Évolution de la reception du personnage de Madame Bovary

L'évolution de l'analyse, de la compréhension du personnage de Madame Bovary de 1857 à aujourd'hui

Madame Bovary ce personnage immortel dont Flaubert nous en a dépeint la vie entière, une biographie minutieuse, année après année parfois même jour après jour, représentant ses changements et ses évolutions du fond de son âme romanesque. Ce roman possédant a la fois un aspect réaliste et romantique, qui oscille entre grisaille et couleurs chatoyantes raconte le mal du siècle romantique, la difficulté à vivre dans un monde borné et l'incapacité à s'accommoder d'une existence qui brime l'idéal. Mais quel type de personnage incarne Emma ? Comment les contemporains de Flaubert et les générations suivantes ont analysé et comprit le personnage de Madame Bovary ?

C'est à partir de l'année 1856 que le texte de Madame Bovary est publié dans la Revue de Paris sous la forme d'un feuilleton. Emma Bovary n'est pas le modèle typique de la femme du XIXème siècle, elle représente la condition féminine en général telle que la perçoit Flaubert. La situation des femmes est très réglementée et leur liberté restreinte, elles se doivent d'être aimante envers leur mari et de s'occuper de la maison et des enfants. Pas du tout ce que fait Emma qui n'est pas attentionnée envers Charles, qui n'effectue pas tout le temps les taches ménagères qu'elle est censée faire. En ce qui concerne sa fille elle ne s'en occupe presque pas, parfois même la rejette. Le faite qu'une femme trompe son époux est très mal vu a l'époque car cela va à l'encontre des mœurs et de la religion. Emma aura plusieurs amants. Le dernier écart par rapport aux mœurs de l'époque : Emma a accès aux économies de Charles. En février 1857, la même année que Les Fleurs du Mal de Baudelaire, le gérant de la revue, Léon Laurent-Pichat, l’imprimeur et Gustave Flaubert sont jugés pour "outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs". Il est cependant acquitté et par la suite le roman sera publié en deux volumes par Michel Lévy.

En ce qui concerne le public, il s’est passionné pour cette publication controversée. Les aventures d’Emma séduisent, elle connaît un indéniable succès commercial qui propulse Flaubert de l’ombre à la lumière, mais ce succès, il est vrai, reposant en partie sur le scandale lié au procès. En janvier 1857, avant même la publication des ouvrages, les « Bovarystes », partisans et défenseurs du roman et de son héroïne, apparaissent. Particulièrement des femmes de la bonne société s’identifiant au personnage d’Emma. La preuve étant que de 1857 à 1874 il y aura de nombreuses rééditions à cause de son succès.

Charles Baudelaire consacre un article à Madame Bovary dans la revue "L'Artiste" le 18 octobre 1857. Pour lui Madame Bovary possède des qualités viriles qu'il énumère. Tout d'abord l'imagination, qu'il qualifie de "faculté suprême et tyrannique (...) d'où le raisonnement est d'ordinaire exclu". Ensuite la rapidité à prendre des décisions "qui caractérise les hommes créés pour agir". Il avance même que les religieuses du couvent où elle (Madame Bovary) a passé une partie de son enfance, avaient remarqué une aptitude étonnante a la vie dans cette jeune personne. Baudelaire parle ensuite du goût prononcé pour la séduction. Utilisant n'importe quels moyens "descendant jusqu'au charlatanisme du costume, des parfums et de la pommade", elle se donne pourtant a des hommes qui sont loin d'être ses égaux emportée par son imagination et par le désir de connaître de véritables émotions. Elle poursuit en réalité l'Idéal ! Emma est une femme a la fois grande car elle possède "ce double caractère de calcul et de rêverie qui constitue l'être parfait". Et pitoyable car elle s'emballe trop rapidement croyant voir des personnages de ses romans dans des inconnus, pensant connaître l'amour avec le premier venu.

Baudelaire excuse le comportement adultère d'Emma en

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