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Qu’est-ce qu’un bon régime politique chez Platon, Aristote et Thomas d’Aquin ?

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Par   •  6 Octobre 2021  •  Dissertation  •  2 855 Mots (12 Pages)  •  671 Vues

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« L’homme doit apprendre avant tous les moyens de faire le bien et d’éviter le mal ». C’est par cet adage que Socrate, réel fondateur de la philosophie politique, fixe l’objectif premier de la nature humaine : faire le bien. Dès lors, le bien apparaît comme une nécessité première, comme la finalité de toute action – conception qu’Aristote reprendra dans son œuvre dédiée à son fils, Éthique à Nicomaque. Ainsi, si elle la finalité de tout homme, elle doit être la finalité de toute communauté, y compris la communauté politique.

Par conséquent, étudier la racine du mot « régime » semble pertinent. Venant du latin regimen, régime signifie « action de diriger ». Si le régime politique apparaît comme le mode d’organisation des pouvoirs, il apparaît surtout comme le moyen de diriger une société vers une fin souhaitée. Dès lors, il semble cohérent d’interpréter la notion de « bon régime » comme un régime qui convienne et qui soit adapté mais surtout comme un régime qui est « bon », qui est juste et qui tende ainsi vers le bien commun. C’est sur ce postulat que les penseurs politiques ce sont bien souvent reposés. Bien qu’il y ait consensus sur ce principe, la vision du régime politique idéal diffère totalement. Or, ces divergences trouvent leurs explications dans le contexte qui ont vu naître ces théories politiques. Si Platon fonde sa vision du régime idéal suite à la crise de la démocratie athénienne, Aristote la fondera en suivant une vision davantage réaliste du corps social de son époque. Enfin, le changement drastique de la théorie soutenue par Thomas d’Aquin, s’explique par l’influence croissante qu’a eu le christianisme sur le monde occidental au Moyen-Âge.

Dès lors, il semble pertinent de se poser la question suivante : Qu’est-ce qu’est un bon régime politique chez Platon, Aristote et Thomas d’Aquin ?

Malgré une vision du régime politique différente, ces penseurs se questionnent tous trois sur trois critères essentiels : l’objectif à atteindre, l’organisation de la communauté politique et la forme de gouvernement, trois critères que nous étudierons successivement.

I. L’OBJECTIF UNIVERSEL : LA RECHERCHE DU BIEN COMMUN

Comme vu en introduction, les trois philosophes fondent leur conception du bon régime sur la recherche du bien commun. Pourtant, on verra l’accès à ce dernier diffère en fonction de chacun. En effet, si chez Platon c’est la philosophie qui permet l’accès au bien, chez Aristote c’est le logos commun à tout homme qui permet cet accès. En outre, d’Aquin vient concilier la thèse aristotélicienne avec une dimension davantage spirituelle.

A. Platon : la philosophie comme vecteur de la connaissance du bien

C’est dans un contexte de crise démocratique que Platon cherche à fonder sa théorie du bon régime politique, un régime qu’il développe dans la République. Suite aux défaites militaires d’Athènes successives, ainsi qu’au procès injuste de Socrate, Platon juge la démocratie comme un régime faible traduisant selon lui, la crise du logos. C’est pourquoi il cherche à fonder la politique sur la rationalité, soit dépasser le relativisme et avoir accès au monde des idées. Or, en développant ce concept dans l’allégorie de la caverne située au livre VII de la République, Platon nous explique que c’est par la philosophie que nous accédons au monde des idées. Il nous explique que la philosophie nous permet d’avoir accès à la vérité, à la justice, à la beauté mais surtout au souverain bien qu’est le Bien. Selon Socrate, ce dernier est au terme de l’ascension. C’est la connaissance suprême soit le savoir du savoir : « Nous ne possédons rien sans la possession du bien ». Néanmoins, cette connaissance reste insatisfaisante car le philosophe sait qu’il ne sait pas. Le Bien reste donc un idéal perçu comme inatteignable mais qu’on se doit de rechercher et ce, par l’exercice de la philosophie.

Si Aristote s’accorde avec son maître à penser Platon sur la nécessité de rechercher le bien, il s’oppose à lui sur son versant métaphysique. En effet pour ce dernier, c’est par le sensible que l’on arrive aux idées.

A. Aristote : le logos de l’animal politique ou l’outil essentiel de l’accès au bien

La philosophie politique d’Aristote se base son œuvre La Politique où il nous apprend que l’homme est l’animal politique par excellence et ce parce qu’il est doté du logos. Or, cette caractéristique qui lui est propre, fait de lui un animal rationnel capable de faire la distinction entre le bien et le mal. Cependant, avant toute chose, l’homme est un être de désir. Pour Aristote, le désir est partout et nous attire en dehors de notre volonté propre. L’homme est attiré par le bien apparent qui, selon Aristote, ne dépend pas de la subjectivité de chacun. En effet, il est dans notre nature de rechercher le Bien car le mal lui est antinaturel. Pour lui, certains hommes savent mieux que d’autres ce qui est désirable. Ainsi, il faut apprendre ce qui est désirable en contractant des vertus car l’homme vertueux sait comment réagir, il sait quelle direction prendre pour bien agir. Ainsi, c’est en contractant les quatre vertus essentielles qui sont la justice, la prudence, le courage et la tempérance que l’homme pourra se parfaire et tendre vers le Bien.

Si ces vertus permettent la perfection humaine, elles sont pour Thomas d’Aquin insuffisantes. Pour ce dernier, la perfection n’est pas seulement terrestre mais est aussi spirituelle.

B. Thomas d’Aquin : Dieu comme sauveur de l’homme

C’est en reprenant les fondements conçus à la veille du Moyen-Âge que Thomas d’Aquin construit sa théorie politique. En pleine apogée du christianisme, c’est l’atmosphère culturelle et intellectuelle qui se retrouve liée à la chrétienté médiévale. Cette omniprésence influence fortement la pensée de d’Aquin qui estime que le perfectionnement de l’homme se fait par le don de Dieu. C’est en ce sens qu’il nous dit dans la Somme théologique que « La grâce présuppose la nature, elle ne la détruit pas mais la parfait ». Dès lors, la pensée morale ne peut être séparée de la pensée théologique. En effet, selon lui la raison est un don de Dieu qui nous permet de connaître le Bien, malgré que nous soyons sujets à l’erreur humaine. L’homme peut donc connaître le Bien mais ce, uniquement par le salut de Dieu. Thomas d’Aquin reprend ainsi le concept analogique des lois de Cicéron. En effet, si c’est Dieu qui nous fait don de la raison,

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