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Marx

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Par   •  7 Janvier 2019  •  Cours  •  5 335 Mots (22 Pages)  •  561 Vues

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Document en appui au cours AE 1  L1  - Ingrid FRANCE

MARX  (1818 – 1883)

Marx s'inscrit dans un matérialisme dialectique : ce ne sont pas les idées qui font changer le monde mais les forces matérielles. Il y a prééminence des forces matérielles sur l'idéologie. Marx applique ce matérialisme dialectique à l'Histoire : on peut lire l'évolution des sociétés comme une succession de modes de production, selon une séquence thèse antithèse synthèse. Thèse : c'est la mise en place d'un mode de production, son émergence. Antithèse : c'est l'apparition de contradictions internes, endogènes, à ce mode de production. Synthèse : c'est la survenue inéluctable d'une grande crise qui débouche sur le dépassement et le remplacement par un nouveau mode de production. Ainsi, par exemple, le capitalisme a succédé au féodalisme. L'instrument du déterminisme historique chez Marx est la lutte des classes. C'est la conscience de la classe dominée qui finit, dès lors que les contradictions se font de plus en plus radicales, par provoquer le dépassement.

Ce matérialisme est un matérialisme historique : la lecture marxiste de l’histoire pose comme fondement au mouvement de l’Histoire la structure économique de la société, comprise comme dynamique avec les relations de production et d’échange impliquées par cette structure ainsi que le type de lutte des classes qui en découle.

Le vocabulaire de Marx

Par définition, les superstructures rassemblent tous les phénomènes qui ne portent pas en eux de causalité sociale d'ensemble. Elles sont déterminées par d'autres ensembles qui, eux, ont un caractère causal : les infrastructures. Les superstructures sont des phénomènes déterminés, causés est apparents, tandis que les infrastructures sont des phénomènes déterminants bien que dissimulés.

Marx affirme qu'il existe une relation causale entre un ensemble de phénomènes (les infrastructures) et tous les autres phénomènes censés ne rien déterminer (les superstructures). Le passage de l'un à l'autre prend la forme d'un dévoilement de l’un par l'autre. Autrement dit il existe une interprétation dans l'articulation du paradigme entre deux mouvements : un déterminisme (causalité), et un dévoilement. La superstructure est un phénomène sociologique ou culturel, qui inclut le mode de vie, les croyances, les symboles. La culture n'est plus qu'une pratique déterminée, et non le résultat de choix délibérés et libres. La définition de l'infrastructure fait appel à une dichotomie entre deux types de phénomènes infrastructurels qui déterminent la réalité sociale, l'état de la technique et les rapports sociaux de production. Les rapports sociaux de production se sont l'état des relations de tous ordres (qu'elles soient juridique, institutionnelle ou de fait) que les hommes tissent entre eux à l'occasion de la production ou de l'aménagement du monde. Cette définition écarte Marx du courant classique car il s'agit de rapports sociaux déterminants de l'ordre social. L'ouverture du champ d'analyse sur le social appelle un examen de phénomènes intégrés non seulement économiques et techniques, mais aussi sociaux et institutionnels. Chez Marx, les institutions entrent au premier niveau explicatif du déterminisme, même s'il n'existe qu'une seule institution déterminante, la propriété privée, et en particulier celle des moyens de production. La propriété privée est une institution qui régit les rapports de dépendance des êtres les uns vis-à-vis des autres. Les rapports de production, qui appartiennent aussi à l'ensemble des superstructures, deviennent infrastructures, c'est-à-dire une causalité au coeur du déterminisme social et un facteur déterminant de la réalité sociologique. Ainsi les superstructures contiennent-elles tous les autres rapports sociaux qui ne servent pas la production.

Quand Marx parle de capital, ce n’est pas tant au sens de facteur de production comme on l’entend habituellement. Le capital désigne pour Marx un rapport social qui se noue à l’occasion de la production telle qu’elle s’organise techniquement dans le capitalisme. Ce rapport permet aux détenteurs des moyens de production de s’accaparer une partie du produit de l’activité des travailleurs. Le profit est ainsi le résultat d’une nouvelle façon de produire : le mode de production capitaliste. Dans l’artisanat, en effet, on ne pouvait concevoir ni le profit ne le salaire.

Le capitalisme va donc mettre en présence de nouvelles classes sociales et se distinguer par son mode de prélèvement d’une partie du travail de la classe dominée par la classe dominante.

Ce que Marx entend par mode de production, autre concept qu’il pose dans son analyse, c’est une façon de produire, d’organiser la production. Dans le mode de production capitaliste (MPC) la production est organisée avec des travailleurs salariés, met en place la distinction entre ceux qui fournissent le travail et ceux qui fournissent les moyens de production, les premiers étant achetés par les seconds : le salariat est consubstantiel du capitalisme. La logique est alors celle du profit.

Ce concept de mode de production a pour fonction de donner une description de la base économique des différentes formations sociales. Chaque mode de production se caractérise par une correspondance entre un niveau de développement des forces productives (force de travail + moyens de production) et des rapports de production déterminés (ensemble des rapports sociaux conditionnant le processus de production). La production a toujours un caractère social, elle est toujours déterminée par des rapports sociaux. Le développement des forces productives peut se trouver, à un moment de l’Histoire, entravé par un rapport de production déterminé et impliquer le passage à un nouveau MP : c’est ce que Marx va s’attacher à mettre à jour s’agissant du capitalisme. Mais l’évolution historique ne peut pas être expliquée par la seule contradiction fonctionnelle des forces productives et des rapports de production. Il faut aussi un « moment politique » : la conscience et la lutte des classes, qui sont le moteur de l’évolution historique.

La théorie de la Valeur chez Marx

Pour Marx il convient d’appréhender la marchandise par une théorie de la valeur qui est une théorie des rapports sociaux de production. Pour Smith et Ricardo, la valeur retenue est la valeur d’échange, l’utilité échouant à fonder un critère rigoureux de mesure. Le rapport des utilités ne pouvait se transcrire en rapports d’échange.

Chez Marx les marchandises ont une utilité donc une VU. Elles s’échangent entre elles et donc ont aussi une VE. La VE est pour lui le rapport quantitatif de proportion dans lequel les VU s’échangent. Mais dans l’échange ce qui fonde la valeur des marchandises c’est leur propriété d’être des produits du travail, c’est ce que les marchandises ont en commun. La valeur se mesure ainsi par le travail, c’est-à-dire par la quantité de « substance créatrice de valeur » contenu dans la marchandise. Marx avance la notion de « travail socialement nécessaire » : quantité de travail qui détermine la valeur d’une marchandise, celle qui est nécessaire en moyenne dans une société donnée (dans un certain état de développement des forces productives donc) pour la produire.

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