Le romancier doit-il nécessairement faire de ses personnages des êtres extraordinaires

Sujet 1 : le romancier doit-il nécessairement faire de ses personnages des êtres extraordinaires ?

Introduction:

Le roman a longtemps été l'objet de critiques dans le monde littéraire : trop frivole, peu réaliste et même immoral. Cependant, il peut être le plus proche de la réalité que d’autres formes. Il peut nous faire découvrir, autant que réaliser et changer notre regard sur les choses. Le romancier peut choisir de nous faire découvrir un monde imaginaire, dans ce cas avec des personnages extraordinaire ou alors rester dans le quotidien du lecteur en prenant des personnages qui sont dans la banalité totale. Ceci dépend selon le romancier et ce qu’il cherche à nous faire voir à travers son roman.

Ainsi peut-on se demander, Le romancier doit-il nécessairement faire de ses personnages des êtres extraordinaires ?

Tout d’abord, nous verrons pourquoi le romancier doit choisir des personnages extraordinaires pour nous faire rêver. Ensuite, nous analyserons comment choisir des personnages extraordinaire n’entre pas dans la vraisemblance.

Thèses Arguments

I. Si le romancier veut faire rêver le lecteur, il doit choisir des personnages extraordinaires a. Extraordinaire signifie « qui sort de l’ordinaire ». Le héros comme le héros épique doit posséder des qualités qui le rapprochent de la perfection pour servir au lecteur de modèle

L’Eneide de Virgile

L’épopée est l’ancêtre même du roman. Dans l’Eneide de Virgile, on retrouve alors une aventure périlleuse d’un troyen Enée qui descend aux enfers. La présence de de péripéties accentue encore plus sur l’épreuve incroyable d’Enée.

Lancelot de Troyes

L’histoire incontestable de Lancelot, chevalier de la table ronde, raconte comme étant le plus brave et courageux de tous les chevaliers. Pour libérer la reine Guenièvre, il doit parcourir de nombreuses épreuves, qu’il surmonte à chaque fois.

b. Le héros doit se détacher des autres, il doit donc aussi être unique. C’est pourquoi le romancier doit nous faire sentir que le héros n’est pas nécessairement un être parfait, c’est un être différent des autres, seul ou incompris.

Madame Bovary et Charles Bovary dans Madame Bovary

Emma Rouault, fille d'un riche fermier, a été élevée dans un couvent. Elle rêve d'une vie mondaine comme les princesses des romans à l'eau de rose dans lesquels elle se réfugie pour rompre l'ennui. Elle devient l'épouse de Charles Bovary, qui malgré de laborieuses études de médecine, n'est qu'un simple officier de santé. Emma est déçue de cette vie monotone. C’est un personnage unique mais pas forcément parfait, elle cherche à se détacher de l’ennui.

c. Pour nous faire rêver, le romancier doit placer ce héros dans un cadre idyllique ou lui faire accomplir des exploits hors du commun, ce sont les grands actes qui font le héros.

Les Aventures de Télémaque de François Fénelon

Pendant le voyage de Télémaque, fils d’Ulysse, il surmonte des épreuves donnant un aspect idyllique au héros. Il évolue au fur et à mesure de l’histoire grâce à l’entourage de celui-ci. On lui présente une société utopique lui permettant d’évoluer dans ce cadre même

II. Mais le héros extraordinaire n’est pas vraisemblable, il n’est pas la meilleure option pour un romancier qui veut nous faire réfléchir. a. Un être banal peut davantage nous ressembler et nous toucher. Le lecteur peut s’identifier à lui.

Les Misérables de Victor Hugo

Jean Valjean reste un être tout à fait banal. On peut se retrouver dans ce personnage à s alute de quotidien. Il en vient même à voler pour se nourrir, ceci est très fréquent chez certaines personnes en manque de fortune, ceci est un problème chez tout le monde. Le lecteur arrive donc à se voir dans ce personnage.

b. Certains personnages sont plus sombres, et leur côté mystérieux nous intéresse davantage. Leurs passions peuvent nous servir aussi de modèle comme contrexemples.

La bête humaine de Emile Zola

Le personnage principal de ce Roman, Jacques Lantier, a des envies meurtrières. Il arrive à résister a ces demandes cependant il en parvient à tuer sa maitresse. Même si ce personnage reste sombre et mystérieux, le lecteur y porte intérêt et cherche a comprendre ce dernier, c’est donc un parfait contre-exemple.

c. Ce qui nous intéresse c’est l’évolution des héros dans le monde et dans le roman. Les héros qui ont des imperfections sont donc plus intéressants car ils ont une vraie épaisseur psychologique.

Bardamu dans Voyage au bout de la Nuit

Bardamu se présente comme un anti-héros, il est pessimiste et surmonte ses périples en étant lâche. Il est en complète opposition avec les héros des épopées qui eux affrontait toutes les épreuves avec une marque de bravoure ainsi que de courage. Cependant, on retrouve dans ce personnage, un intérêt que d’autres héros n’auraient pas forcement. On retrouve alors une épaisseur psychologique

d. Ainsi, attention toutefois à ne pas trop banaliser le héros, qui, s’il devient trop ordinaire ou trop inexistant risque de faire perdre l’intérêt au lecteur.

Gervaise dans L’Assommoir

Gervaise, le personnage principal, est un être sans qualité particulière au destin ordinaire. Issu d’un milieu ouvrier, elle mène une vie simple. Son mari, suite à une chute d’un toit, se blesse. Sa convalescence est longue et il sombre dans l’alcoolisme. Le ménage s’endette de plus en plus. Gervaise doit vendre son commerce. Son mari pris des crises de folies doit faire des séjours dans un hôpital psychiatrique. Après, la mort de son mari, Gervaise vit dans une misère totale. Elle meurt seule et c’est l’odeur de son cadavre qui alerte ses voisins. Gervaise est une héroïne banale; elle possède un destin banal. Malheureusement, elle est trop ordinaire et cela risque de faire perdre l’intérêt au lecteur.

Conclusion :

Pour conclure, nous pouvons dire que le romancier a deux choix. Il peut choisir de faire de ses personnages, des êtres extraordinaire

...