LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Synthèse de La Préférence pour L'inégalité de François Dubet

Fiche de lecture : Synthèse de La Préférence pour L'inégalité de François Dubet. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Octobre 2018  •  Fiche de lecture  •  1 720 Mots (7 Pages)  •  940 Vues

Page 1 sur 7

La préférence pour l’inégalité, de François Dubet[pic 1]

La préférence pour l’inégalité est un essai écrit par François Dubet en 2014. F. Dubet est un sociologue français qui était directeur d’études à l’EHESS et professeur de sociologie à l’université de Bordeaux jusqu'à sa retraite en 2013.

Dans ce petit livre, il développe et défend l’idée selon laquelle l’accentuation des inégalités procède d’une crise des solidarités qui s’explique par un déclin du désir d’égalité. Il dénonce le fait que nos sociétés auraient choisi l’inégalité, du moins l’auraient acceptée.

Selon François Dubet, la croissance des inégalités depuis une quinzaine d’années en France comme à l’étranger ne procède pas seulement de la mondialisation, du néo-libéralisme, de la globalisation des économies ; elle n’est pas seulement une conséquence des mutations de l’économie : elle résulte aussi d’une forme de renoncement à produire de l’égalité. Le sociologue estime que pendant 80 ans les inégalités ont étés réduites car il y avait une volonté politique et sociale de les réduire. Selon lui, cette volonté décline actuellement car on ne veut plus vraiment l’égalité de ceux dont on ne se sent pas proches, solidaires, fraternels. Selon lui, nous adhérons à des inégalités ; nous voulons l’égalité mais nos pratiques quotidiennes accentuent les inégalités, ainsi dit-il, nous choisissons l’inégalité. Ainsi par exemple :

-l’évolution des villes : les ghettos urbains sont la conséquence du fait que les classes moyennes et les riches se regroupent (chacun de leur coté) pour vivre avec leurs semblables. Les individus ne cherchent pas l’inégalité mais leurs choix les engendrent. C’est ainsi que se créent en bout de chaîne des quartiers qui concentrent toutes les inégalités et toutes les difficultés sociales…

- à l’école : nous voulons tous une école égalitaire mais en réalité toutes nos pratiques visent à accentuer les inégalités scolaires. De plus les performances scolaires des élèves sont trop dépendantes des ressources de leurs parents pour que la pure égalité des chances ne soit pas une fiction.

- la consommation : l’économie de la consommation repose sur la distinction, la consommation ostentatoire et la volonté de se  démarquer : cela accentue (et souligne) également fortement les inégalités.

-la peur : la peur du déclassement et le pessimisme (chacun voit sa situation plus mauvaise qu’elle ne l’est réellement) que ressentent les français par rapport au futur et à la situation actuelle poussent aussi à cette forme de renoncement à produire de l’égalité. La crainte du déclassement creuse les inégalités…

Pourquoi le sentiment de solidarité qui conduit à vouloir l’égalité de tous est-il devenu si faible ? Qu’est-ce qui pourrait fonder une mobilisation en faveur de la solidarité ?

        Selon François Dubet, l’épuisement de (la volonté de) solidarité est au cœur de la crise de solidarité. Cette crise de solidarité se manifeste par le manque de confiance aux étrangers, à l’impôt, aux mécanismes de redistribution, le chacun pour soi, la défection et la fraude fiscale, l’appel à des solidarités exclusives, par un pessimisme criant…

Dans la société actuelle nous sommes tous égaux fondamentalement. Cette affirmation égalitaire ne se traduit malheureusement plus en une volonté d’égalité sociale. François Dubet souhaiterait que des mécanismes, des imaginaires et des désirs d’égalité se reconstruisent. Il faudrait reconstruire de la solidarité. François Dubet écrit que les grands principes, piliers sur lesquels tenait la solidarité se sont épuisés, effondrés (sans que personne ne le désire vraiment d’ailleurs) et que la faible croissance que nous connaissons rend les choses d’autant plus difficiles.

-Le monde du travail industriel était un monde très conflictuel mais très intégré et très solide où régnait une vraie solidarité. Le monde du travail actuel l’est beaucoup moins car l’organisation du travail atomise les liens de camaraderie et de fraternité nous dit-il.

-La vie politique, dont une des fonctions est de fabriquer un imaginaire de solidarité est épuisée. Cela se voit par la défiance et l’absentéisme des populations, par la montée des votes populistes…

-La nation s’effondre : le sentiment de fraternité est de moins en moins fort alors que l’égalité exige un sentiment élémentaire de fraternité. S’ajoute à la crise de confiance déjà présente une défiance envers les autres : selon les sondages la civilité et la sociabilité seraient en ruine.

C’est donc pour cela que selon François Dubet, il serait fort souhaitable que l’idéal d’intégration sociale laisse sa place à l’idéal de cohésion sociale. Selon lui, alors que l’intégration suppose des valeurs communes et des institutions fortes, la cohésion sociale est incarnée par le capital social et la confiance qui définissent la qualité des relations dans une société ouverte et plurielle. Selon lui le rôle de l’Etat ne devrait pas être celui d’encadrer la société mais celui de pousser les individus à agir de manière solidaire, à se mobiliser, à « faire société ». « On ne peut plus faire comme si l’individu n’était pas au centre, comme si l’économie était toujours nationale, comme si la société était monocolore, comme si l’Etat décidait de tout ». Face à l’effondrement de ces piliers, François Dubet décrit deux réactions :

-celle des populismes de droite qui souhaitent retrouver les solidarités perdues en se repliant sur leur être culturel, historique et religieux.

-celle plus nostalgique et irréaliste qui cherche un retour à une République omnipotente, un retour à la grande République dans lequel l’Etat et la nation ne feront qu’un, un Etat-providence.

Selon François Dubet il n’est pas raisonnable de croire à ces deux scenarii qui sont dangereux pour la démocratie et qui ne laissent pas présager une société sympathique mais plutôt une société exclusive et renfermée.

...

Télécharger au format  txt (11.2 Kb)   pdf (80.8 Kb)   docx (17.3 Kb)  
Voir 6 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com