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Thérèse Raquin

Mémoire : Thérèse Raquin. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Avril 2012  •  1 472 Mots (6 Pages)  •  3 277 Vues

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Zola est un écrivain de la fin du XIXe siècle dont les oeuvres s’inscrivent dans le courant du naturalisme. Suivant la même tendance que la société de l’heure, où la science prend une place de plus en plus importante, Zola innove en voulant intégrer à ses romans la méthode des sciences humaines et sociales. Zola utilise en effet ses romans comme d’un laboratoire pour observer l’homme naturel, soumis aux lois physiques et chimiques et influencé par son milieu. Un de ses grands succès, Thérèse Raquin, avait d’ailleurs pour but d’étudier cliniquement la passion entre deux tempéraments diamétralement opposés, une passion qui les mène à vivre une tragédie physique et mentale. Ainsi, dans le roman, il est possible d’observer les conséquences que la passion, engendrée par la rencontre de deux contraires, a sur la nature de chacun. Cette passion les amène d’ailleurs à commettre de funestes actions afin de pouvoir s’y abandonner, actions les menant plutôt à la déchéance et au désespoir.

Tout d’abord, Zola met en contact deux personnages aux tempéraments fondamentalement opposés afin d’observer les conséquences de la passion qui les dévore. Ainsi, le roman montre les changements cliniques qui s’opèrent en Thérèse, au tempérament nerveux, et Laurent, au tempérament sanguin, lorsqu’ils se rencontrent et s’abandonnent à leur passion. Le tempérament fougueux de Thérèse, refoulé depuis son adoption par Mme Raquin, explose donc au grand jour lorsqu’elle rencontre le caractère sanguin et bestial de Laurent. Par conséquent, au contact de Laurent, « [tous] ses instincts de femme nerveuse [éclatent] avec une violence inouïe; le sang de sa mère, ce sang africain qui [brûle] ses veines, se [met] à couler, à battre furieusement dans son corps maigre [et], de la tête aux pieds, de longs frissons [l’agite]. » Les mots du champ lexical de la puissance, tels que : « brûle », « battre », « éclater », « furieusement » et « violence » apportent donc un contraste important avec la femme morne, sans vie et éteinte qu’elle était avant de rencontrer Laurent. De son côté, Laurent, au caractère sanguin, posé et sûr de lui, perd ses moyens lorsqu’il vit sa passion avec Thérèse et voit ses appétits, déjà importants, grandir :

« L’habitude de la volupté lui avait créé des appétits nouveaux, d’une exigence aiguë. [...] Une passion de sang avait couvé dans ses muscles; maintenant qu’on lui retirait son amante, cette passion éclatait avec une violence aveugle; il aimait à la rage [et] se laissait conduire par les volontés de son organisme. [...] Le sourd travaille des désirs, s’était opéré en lui, à son insu [...]. »

La description médicale de cet extrait montre, en plus des changements dans les appétits de Laurent, le côté scientifique du livre de Zola. Des mots tels que « rage », « organisme », « opéré », « passion de sang » et « couvé dans ses muscles », apporte donc un caractère clinique à l’histoire et rappel au lecteur que, plus qu’une histoire, Thérèse Raquin est une étude approfondie de l’homme naturel et des conséquences des émotions qu’il vit sur son comportement. La passion résultant de la rencontre de deux caractères si différents ne peut d’ailleurs pas s'épanouir sans faire des flammèches. Comme de fait, afin d’épancher leur passion dévorante et, puisque celle-ci est entravée par le mariage entre Camille et Thérèse, les deux amants commettent l’acte tragique du meurtre de Camille. Cette idée leur vient en tête peu après le confinement de Laurent à son travail, ce qui empêche les deux amants de se voir. Cette absence crée un manque si grand qu’ils en viennent à considérer ce que serait leur vie sans Camille en suggérant sa mort :

Tu as raison, dit-il, il ne faut pas agir comme des enfants. Ah! si ton mari mourait…

— Si mon mari mourait…, répéta lentement Thérèse.

— Nous nous marierions ensemble, nous ne craindrions plus rien, nous jouirions largement de nos amours… Quelle bonne et douce vie!

La présence des points d’exclamation vient mettre l’accent sur l’idéal de cette vie, de leur passion, où ils n’auraient pas à vivre en se cachant de tous. Ils pourraient ainsi profiter d’une « bonne et douce vie », emplie de passion et d’amour. Les points de suspension, quant à eux, viennent suggérer que cet idéal, impliquant la mort de Camille, est en suspens; car bien qu’elle soit interdite, ils y pensent néanmoins sérieusement. La liberté dont ils rêvent se concrétise d’ailleurs lorsque

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