Ubu Roi cas

« UBU ROI » (Alfred Jarry)

Alfred Jarry est un romancier, poète et dramaturge français, né à Laval le 8 septembre 1873. Parmi ses auteurs de prédilection, on peut citer Rabelais et Shakespeare.

Dès 1885, au lycée de Saint-Brieuc, il compose des comédies en vers et en prose, comme les Brigands de la Calabre (1885). En 1888, Alfred Jarry entre au lycée de Rennes. Avec plusieurs camarades de classe, ils prennent pour cible leur professeur de physique, M. Hébert, pour en faire le héros grotesque d’une comédie intitulée « Les Polonais ». Il s’agit de la première version d’« Ubu roi », qui deviendra son œuvre majeure.

Après avoir échoué au concours d'entrée à l’Ecole Normale Supérieure, il fréquente les symbolistes de la revue Mercure de France et l’avant-garde littéraire Parisienne : Stéphane Mallarmé ou Marcel Schwob.

« Ubu Roi » est joué pour la première fois en décembre 1896 au théâtre de l’œuvre. La pièce fait un énorme scandale, car elle bouscule toutes les conventions du théâtre de l’époque (décors, gestes, paroles et dramaturgie). Le personnage d’Ubu reviendra dans d’autres pièces telles que « Ubu enchaîné » en 1900 ou « Ubu sur la butte » en 1906.

Alfred Jarry s’est identifié tout au long de sa vie à ce personnage, ruiné, vivant dans le dénuement, buvant de l’absinthe et provocateur, se moquant bien des bonnes mœurs de l’époque.

Il est aussi l’inventeur de la « Pataphysique », une science qui cherche à déconstruire le réel pour le reconstruire dans l’absurde. Son livre « Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien », sera publié après sa mort. Il inspirera les surréalistes comme Raymond Queneau et le théâtre de l’absurde de Ionesco.

Alfred Jarry meurt d'une méningite tuberculeuse en novembre 1907 à l’âge de 34 ans Il laisse dans l’histoire une œuvre qui lui ressemble, mêlant farce, provocation, absurde, satire parodie et humour gras.

UBU ROI

Objectif : Etude des rapports de pouvoir et de la figure du monstre (qui est monstrueux, pourquoi, comment ?) Relier cette notion au registre de la pièce.

« Ubu roi » reproduit la structure classique des drames en 5 actes de Shakespeare mais c’est pour mieux les parodier. C’est flagrant dans la façon dont Jarry aborde la question du pouvoir et dresse le portrait monstrueux d’un roi tyrannique, mais aussi bête et ridicule.



Contrairement aux tragédies classiques, dans la pièce de Jarry, Ubu a soif de pouvoir mais sans conviction et sans motivations particulières. Pour preuve, son hésitation lorsque sa femme lui suggère de renverser le roi : « ventrebleu, de par ma chandelle verte, j’aime mieux être gueux comme un maigre et brave rat que riche comme un méchant et gras chat ». Cependant il est également très influençable « Ah ! Je cède à la tentation. » (acte 1, scène 1)

Le simple fait de passer à l’action va le transformer en monstre. Tout au long de la pièce, le pouvoir va rimer avec terreur et violence.

Le Père Ubu se laisse aller à ses pulsions meurtrières sans états d’âme comme dans la scène 2 de l’acte 3 où tous les nobles sont massacrés sans ménagement : « Amenez le premier Noble et passez-moi le crochet à Nobles. », « Ceux qui seront condamnés à mort, je les passerai dans la trappe, ils tomberont dans les sous-sols du Pince-Porc et de la Chambre-à-Sous, où on les décervèlera ». Une violence gratuite sans scrupule et même sadique.

Le père Ubu profite de son rang pour pouvoir faire ce qu’il lui plait et prend de plus en plus de plaisir à tuer les nobles afin se s’enrichir personnellement au nom du royaume : « J’ai l’honneur de vous annoncer que pour enrichir le royaume je vais faire périr tous les

...