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Les Conditions Du Travail Du Textile Au Bangladesh

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Par   •  27 Août 2014  •  4 161 Mots (17 Pages)  •  1 338 Vues

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LES CONDITIONS DU TRAVAIL DU TEXTILE AU BANGLADESH

En avril 2013, l'effondrement d'un atelier de confection dans la banlieue de Dacca, capitale du Bangladesh, causait la mort de 1138 travailleurs du textile et plus de 2000 blessés, dont certains resteront handicapés à vie.

Le Rana Plaza, building de 8 étages, abritait plusieurs usines de sous-traitance de production textile employant un total d'environ 5000 salariés, des commerces et une banque. Ces ateliers de confection travaillaient pour diverses marques de vêtements européennes et américaines.

La veille de la catastrophe, des consignes d'évacuation et de fermeture, après l'apparition de fissures dans l'immeuble, avaient été ignorées.

Ce désastre souligne le rôle central du textile dans l'économie de ce pays.

Il pose la question de savoir comment l'Occident doit réagir : il faut bien entendu accroître la pression internationale pour l'amélioration des conditions de travail au Bangladesh, mais des réactions trop brutales comme un boycott du pays, risqueraient d'aggraver les choses .

Une mondialisation non-régulée, des responsabilités partagées : états et entreprises, des sous-traitants sous pression, des conditions de travail déplorables, des usines vieillissantes, des salaires de misère....et un an après le drame, où en est-on ?

Etudiante en Fashion Design et donc directement sensibilisée par ce drame humain

qui a réveillé les consciences, je souhaitais trouver des réponses à toutes ces questions et surtout mieux comprendre le fonctionnement et les dangers de la production textile à bas prix tel qu' elle est pratiquée dans certains pays d'Asie.

La majeure partie des vêtements que nous achetons sont fabriqués à l'autre bout

du monde via des filières de production complexes et ramifiées. Un jean, par exemple , entre la culture du coton et la mise en vente dans nos magasins, peut parcourir 65000 km. Dans une logique de profit à court terme, les multinationales ont délocalisé leurs productions vers des pays où le coût de la main d'oeuvre est dérisoire et les droits sociaux quasi inexistants. Le coût de la main d'oeuvre reste la principale cause de délocalisation. La vague des délocalisations vers les pays du Sud n’est pas nouvelle mais elle a pris une ampleur considérable ces dernières décennies. L’accélération du phénomène dans ce secteur est intimement liée à l’arrivée de la Chine sur la scène internationale. La libération commerciale, avec la fin du régime des quotas pour l’ensemble des articles textile-habillement, en janvier 2005, a marqué la précipitation de l’ouverture des frontières aux produits asiatiques.

Les délocalisations vers l'Asie concernent souvent des productions de masse qui ne nécessitent pas de réactivité rapide, contrairement aux pays du Maghreb où l’on délocalise des productions qui évoluent très rapidement.

Une nouvelle stratégie industrielle et marketing, le Fast Fashion, est intimement lié à l’évolution des exigences des consommateurs européens et dépasse la logique des saisons. On passe de 2 ou 4 collections par an à 12 voire même 16 collections. Il s’agit d’un renouvèlement quasi permanent de l’offre à bas prix. Il faut produire en un temps record et être capable de s’adapter aux changements rapides de la demande. Le Fast Fashion impose donc la proximité des partenaires. Dès lors, la géographie du réseau organisé par les firmes européennes est plus resserrée autour des partenaires voisins méditerranéens et est- européens. Les importations européennes issues de la Turquie, du Maroc et de la Tunisie restent en sensible progression.

Il faut toutefois exclure de cette délocalisation, les marques de luxe qui sont liées à leur pays d'origine et ne peuvent en être dissociées. Elles privilégient la qualité du produit et mettent en avant l'exceptionnel savoir- faire de leurs ouvriers et artisans.

La délocalisation de la conception ou de la fabrication des produits de luxe a un effet néfaste sur l'image des marques de luxe ainsi que sur leurs produits. Délocaliser ces entreprises à l'étranger serait nier ce savoir-faire et privilégier le coût à la qualité du produit, la marque perdrait son image. Prenons par exemple, Hermès ou Vuitton, s’ils vendent autant aujourd’hui, c’est parce que le « made in France » est un argument de vente exceptionnel.

Pour l'industrie textile du Bangladesh, tout a commencé il y a un peu plus de 30 ans. Nooral Quader, un ancien fonctionnaire, créait sa première usine en collaboration avec le conglomérat coréen Daewoo.

Avant au Bangladesh, le textile était une activité purement artisanale.

Le groupe Daewoo cherchait les moyens de contourner les quotas d'importation de textiles imposés par l'Europe et les Etats-Unis à la Corée du Sud.

Comme le Bangladesh n'avait pas de production textile, les Occidentaux n'avaient soumis ce pays à aucun quota. La firme Daewoo avait accueilli, dans son usine textile en Corée, 130 employés le temps de leur apprendre les techniques de production en échange d'une commission de 8% sur les ventes à venir. Les débuts furent modestes. En 1980, l'usine a produit 43.000 chemises. Mais les salariés formés par Daewoo ont appris très vite. Un an après l'ouverture de son usine, Nooral Quader a dénoncé l'accord avec la firme coréenne.

En 1987, sa production atteignait déjà 2,3 millions de chemises par an. Sur les 130 employés qui avaient suivi la formation, 115 ont démissionné pour créer leur propre usine textile. En 1985, face à l'essor, l'administration Reagan avait imposé des quotas d'importation textile en provenance du Bangladesh. Les producteurs se sont tournés vers l'Europe mais à force de lobbying, ils ont réussi à obtenir la levée des quotas américains.

Le Bangladesh s'est lancé dans le textile pour l'export et a réussi à en faire aujourd'hui la figure de proue de son économie. Grâce à ses 4.500 usines, ce pays d'Asie du sud de 153 millions d'habitants a pu réduire sa pauvreté endémique à un rythme plus rapide que son voisin, le géant indien. Des Etats comme le Bangladesh ou l'Inde sont en féroce compétition avec des entreprises privées ou semi-privées chinoises. Le Bangladesh est le deuxième exportateur mondial de textile derrière la Chine mais devant l'Inde, sa voisine. Ce secteur d'activité emploie 40% des salariés et représente 80% des exportations

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