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Voyage Au Bout De La Nuit

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Par   •  21 Novembre 2012  •  790 Mots (4 Pages)  •  2 498 Vues

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Céline, Voyage au bout de la nuit, 1932

1:Présentation

En 1932, Louis-Ferdinand Céline, de son vrai nom Louis-Ferdinand Destouches, publie Voyage au bout de la nuit. Ce premier essai en littérature est manifestement un coup de maître. Une bonne partie de la critique est décontenancée par la nouveauté et la brutalité de l’ouvrage. Mais à gauche comme à droite, nombreux sont les éloges qui saluent cette rude critique portée au monde moribond, qui se survit à peine depuis la Grande Guerre, et qu’il faudrait reconstruire. Sur la question des moyens, en revanche, on risquait peu de se mettre d’accord.

Ferdinand Bardamu raconte dans le roman sa vie et la misère du monde contemporain. À vingt ans, en 1914, il se retrouve sur le front où il perd rapidement son enthousiasme, au spectacle absurde de cette boucherie héroïque. Cette « vacherie universelle » le pousse au bord de la folie, et il se fait réformer, pour fuir jusqu’en Afrique. Au milieu de la brousse et des fièvres, il voit de près la bêtise grotesque du système colonial. Il débarque ensuite clandestinement en Amérique, où il rencontre Molly, une prostituée qui l’aime généreusement. Poussé par quelque démon, il repart en France, et après des études de médecine, s’installe en banlieue, pour soigner le petit peuple dont il se sent proche.

2:Analyse et thèmes

Les récits de voyages, d’ordinaire, régalent leurs lecteurs d’exotisme, de surprises et de découvertes. Et de fait, le héros de ce roman, dont l’intrigue se déroule sur trois continents, découvre l’Afrique et l’Amérique, avant de revenir en France. Mais cette invitation au voyage tourne vite au cauchemar. Le rêve et l’enthousiasme de jeunesse débouchent sur l’expérience de l’abjection du monde, « vaste merdier ». Ce récit de voyage paradoxal est donc le roman d’apprentissage de l’écœurement.

Les étapes du roman sont clairement scandées par les étapes du voyage. Chaque nouvel espace traversé est l’occasion d’une critique acerbe contre le monde contemporain. En France, c’est la critique de l’enthousiasme militariste et des horreurs de la guerre. Nouveau Candide, Bardamu découvre l’apocalypse qu’est le champ de bataille, il voit son colonel, le ventre troué par un obus, les hommes, la nature entière, dévastés par ce cataclysme absurde. Quoi qu’en disent les autres, il a raison : « Je suis le seul à savoir ce que je veux : je ne veux plus mourir. » Cette expérience évoque celle de Barbusse, dans son roman, Le Feu, journal d’une escouade, prix Goncourt en 1917.

En Afrique, la critique vise le système colonial, dont l’auteur présente une image hallucinante, et il finit par être vendu par un curé comme esclave dans une galère ! Aux États-Unis, c’est la critique du capitalisme où règnent les banques, l’industrie et tous les autres systèmes d’exploitation de l’homme par l’homme. De retour en France, c’est la critique de la misère des banlieues pourries. Face à cette sombre connaissance du monde, que reste-t-il des idéaux ? « L’amour, c’est l’infini à la portée des caniches. » Alors quoi ? La vérité ? « La vérité, c’est une agonie qui n’en finit pas. La vérité de ce monde c’est la mort.

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