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Les Regrets, Sonnet 6 De Du Bellay

Note de Recherches : Les Regrets, Sonnet 6 De Du Bellay. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Mars 2014  •  1 183 Mots (5 Pages)  •  2 750 Vues

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Du Bellay, Les Regrets, sonnet VI.

Las, où est maintenant ce mespris de Fortune?

Où est ce coeur vainqueur de toute adversité,

Cest honneste desir de l'immortalité,

Et ceste honneste flamme au peuple non commune?

Où sont ces doulx plaisirs, qu'au soir sous la nuict brune

Les Muses me donnoient; alors qu'en liberté

Dessus le verd tapy d'un rivage escuarté

Je les menois danser aux rayons de la Lune?

Maintenant la Fortune est maistresse de moy,

Et mon coeur qui souloit estre maistre de soy,

Est serf de mille maulx et regrets qui m'ennuyent.

De la posterité je n'ay plus de soucy,

Ceste divine ardeur, je ne l'ay plus aussi,

Et les Muses de moy, comme estranges, s'enfuyent.

Du Bellay, Les Regrets, 6

___________________

Sonnet VI “ Las, où est maintenant ce mespris de Fortune ? ”

Introduction :

Dans la composition des Regrets le sonnet VI est le premier sonnet à véritablement exprimer les regrets de Du Bellay, les cinq premiers sonnets représentant une sorte d'Art poétique liminaire.

1) Une poésie élégiaque :

 Opposition dans la composition entre un passé heureux (= quatrains) et un présent de souffrance (reprise de Maintenant). Cette coupure radicale est soulignée par des reprises de mots: le “ mespris de Fortune ” est repris au v.9 par “ la Fortune est maistresse de moy ”, l’“ honneste flamme ” (v.4) est rappelée par la “ divine ardeur ” (v.13). Jeu sur les antonymies : aux “ doulx plaisirs ” (v.5) répondent les “ mille maulx et regrets ” (v.11) ; les Muses au lieu de danser avec le poète s’enfuient à son approche ; au “ desir de l'immortalité ” (v.3) succède le renoncement résigné du v.12 (De la posterité je n'ay plus de soucy).

 Champ lexical de la souffrance : le premier mot “ Las ” est une interjection douloureuse. Le champ lexical des maux se répartit sur le premier quatrain et le premier tercet ; à l’adversité (v.2) succèdent les maulx et regrets (v.11) soulignés par une double hyperbole avec l’adjectif mille et le verbe ennuyent dont le sens, très fort au XVIe siècle, connote l’idée d’une torture intolérable.

 Parallélisme des v.9 et 10 : “ la Fortune est maistresse de moy ” “ mon coeur qui souloit estre maistre de soy ”, prolongé par l’antithèse maistre et serf.

 Les deux quatrains sont entièrement composés de questions oratoires : l’adverbe où en anaphore souligne le désarroi du poète. Du Bellay développe une cadence majeure (1 vers, 3 vers, 4 vers) qui suggère par l’allongement des phrases que la mélancolie et la nostalgie du temps passé vont croissant.

2) L’utilisation de la mythologie :

 L’usage de l’antiquité, typique de la poésie de la Renaissance, n’est pas uniquement décoratif ; les allusions mythologiques renvoient par intertextualité à d’autres textes et éclairent les réflexions de Du Bellay :

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