Voyage au bout de la Nuit- Céline

Voyage au bout de la Nuit, publié en 1932, est roman français couronné par le prix Renaudot. Son auteur, le docteur et écrivain Louis-Ferdinand Destouches, dit Louis-Ferdinand Céline naît en 1894 à Courbevoie. L'auteur Voyage est également connu et controversé pour ses violents pamphlets antisémites qu'il publie dès 1937. Il est exilé de France et fait de la prison au Danemark de 1945 à 1951. Louis Ferdinand Céline retourne ensuite en France où il publie plusieurs romans. Il meurt en 1961 à Meudon. 

Voyage au bout de la nuit est un roman autobiographique qui retrace la parcours de Ferdinand Bardamu, véritable alter-égo de l'auteur. Bardamu, comme Céline s'engage dans l'armée très jeune. Grièvement blessé au combat, il est envoyé en Afrique où il tombe malade. Il reprend ensuite ses études de médecine, visite les usines Ford à Détroit et s'installe comme médecin libéral dans une banlieue populaire. 

Dans le Voyage au bout de la nuit, Céline apporte une révolution stylistique par la modernité son écriture mi littéraire mi parlée. Il mélange les niveaux de langage, entre familier et soutenu, parfois au sein de la même phrase. Je cite: "C'est souvent de Molly, moi, que je me souvenais bien, quand j'étais bon sentiment, comme de l'écho d'une heure sonnée lointaine." En utilisant l'argot, l'auteur nous fait "ressentir" les émotions de Bardamu. Il écorche la syntaxe, les phrases sont courtes, parfois sans verbes, et cela, dès l'incipit. Je cite: "Ça a débuté comme ça. Moi, j'avais jamais rien dit. Rien". 

Céline reproche au "beau style" ne pas être capable de transmettre véritablement la puissance de certaines émotions et expériences. Selon lui, l'horreur de la guerre et la folie de notre monde ne peuvent être décrites dans le style littéraire classique.

Voyage au bout de la nuit est un roman nihiliste. Bardamu découvre l'horreur de la guerre, puis celle des colonies. Aux Etats-Unis, il fait l'expérience du travail à la chaîne dans les entreprises Ford et les dérives du capitalisme. Revenu en France, dans la banlieue de Rancy, il est confronté, une fois de plus, en tant que médécin, au vice des rapports entre les hommes. A la fin du roman, Bardamu fait un bilan du vide de son existence et de celle de l'Humanité toute entière. Je cite: "Un homme, ça n'est rien que de la pourriture en suspens."

Ferdinand Bardamu est un antihéros. Il ne correspond à aucun des critères d'un héros de roman classique. Il revendique la lâcheté comme seule échappatoire au cauchemar. C'est un personnage paranoïaque et profondement misanthrope. Je cite: "C'est des hommes et seulement d'eux dont il faut avoir peur, toujours." Bardamu est horrifié de participer à toutes ces horreurs et se sent impuisant à changer le cours des choses. De son voyage initiatique, il retient surtout la bassesse des comportements humains et l'ignominie de l’existence. 

Pour conclure, on peut interpréter le Voyage au bout de la nuit de deux façons. Céline dénonce par le biais de Voyage au bout de la Nuit, l'absurdité de l'existence humaine. Il nous fait comprendre à travers le parcours chaotique et horrifique de Bardamu, que la vie, sous la forme de la métaphore du voyage interminable, est vide de sens. Il nous invite peut être également à voir plus loin que le pessimisme de Bardamu. Le roman se termine sur ces mots, je cite "Il me manquait ce qui ferait un homme plus grand que ma simple vie, l'amour de la vie des autres. De ça je n'en avais pas. J'étais pas grand comme la mort, moi. J'étais bien plus petit."

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