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L’organisation vue comme instrument de domination

        Dans cette avant-dernière partie de l’analyse, nous tenterons de voir la CSDM comme un instrument de domination. À qui sert réellement sert le travail de l’ensemble des acteurs à l’intérieur de l’organisation. Comment ressortent les processus de domination et stratification sociales? Est-ce que le travail des membres de l’organisation sert réellement l’intérêt des élèves, comme le veut sa mission principale, ou sert-il une autre entité? Nous verrons aussi le rapport entre les conditions de travail et la santé-sécurité dans l’organisation. Voici donc quelques éléments qui nous permettront, dans les prochaines lignes, de voir la CSDM comme un instrument de domination.

        À la CSDM, du moins de mon point de vue qui est plus axé sur l’intérieur des écoles, la stratification sociale est particulièrement séparée en deux hémisphères. Le côté pédagogique d’un côté, qui regroupe les enseignants et les membres de la direction qui sont majoritairement composés d’ancien enseignant (marché primaire), et de l’autre côté, le personnel de soutien. Le côté pédagogique du personnel jouit d’un statut élevé dans les écoles et du prestige associé à la réussite des élèves qui se traduit par une plus grande valorisation, reconnaissances et des salaires plus élevés, surtout dus à une plus grande scolarisation de ceux-ci, par rapport au personnel de soutien. Ceux-ci qui représentent le marché secondaire jouissent d’une moins grande valorisation de leur travail. Cependant, au niveau de la stabilité d’emploi et des autres conditions de travail, celle-ci n’est pas identique, mais équivalente. Les deux profitent d’une possibilité de permanence assurant la stabilité d’emploi et de plusieurs avantages syndicaux.

Cependant, certaines décisions gouvernementales affectent directement l’ensemble de l’organisation. Comme il est malheureusement souvent le cas, la vie à l’intérieur de la CSDM dépend du système politique et du gouvernement en place. Par exemple, durant la dernière période d’austérité, le budget de l’éducation a été réduit de façon considérable. Puisque les écoles sont responsables de la masse salariale de leurs personnels, ces diminutions importantes du budget des écoles ont engendré la suppression de plusieurs postes. Ces coupures, en plus de diminuer les services à l’élève, ont imposé un surmenage aux employés.

Par exemple, du côté administratif, plusieurs postes de magasiniers ont été abolis. Cette décision à augmenter la tâche des secrétaires et techniciens en place, puisque les magasiniers étaient responsables des achats, les acheteurs ayant été abolis il y a une dizaine d’années auparavant. En plus de la responsabilité des achats, ils devaient en autre gérer le prêt de matériel et de manuels scolaires. Ces tâches rajoutées alourdissent le travail des secrétaires et sont sans contredit une des causes du départ pour des congés de maladie et de dépression professionnel de plusieurs d’entre elles. Outre ces coupures du côté administratif, les enseignants sont aussi surchargés. Surchargé par un manque de service aux élèves en difficulté et surchargé par une intention d’économie budgétaire de la part des directions. De plus en plus, les classes sont remplies au maximum, allant même au déplacement de 2-3 élèves, dans le but d’éviter l’ouverture de nouveau groupe du même coup d’économiser au niveau du besoin en enseignant. Voici ici seulement quelques exemples de modification de tâche due à des abolitions que nous sommes témoin à la CSDM. Certes ces mesures sont néfastes à la santé-sécurité des membres du personnel touché par ces coupures.

Finalement, à la CSDM, il est primordial de comprendre que nous devons servir, en premier lieu, les intérêts des élèves. Même si plusieurs postes sont à la maison-mère et que le contact à l’élève est inexistant, l’ensemble des membres de l’organisation doivent comprendre que nous travaillons tous, à notre façon à la réussite des élèves. Cependant, les exemples démontrer plus haut, nous amène à se questionner. À qui ces mesures servent ’elles réellement. En espérant qu’elles n’ont pas seulement un intérêt économique.

L’organisation vue comme un flux et transformation

Dans cette dernière partie de l’analyse métaphorique, nous verrons une métaphore qui nous permet de voir d’une nouvelle façon l’organisation, soit comme le siège de flux et de transformation. Ce faisant, elle facilite la compréhension au niveau de la gestion du changement organisationnel. Afin de bien comprendre les fondements de cette théorie, G.Morgan nous la présente à l’aide de quatre mécanismes ou logiques : l’autopoïèse, la logique du chaos et de la complexité, la causalité mutuelle et la logique du changement dialectique. Plus précisément, je tenterais, à l’aide de certaines de ces théories, d’analyser et de comprendre la source et la nature des changements et de comprendre la logique de la CSDM.

Afin de bien voir la CSDM à l’aide de cette théorie, il est primordial de déterminer le niveau de stabilité de l’entreprise. La CSDM est une organisation gouvernementale qui jouit d’un environnement plutôt stable. Contrairement à certaines organisations qui peuvent changer, la CSDM a su depuis le début, outre sa confession religieuse qui est devenue laïque, garder son identité. Vu la taille de celle-ci, les changements majeurs plus idéologiques se font toujours sur de longues périodes.

Cependant, au niveau de ses différents acteurs, l’organisation change continuellement. Il y a beaucoup de mouvement au niveau du personnel. Les retraites, les coupures de postes, les arrêts de travail et les remplacements pour différente raison font en sorte qu’il y a beaucoup de mouvement et de changement au niveau du personnel. Aussi chez les élèves, on remarque beaucoup de changement puisque la majorité des élèves proviennent des quartiers environnants. Situés à Montréal, les établissements de la CSDM sont les écoles d’accueil de la plupart des nouveaux arrivants. L’organisation doit faire face à différentes vagues d’immigration, différentes d’un quartier à l’autre. Même si la plupart des jeunes se ressemblent, les nouvelles coutumes et religions imposent certains ajustements au niveau organisationnel. C’est le cas au niveau de l’offre alimentaire de la cafétéria. Par exemple, ni les noix ni le porc ne sont offert dorénavant dans les cafétérias de la CSDM.  Ce retrait complet démontre le manque d’innovation de la part des gestionnaires qui ont préféré retirer complètement cet aliment au lieu de modifier le menu en conséquence.

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