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Scene De Meurtre Therez Raquin

Mémoires Gratuits : Scene De Meurtre Therez Raquin. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Janvier 2015  •  1 410 Mots (6 Pages)  •  1 029 Vues

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Correction du commentaire composé

Emile Zola, Thérèse Raquin (la scène du meurtre)

Chef de file du mouvement naturaliste, Emile Zola est un romancier majeur de la seconde moitié du XIXème siècle. Avant d’entreprendre la rédaction des Rougon-Macquart, saga qui compte vingt titres, il publie Thérèse Raquin en 1867, un roman qui met en scène des amants meurtriers, Thérèse et Laurent, qui seront emportés peu à peu dans la spirale infernale de la culpabilité. C’est précisément le passage du meurtre que nous allons étudier. A Saint-Ouen, un dimanche, Laurent, avec la complicité passive de sa maîtresse, précipite Camille à l’eau et simule un accident. Afin de mettre en relief cette péripétie essentielle, Zola enchaîne les actions et multiplie les détails réalistes. La scène se déroule sur un rythme tendu, et offre des rebondissements qui permettent de découvrir la face cachée des personnages. Pour étudier ce texte et analyser son fonctionnement, nous verrons d’abord qu’il s’agit d’un épisode dramatique, d’une violence intense. Puis nous commenterons les réactions contrastées des trois protagonistes.

Tout d’abord, on note que les actions s’enchaînent dans le texte, créant un effet de tension dramatique. La première attaque de Laurent, lorsqu’il prend Camille « à bras-le-corps » constitue une surprise, tant pour la victime que pour le lecteur lui-même ; il s’agit d’un passage à l’acte rapide, inattendu. Lors du combat, la passivité de Thérèse, longuement décrite des lignes 15 à 19 apparaît aussi comme un événement imprévisible. Ensuite, intervient un renversement dans le rapport de force : Camille passe de la situation de dominé à celle de dominant à travers l’acte de morsure. Ce rebondissement est décrit dans un groupement ternaire de verbes au passé simple : « se tordit, avança les dents et les enfonça dans le cou ». Enfin, les dernières lignes du texte sont consacrées à la péripétie finale, la simulation du meurtre en accident, exprimée dans une phrase longue, rythmée par trois virgules : « Puis, il saisit entre ses bras (…) en tenant sa maîtresse ». C’est donc une scène qui progresse en intensité.

De plus, pour renforcer cet aspect dramatique, Zola inscrit le meurtre dans sa durée. Les indicateurs temporels sont nombreux : « pendant quelques secondes », « de nouveau », « dernier appel », « secouait toujours », « deux ou trois fois ». Ce champ lexical montre la longueur de la scène, d’autant que la modalité du crime – la noyade- implique en elle-même une certaine lenteur. A cet égard, il faut noter la phrase « Il revint deux ou trois fois sur l’eau », qui renforce l’idée de l’agonie de Camille. Ses appels au secours sont répétés: l’exclamation « Thérèse ! » apparaît à quatre reprises et ponctue la scène à un rythme régulier. La mort n’est donc pas immédiate, c’est une mort lente qui devient un spectacle pour Thérèse comme pour le lecteur. On remarque une occurrence de ce mot à la ligne 18 : « le spectacle horrible de la lutte » ; ce terme donne à la scène une dimension théâtrale, et renforce aussi sa durée.

Enfin, de nombreux éléments sont réunis pour exprimer la violence du crime. On peut parler d’un véritable acharnement du meurtrier, souligné par un champ lexical de la violence : « serra plus fort », « serrait à la gorge », « secouait toujours », « il finit par l’arracher de la barque », « lança brusquement le commis ». Les adverbes relevés ici contribuent à renforcer la brutalité de l’attaque. Le lexique du corps domine dans l’extrait, qu’il s’agisse de celui du meurtrier « figure », « main rude », « bras vigoureux », « le cou »… ou de celui de la victime « les genoux », « les dents ». Le combat est donc physiquement intense, et particulièrement violent. Seule la voix de la victime se fait entendre à travers des appels au secours pathétiques. Ils apparaissent au discours direct « Thérèse ! » ou encore appuyés par une locution adverbiale : « des cris de plus en plus sourds ». Les cris de Camille, opposés au silence des deux comparses, amplifient le climat de terreur.

La

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