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Étude de la pièce de théâtre Le Mariage de Figaro de Beaumarchais: Acte V scène 3

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Par   •  10 Juin 2015  •  639 Mots (3 Pages)  •  662 Vues

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TEXTE B. Beaumarchais, Le Mariage de Figaro Acte V scène 3

[Figaro doit épouser Suzanne, tout en empêchant le Comte Almaviva, son maître, de jouir auparavant de son droit du Seigneur, (droit de cuissage). Mais il se laisse convaincre que sa future femme va, ou veut le tromper. Suzanne a effectivement, mais pour mieux le berner, fait passer un billet donnant rendez-vous au Comte au milieu même de la cérémonie du mariage : c'est Rosine, la Comtesse Almaviva, épouse infortunée, qui se rendra à ce rendez-vous sous les vêtements de Suzanne]

FIGARO, seul, se promenant dans l'obscurité, dit du ton le plus sombre :

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O femme ! femme ! femme ! créature faible et décevante !... Nul animal créé ne peut manquer à son instinct ; le tien est-il donc de tromper ?... Après m'avoir obstinément refusé quand je l'en pressais devant sa maîtresse ; à l'instant qu'elle me donne sa parole, au milieu même de la cérémonie... Il riait en lisant, le perfide et moi, comme un benêt...! Non, Monsieur le Comte, vous ne l'aurez pas... vous ne l'aurez pas... Parce que vous êtes un grand seigneur, vous vous croyez un grand génie !... Noblesse, fortune, un rang, des places, tout cela rend si fier ! Qu'avez-vous fait pour tant de biens ? Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus ; du reste, homme assez ordinaire ; tandis que moi, morbleu ! perdu dans la foule obscure, il m'a fallu déployer plus de science et de calculs pour subsister seulement, qu'on n'en a mis depuis cent ans à gouverner toutes les Espagnes : et vous voulez jouter ... On vient... c'est elle... ce n'est personne. - La nuit est noire en diable, et me voilà faisant le sot métier de mari, quoique je ne le sois qu'à moitié ! (Il s'assied sur un banc.) Est-il rien de plus bizarre que ma destinée ! Fils de je ne sais pas qui, volé par des bandits, élevé dans leurs mœurs, je m'en dégoûte et veux courir une carrière honnête, et partout je suis repoussé ! J'apprends la chimie, la pharmacie, la chirurgie, et tout le crédit d'un grand seigneur peut à peine me mettre à la main une lancette vétérinaire ! - Las d'attrister des bêtes malades et pour faire un métier contraire, je me jette à corps perdu dans le théâtre : me fussé-je mis une pierre au cou ! Je broche une comédie dans les mœurs du sérail ; auteur espagnol, je crois pouvoir y fronder Mahomet sans scrupule : à l'instant, un envoyé... de je ne sais où se plaint de ce que j'offense dans mes vers la Sublime-Porte, la Perse, une partie de la presqu'île de l'Inde, toute l'Égypte, les royaumes de Barca, de Tripoli, de Tunis, d'Alger et de Maroc : et voilà ma comédie flambée, pour plaire aux princes mahométans, dont pas un, je crois, ne sait lire, et qui nous meurtrissent l'omoplate, en nous disant : Chiens de chrétiens !... Il s'élève une question sur la nature des richesses, et,

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