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Thérèse Raquin La Scène De Meurtre

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Par   •  25 Novembre 2014  •  1 661 Mots (7 Pages)  •  7 358 Vues

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COMMENTAIRE LITTÉRAIRE DE LA SCÈNE DE MEURTRE

Chef de file du mouvement naturaliste, Émile Zola est un romancier majeur de la seconde moitié du XIXème siècle. Avant d’entreprendre la rédaction des Rougon-Macquart, saga qui compte vingt titres, il publie Thérèse Raquin en 1867, un roman qui met en scène des amants meurtriers, Thérèse et Laurent, qui seront emportés peu à peu dans la spirale infernale de la culpabilité. C’est précisément le passage du meurtre que nous allons étudier. A Saint-Ouen, un dimanche, Laurent, avec la complicité passive de sa maîtresse, précipite Camille à l’eau et simule un accident. Afin de mettre en relief cette péripétie essentielle, Zola enchaîne les actions et multiplie les détails réalistes. La scène se déroule sur un rythme tendu, et offre des rebondissements qui permettent de découvrir la face cachée des personnages.

À cet effet, nous nous demanderons comment Zola met en évidence la violence de cette scène de meurtre.

Nous verrons dans un premier temps que l'auteur ancre la scène dans une atmosphère inquiétante. Puis, dans un second temps nous nous attacherons à montrer comment est mise en scène une lutte qui aboutira à la mort de Camille.

Tout d'abord, nous constatons une volonté chez le narrateur de nous plonger dans un lieu angoissant. Le cadre spatio-temporel est particulièrement révélateur de cet aspect de l'extrait. En effet, dès le début de l'extrait, nous pouvons voir que la scène se déroule au « crépuscule ». De plus, l'utilisation de l'adjectif « grand » dans « grandes ombres », « grand massif » ou encore « grandes masses » nous donne l'idée d'une obscurité grandissante. Ce sentiment d'insécurité est ensuite renforcé par l'image de ces personnages qui « assis au fond de la barque […] regardaient les dernières lueurs quitter les hautes branches ». Le paysage se transforme, chassant peu à peu la lumière et laissant place à une sorte de brouillard qui envahit la scène. Pour renforcer l'aspect inquiétant de l'atmosphère, Zola utilise des adjectifs de couleur, comme « noires », « brun sombre taché de gris » ou encore « brunes et grises ». Tous ces adjectifs nous donne une vision sombre du paysage. À cela il faut ajouter que, parmi ces adjectifs, certains sont suffixés en -âtre. Lorsqu'il utilise des adjectifs tels que « rougeâtre » ou bien « blanchâtre » le narrateur réussit à donner une vision approximative du paysage mais surtout à poser l'atmosphère inquiétante de la scène. Dans cet extrait, de nombreux éléments sont réunis pour créer une ambiance morbide, lugubre. À travers l'utilisation du champ lexical de la mort, nous pouvons mettre en lien les modifications du paysage avec la mort proche de Camille. En effet, le narrateur parle d'un « crépuscule d'automne », de la campagne qui « sent la mort venir » mais aussi de « linceul », ce qui permet de comprendre qu'une chose brutale va se produire. La mort de Camille est aussi annoncée avec la métaphore « la nuit descend de haut, apportant des linceuls dans son ombre ». Nous pouvons voir ici que la nuit est assimilée à la mort, à l'automne, ce qui symbolise le meurtre à venir.

De plus, le fait de mettre en place la scène dans un lieu obscur et angoissant permet aussi d'organiser l'acte central : le meurtre. En effet, le narrateur cherche à mettre le lecteur en condition pour la suite, et c'est précisément ce qu'il fait par le biais de divers effets d'annonce. Dans cette scène, le premier personnage à s'exprimer est Camille. Là aussi, celui qui sera bientôt la victime, nous informe sur le lieu lorsqu'il dit : « Fichtre ! Que c'est froid ! Il ne ferait pas bon de piquer une tête dans ce bouillon-là ». Nous pouvons voir dans ce passage au discours direct, que Camille donne des informations supplémentaires sur l'environnement puisqu'on apprend que l'eau est « froid[e] » et qu'il s'agit d'un « bouillon », autrement dit d'eaux troubles. Mais si le commis prend les choses avec candeur, le narrateur fait néanmoins en sorte de poser le décor rapidement. Nous voyons alors se dessiner la suite des événements puisque l'on apprend que Laurent « avançait ses grosses mains sur ses genoux, en serrant les lèvres ». Ici, nous constatons que Laurent, qui n'est pas forcément à l'aise avec l'acte qu'il va commettre, cherche à prendre les commandes. Une fois de plus c'est la force de Laurent qui est mise en avant avec l'adjectif « grosses ». Cependant, pendant que la mise en place du crime se fait dans une immense tension, nous retrouvons en parallèle une atmosphère plus chaleureuse puisqu' « on entendait, derrière l'une des îles, les chants adoucis d'une équipe de canotiers qui devaient remonter la Seine ». Le groupe nominal « chants adoucis » donne l'idée d'une balade paisible sur la Seine, à l'opposé du paysage inquiétant dans lequel évoluent nos trois protagonistes. La présence des « canotiers » contribue à la dramatisation de l'action puisque ce groupe de personnages pourrait surprendre le meurtre.

La scène se déroule donc dans une atmosphère inquiétante,

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