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Therese Raquin

Note de Recherches : Therese Raquin. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Avril 2013  •  2 238 Mots (9 Pages)  •  6 519 Vues

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Thérèse Raquin ,publié en 1867, est le troisième roman d'Émile Zola, auteur naturaliste du XIXème siècle. Dans ce roman il étudie les tempéraments et non les caractères de ses 3 personnages principaux que sont Camille, un homme chétif et maladif, Thérèse, personnage éponyme, une femme mélancolique recueillie par sa tante Mme Raquin et Laurent, un homme robuste et confiant. Zola peint le Paris de cette époque et surtout la vie, les sentiments de Thérèse Raquin, sa passion, ses tourments, ce qui est propre au naturalisme. Lorsque la famille déménage au Pont-Neuf, Thérèse rencontre Laurent, un ami d'enfance de Camille, et tombe éperdument amoureuse de lui. Les nombreux thèmes abordés dans ce roman sont donc la mort, l’amour, la passion, la fatalité. Ainsi Le roman Thérèse raquin est-il une tragédie ? Nous montrerons tout d’abord que l’œuvre d’Emile Zola est une tragédie puis nous nous intéresserons aux autres aspects du roman.

La tragédie est un genre dramatique qui trouva son origine dans la Grèce antique, il s’agit d’une representation du destin d’homme condamnés à subir la loi des dieux. Elle a pour but de susciter des émotions fortes telles que la pitié ou la terreur, ainsi que d’instruire en mettant en scène des actes exemplaires ou condamnables, en énonçant des principes et des pensées graves. Therese Raquin appartient à ce genre pour nombre de raisons.

Tout d’abord , Thérèse et Laurent présentent les caractéristiques du héros tragique. L’héroïne est, dans un premier temps, victime, dès son plus jeune âge, de la malédiction familiale. En effet, abandonnée par ses parents à la naissance, elle est recueillie par sa tante Mme Raquin, forcée à s’occuper de son cousin Camille, puis contraint de l’épouser. Therese et Laurent ont également un aspect tragique du fait de leur solitude et de leur échec professionnel. L’héroïne s’ennuie chaque jour dans la boutique familiale et son futur amant, lui, travaille au chemin de fer alors qu’il a toujours rêvé d’être un peintre et de vivre de cette passion.

Autre aspect tragique du couple : leur courage et leur témérité lors de leurs assassinat. Assurément, ils ne craignent pas d’affronter les dieux et leurs représailles. Autre aspect tragique des deux héros, l’acceptation de leur sort. Depuis la mort de Camille, Laurent et Thérèse se voit victimes d’hallucinations quotidiennes du fantôme du noyé. Le couple tombe alors dans la folie. Effectivement, ils ne se supportent plus mais malgré la haine et le dégout envers l’autre ils ressentent le besoin d’être ensemble pour résister au cadavre de Camille qui réapparait. Leur seul issu est le suicide, il se console alors dans la mort.

Ensuite, on retrouve la fatalité et de la mort dans ce roman. Le héros tragique est soit voué à renoncer à une part de lui-même, soit à sacrifier sa vie dans la mort. Dans le déroulement de l’intrigue, le thème de la mort est donc omniprésent. Pourtant, il n’est pas obligatoire que le dénouement voit le décès d’un des personnages, bien que la fin d’une tragédie soit toujours malheureuse. Lorsque Thérèse et Laurent décide du meurtre de Camille, le lecteur sait pertinemment que le sort des deux meurtriers est scellé. Le thème de la fatalité est donc un des thèmes majeurs du genre tragique.

Dans la tragédie, les intrigues mêlent souvent l’amour et la raison d’Etat, mettant un personnage face à un choix impossible, un dilemme. Ici, c’est le suicide ou rester en vie mais souffrir ?

Enfin, le dénouement de l’œuvre contribue en grande partie a rendre tragique ce roman. Le spectacle est mis en scène par l’embrassement final, par ce dernier regard échangé, dramatisé par la présence du couteau et du verre de poison. Ce poison, on a appris au chapitre XXXI que c’est de l’acide prussique, c’est-à-dire de l’acide cyanhydrique, plus connu sous la forme du fameux « cyanure », qui provoque une mort foudroyante, avec des convulsions atroces, sur lesquelles le narrateur ne s’attarde pas, sinon pour évoquer la chute de Thérèse sur Laurent. Évidemment, on retrouve ici l’ultime occurrence du leitmotiv du cou de Laurent et de la cicatrice de la morsure de Camille, traduction et vecteur physique des remords de Laurent, et vengeance posthume du noyé, signe du destin encore.

Comme la colère de Zeus dans les tragédies, ce poison foudroie (« éclair », « foudroyés »). Mais c’est surtout la vengeance de Mme Raquin qu’on voit s’exercer ici. C’est elle qui joue le rôle dévolu classiquement aux « Filles d’Enfer », aux Furies. Au chapitre XXX, Mme Raquin a songé un moment à se laisser mourir de faim, mais elle a résolu de vivre jusqu’à ce qu’elle puisse dire à Camille « tu es vengé ». Elle éprouve enfin la « joie cuisante » de la vengeance qu’elle se promettait alors. Cela explique que l’évocation de son regard sur la mort des deux complices encadre le paragraphe qui rend compte de leur suicide. On relève dans ces deux paragraphes un champ lexical du regard : « yeux », dans la première et la dernière phrase, « contemplant », « regards », qui trouve son écho dans le regard de pardon échangé entre Thérèse et Laurent. Mais les yeux de Mme Raquin sont, dans le premier paragraphe, « fixes et aigus », comme pour mieux voir et précipiter une mort imminente, et ils traduisent à la fin un triomphe : « ne pouvant se rassasier les yeux, les écrasant de regards lourds. »

On constate enfin que la dernière scène du roman, comme la description du passage du Pont-Neuf au début, n’est éclairée que d’une lumière « jaunâtre », dont le suffixe péjoratif confirme le caractère étriqué et étouffant du milieu où s’est déroulé cette histoire qu’on a trouvée parfois sordide.

Cette fin de tragédie permet toutefois de saisir une des originalités de Thérèse Raquin : la simplicité presque racinienne de l’action, menée par une destinée implacable. Le lecteur, comme le spectateur d’une tragédie, peut ressentir de la terreur, mais il n’éprouve guère de pitié.

Émile Zola donne l’aspect tragique à ce roman au travers de ces personnages, des thèmes de la mort et de la fatalité ainsi que le dénouement du récit. Mais outre l’aspect tragique présent dans le roman, d'autres côtés s'en dégagent, tels

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