LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Cours de criminologie

Cours : Cours de criminologie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Octobre 2017  •  Cours  •  24 654 Mots (99 Pages)  •  860 Vues

Page 1 sur 99

CRIMINOLOGIE

INTRODUCTION

Le terme « criminologie » a un sens très différent selon l'endroit où on l'entend et selon le contexte :

  • Au Canada la criminologie fait référence aux criminologues qui sont des praticiens jouant un

rôle dans l'administration pénitentiaire et qui joue un rôle dans le service pénitentiaire

d'insertion et de probation. En France ce sont des SPIP.

  • Aux USA la criminologie est une branche de la sociologie. En France c'est le laboratoire du

CESDIP

  • En Belgique la criminologie est très largement dans la tradition de Michel FOUCAULT une

critique de l'institution du pouvoir de punir. C’est beaucoup plus d'inspiration philosophique.

  • En France la criminologie correspond à 2 choses :
  • ➢  depuis les années 1950 c’est une matière enseignée exclusivement dans les facultés de droit : à l'ISPEC et à l'Institut de criminologie de Paris . La criminologie des facultés de droit traditionnellement ce n'est pas de la recherche scientifique mais simplement une mobilisation des recherches faites par d'autres auteurs pour répondre aux problèmes des juristes.
  • ➢  La criminologie en France c'est également un titre autoproclamé d'un petit groupe d'experts sur les questions de sécurité ntmt le groupe formé autour d'Alain BAUER.

Ce qu'on pourrait appelé criminologie c'est l'ensemble des recherches sur le crime et la répression du crime, les chercheurs qui s'intéressent à la psychologie de la délinquance sexuelle, à la psychologie de la délinquance familiale, à la sociologie des trafics de stups, à la sociologie des prisons etc...

Dans l'ensemble des recherches sur le crime, il y a 2 angles à entrevoir : soitonsedemandepourquoilesgensdeviennentdélinquants soitons'intéresseàl'ensembledesinstitutions(laloi,lajustice,l'administrationpénitentiaire)et

comment on traite les délinquants : comme la délinquance est-elle identifiée, comment est-elle traitée.

Depuis PLATON jusqu'au 19me la question de savoir pourquoi les gens font le mal ne s'était jamais posée, en revanche on s'intéressait au fait de savoir pourquoi les gens font le bien, pourquoi ils sont respectueux d'une certaine morale alors que leurs désirs y sont contraires.

Les recherches sur le crime aujourd'hui peuvent globalement se diviser en 2 catégories :

  • celle qui porte sur le délinquant : pourquoi les gens deviennent délinquants ? On va

chercher des explications soit dans leur psychologie individuelle, dans leur personnalité /

soit dans leur contexte social

  • celle qui porte sur l'institution (criminologie de l'action sociale) : pourquoi les lois

pénales sont telles qu'elles sont ? Pourquoi certains comportements sont définis comme des délits et pas d'autres ? Comment fonctionne l'institution pénale en pratique, l'interprétation de la loi ? Comment opère la police, comment les juges prennent leur décisions, comment sont gérer les prisons, dans quelle mesure peut-on évaluer cette institution pénale par rapport aux objectifs qu'elle se fixe ? Est-on capable de prévenir la récidive, peut-on lutter contre un certain type de délinquance ?

Pour des raisons théoriques (I) et pratique (II) on privilégiera la deuxième approche pendant

l'ensemble du cours.

I. les raisons théoriques de privilégier l'analyse de l'institution sur l'analyse du délinquant

A. la spécificité de la prise de décision

Pour défendre que l'analyse du comportement criminel mérite d'être un objet à part il faut montrer qu'il y a quelque chose de spécifique à la décision de commettre un délit et de généralisable à toutes les décisions de commettre un délit qui différencie radicalement cette question des autres prises de décisions.

EXEMPLE : dans notre vie nous prenons des décisions très importantes telle que le fait d'étudier, le fait de se marier, le choix de son partenaire, le choix de faire des enfants, mais il ne nous vient pas à l'esprit de considérer que ces décisions là obéissent à des mécanismes complètement spécifiques que toutes autres prises de décisions.

Il faudrait démontrer que les grandes théories scientifiques sur le comportement humain ne peuvent pas s'appliquer aux problèmes que l'on se pose en matière de crime exactement comme elles s'appliqueraient aux autres problèmes :

  • théorie de l'acteur rationnel (théorie de micro-économie) : idée que toutes nos prises de décisions correspondent à une volonté de maximiser la poursuite de nos préférences à l'aide des informations dont nous disposons. Avec BECKER (1969) on peut défendre que pour expliquer n'importe quel acte délinquant on n'a pas besoin de plus d'informations que les préférences du délinquant et les informations dont il dispose. La proposition de BECKER a été très critiquée dans d'autres disciplines mais la critique de cette approche ne consiste pas à dire qu'elle n'est pas appropriée à l'étude de la délinquance car la délinquance pose des problèmes spécifiques qu'on ne retrouve pas dans les autres prises de décisions. La critique de cette approche dite rationaliste du crime est une critique qui consiste à rejeter entièrement le modèle de l'acteur rationnel : çad à dire que ce modèle ne prend en compte ni le choix de mariage, ni le choix d'enfant, ni le choix des étude etc.
  • théorie de l'association différentielle de SUTHERLAND, dans « la carrière du voleur professionnel » il a proposé que la carrière d'un voleur professionnel s'expliquait par les mêmes théories du comportement que celles qui étaient dégagées par la sociologie des professions et ntmt la théorie de l'association différentielle → idée qu'avec la socialisation nous apprenons dans les milieux professionnels dans lesquels nous évoluons les valeurs, les préjugées sur la façon dont le monde fonctionne qui nous rapprochent les uns des autres en tant que corps professionnel MAIS qui, ce faisant, nous éloigne des autres corps professionnels.
  • théorie du désir mimétique de René GIRARD mensonge romantiques et vérités romanesques ») : selon lui le désir d'un individu correspond en réalité au désir des autres. Une personne désire une chose parce qu'elle pense que c'est également un objet de désir pour les autres.
  • théorie de la sociologie politique de Bruno LATOUR (dans son livre sur le chercheur Pasteur) : selon lui toutes les explications sont dans le discours des acteurs, c'est le rejet de l'inconscient. Cette théorie a été opposée à celle de Emmanuel TODD (in « qui est Charlie? »).

PARE a analysé les attentats-suicides pour comprendre les motivations des délinquants et a créé une banque de donnée de 2500 attentats-suicides depuis les années 1990. Il a comparé les infos sur les attentats (cibles, circonstances) avec le discours de recrutement, de revendication des auteurs. PARE soutient que ces auteurs commettaient bien ces attentats pour les raisons qu'ils énonçaient et non pas pour d'autres raisons. Exemple : il s'est rendu compte que 95 % des cibles sont démocratiques.

...

Télécharger au format  txt (158.5 Kb)   pdf (561.7 Kb)   docx (1 Mb)  
Voir 98 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com