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Sonnet 12 Les Regrets Du Bellay

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Par   •  24 Novembre 2013  •  902 Mots (4 Pages)  •  8 219 Vues

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Principal poète de la pléiade avec Ronsard, Joachim Du Bellay a écrit nombres de recueils dont les Regrets, rédigé pendant son séjour à Rome (1555 à 1557) et juste après son retour. Le poète y consigne ses impressions sous forme de poèmes élégiaques et satiriques même s’il y a aussi quelques poèmes d’éloges (poèmes encomiastiques) d’amis restés en France ou de protecteurs.

Le sonnet XII est un parfait exemple du poème élégiaque et lyrique et contient le mot Regret, titre du recueil. Il est adressé à son ami Olivier de Magny qui séjournait également à Rome de 1555 à 1556. Les thèmes des poèmes du recueil sont l’exil, la satire (déception du poète par rapport à Rome) et le recueil contient aussi

Comment l'élégie sublime la souffrance ou comment la poésie corrige-t-elle la vie ?

Le lyrisme est incontestable dès les premiers vers étant donné les marques de la première personne dès le premier vers « je » (v1), « me » (v2). Il s’enfonce encore plus dans cette dimension lyrique en adressant son poème à un proche. Il n’y a plus aucun doute, il parle de ses sentiments les plus intimes en utilisant Magny « je ne chante Magny… » (v.5), destinataire qu’il apostrophe comme confident même si la portée du recueil fera du lecteur son confident. Le poète semble torturé comme le montrent tous les verbes du premier quatrain. Le dernier vers constitue une chute où le poète se sent pris au piège par son exil.

Mais c’est encore davantage l’aspect élégiaque qui est à retenir. Le poète exprimer ses tourments dans une évocation allant graduellement du plus impersonnel, lorsqu’il par de « soin ménager » dont il souffre, au plus personnel, lié au mal du pays : v.3 « regrets »

Les verbes à la rime vers 2-3 sont aussi quelque peu hyperboliques.

Du Bellay exprime ses sentiments de mal être que le romantiques appelleront trois siècle plus tard Spleen, mal du siècle. Le poète est tourmenté « me tourmente » (v.2), « me lamente » (v.3), « pleure » (v.5). Il fait aussi référence à la fuite du temps « sans fin » (v.2), « jour et nuit » (v.8), chose incontrôlable mais contre laquelle il semble lutter sans fin, dans les deux sens du mot.

Dans les tercets, on passe d’un lyrisme personnel à un lyrisme universel. Tous ceux qui souffrent comme lui sont invités à se reconnaître dans cette énumération. Il universalise donc son sentiment de regrets ce qui renvoie directement au fait que le poème ne s’adresse non pas exclusivement à son ami mais aux lecteurs. « le pèlerin regrettant sa maison » (v.11)

La souffrance n’est pas que personnelle, elle est physique (v. 9, 10, 13) et universellement morale (v. 11, 12, 14).

Mais pour Du Bellay, il ne s'agit pas réellement de chanter ses ennuis, il pleure en chantant « Si bien qu’en les chantant, souvent [il] les enchante » (v.7). Il s’agit donc aussi de les enchanter. La paronomase prend ici tout son sens en tant qu’elle met en exergue le fait que l'acte poétique est à la fois un remède et une transfiguration.

Le poète enchante donc ses ennuis, c’est-à-dire qu’il les ignore et les embelli. Il fit reposer ses sentiments sur des jeux sur les rimes et les sonorités comme dans le second consacré

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