Étude du roman 1984 de George Orwell

I. PRESENTATION DE L’ŒUVRE

1984 (Nineteen Eighty-Four) est le plus célèbre roman de George Orwell. En 2005, le magazine Time a d'ailleurs classé 1984 dans sa liste des 100 meilleurs romans et nouvelles de langue anglaise de 1923 à nos jours, liste où se trouve La Ferme des animaux, autre fameux roman d'Orwell. Ce dernier est un célèbre romancier dont le véritable nom est Eric Arthur Blair. Il est né le 25 juin 1903, à Motihari dans les Indes britanniques. Il fait ses études au collège d'Eton pour devenir écrivain. Quelques années plus tard, il décide de partir vers l'Europe. Il s'installe d'abord à Paris, puis à Londres où il débute une carrière de chroniqueur. Il se lance ensuite comme critique littéraire et enfin devient écrivain. Il meurt le 21 Janvier 1950. 1984 est écrit en 1948 et publié en 1949. L'histoire se déroule en Angleterre qui fait alors partie de l’Océania. L’Angsoc, régime de l’Océania, divise le peuple en trois classes sociales : le « Parti Intérieur », classe dirigeante, le « Parti Extérieur », classe moyenne, et les « prolétaires », sous-classe s’entassant dans les quartiers sales. Le chef du Parti est Big Brother, visage immortel et vénéré visible sur tous les murs de la ville. Tous les membres du Parti sont constamment surveillés par la Police de la Pensée et chaque geste, mot ou regard est analysé au travers des « télécrans ». Winston Smith, membre du Parti extérieur, occupe un poste de rectification d’information au commissariat aux archives, dans le Ministère de la Vérité. Il a pour tâche de retoucher les journaux déjà parus pour corriger les erreurs du Parti ou de son leader, Big Brother. Car le Parti ne se trompe jamais. Une fois l'Histoire réécrite, les erreurs ayant été gommées, on a donc la certitude qu’elles n’ont jamais existé. Contrairement à la majeure partie de la population, Winston n’adhère pas aux mensonges du Parti. Lors des Deux Minutes de la Haine, moment rituel de la journée, pendant lequel le visage d’Emmanuel Goldstein, l’ennemi du peuple et du Parti, objet de la haine et de la peur la plus intense en Océania est diffusé sur des écrans, Winston croise Julia, une jeune femme du commissariat aux romans. Après avoir cru qu'elle était une espionne de la Police de la Pensée et avoir même souhaité l'assassiner, à cause du fait qu'elle semblait souvent le suivre, Winston changera d'avis lorsqu'elle lui avouera plus tard être amoureuse de lui. Ils s’aiment et se rencontrent clandestinement dans une mansarde louée dans le quartier des prolétaires. Ils savent qu’ils finiront condamnés, ce comportement et ces sentiments étant prohibés. Ils rêvent cependant d’un soulèvement, d’une résistance ; ils croient au mythe d’une Fraternité qui existerait quelque part et unirait les gens comme eux contre le Parti. C’est pourquoi ils finissent par aller à la rencontre d’O’Brien, personnage intelligent, membre du Parti intérieur dont Winston a la conviction qu’il est un membre de la Fraternité. O’Brien leur fait parvenir « Le Livre » de Goldstein. Il y est décrit les systèmes politiques et les manipulations psychologiques mis en place en Océania. Avant la fin de leur lecture, Winston et Julia sont arrêtés par la Police de la Pensée et amenés au ministère de l’Amour. Winston y retrouve O'Brien, qui n'a jamais été membre de la Fraternité, bien au contraire, car il est justement chargé de traquer les « criminels par la pensée ». Winston sera torturé et humilié pendant des jours, des semaines voire des mois avant d’être remis en liberté, totalement brisé, soumis, et adulant Big Brother. 1984 m’a été conseillé par mes parents, j’avais lu La ferme des animaux de George Orwell (œuvre que j’avais beaucoup appréciée) , j’avais également visionné une adaptation cinématographique de ce livre très poignante (de Michael Radford) qui m’a poussée à vous présenter celui-ci.

II. INTERET DE L’ŒUVRE

1984 comporte une intrigue prenante qui nous plonge rapidement dans l’histoire. L’œuvre est parfaitement construite et extrêmement bien écrite. 1984 m’a tenue en haleine jusqu’aux dernières pages, le suspens est omniprésent. Je suis restée admirative devant la capacité d’Orwell à décrypter un tel système, expliquer le fonctionnement du parti, ses manipulations, ses véritables intentions, et devant sa présentation détaillée, réaliste, troublante et terrifiante de l’état totalitaire. De plus, 1984 est un livre intéressant qui fait réfléchir, on en vient à faire un parallèle avec le monde réel. Le totalitarisme en 1984 décrit par Orwell est inspiré du système soviétique, avec son Parti unique, son chef faisant l’objet d'un culte de la personnalité, ses plans de production, ses parades et manifestations, ses slogans, ses camps de rééducation, ses confessions publiques et ses portraits visibles partout. Nous pouvons aussi y voir des emprunts au nazisme, au fascisme et au stalinisme. Les allusions à ces dictatures sont fréquentes. En effet, lorsque le narrateur décrit le visage de Big Brother, le lecteur ne peut s'empêcher de penser à Staline. Son regard suspicieux, sa moustache noire, ses traits exagérés et l'omniprésence de son portrait sont autant d'indices qui font penser au « petit père des peuples » Comme pour le chef totalitaire, Big Brother incarne une figure protectrice, bienveillante. L’ensemble des maux qui frappent la société est attribué à un opposant, le « Traître Emmanuel Goldstein », dont le nom et la description physique ressemblent beaucoup à Lev Davidovitch Bronstein alias Léon Trotski avec son « mince visage de Juif, largement auréolé de cheveux blancs vaporeux, qui portait une barbiche en forme de bouc ». Ce traître est l'objet de séances d'hystérie collective obligatoires, les « deux minutes de la haine » qui sont organisées quotidiennement. Ce Goldstein peut aussi être considéré comme le mal en personne, l'« Ennemi du Peuple » dont se servait Staline. Afin de pouvoir exercer un contrôle au sein des familles mêmes, les enfants sont enrôlés très jeunes. On les encourage à dénoncer leurs parents. Ce comportement rappelle celui des enfants sous le régime fasciste italien, dans les Jeunesses hitlériennes, ou dans le système soviétique, qui récompensait les jeunes qui dénonçaient leurs parents. Dans 1984, le mensonge est permanent. Le métier de Winston Smith au « Commissariat aux archives » consiste à transformer le passé. Ce procédé permet à Big Brother de ne jamais avoir tort, et donc de consolider son pouvoir. Le parti pratique la désinformation et le lavage de cerveau. Il fait aussi disparaître

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