au début de ce texte « d’après quel critère faut-il dire que la cité est la même ou n’est pas la même mais une autre ? » (l.3). Cependant, Aristote remet immédiatement en question ce qui semble être la réponse la plus évidente, en affirmant que la population ne peut être prise en compte pour déterminer qu’une cité n’a pas changé et ce, du fait de la mouvance de la population qu’on ne peut empêcher. On peut supposer ici que l’auteur grec parle de mouvances territoriales mais aussi de mouvances naturelles en visant les morts et naissances par exemple. Ainsi, la population est le premier critère qui vient à l’esprit lorsque l’on souhaite déterminer qu’une cité est la même et une, mais ne semble pas valable dans le temps au vu de l’imprévisibilité de l’homme, en perpétuel mouvement, qu’il soit territorial (déplacement de population) ou naturel (mort et naissance). On ne peut donc pas affirmer qu’une cité n’est pas la même du simple fait d’un changement au sein de la population.

Aristote apporte un second critère comme solution immédiate qui est celui du territoire : « si les hommes habitent un même territoire : quand doit on estimer que la cité est une ? » (l.12). Le philosophe dément immédiatement ce critère comme valable pour déterminer de l’unité d’une cité puisqu’il affirme qu’un territoire étant délimité par ses frontières : « muraille » dans le texte, ces dernières ne sont parfois pas délimitables ni suffisantes. Aristote donne l’exemple du Péloponnèse que l’on pourrait délimiter par des frontières mais qui n’est pourtant pas considérer comme une cité au sens de la définition que donne Aristote dans Les Politiques : « on pourrait entourer le Péloponnèse d’une muraille » (l.15). Aristote affirme ensuite que des murailles à l’inverse, ne sont parfois pas suffisantes pour déterminer qu’une cité est la même ou non, car un territoire délimité peut parfois être défini plus comme une peuplade que comme une cité à part entière. L’exemple donné dans le texte à l’étude est celui de Babylone « tel est sans doute le cas de Babylone et de toute autre ville renfermant dans son périmètre une peuplade plutôt qu’une cité » (l.16). En effet, au troisième jour de la prise de Babylone en 539 avant notre ère, on raconte qu’une partie de la population n’était toujours pas au courant. Ainsi, un territoire vaste, même délimité par des frontières ne suffit pas à définir une cité comme une ni à assurer qu’elle est la même. Pour Aristote, au-delà de la population ou même du territoire, ce qui définit la cité est en partie le citoyen et sa « race ». En effet, le terme de cité étant polysémique, la population formée par chacun des citoyens de la cité peut être considérée comme l’essence même de la cité, comme en témoigne la métaphore de la rivière donnée en ligne 31.

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