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Servitude volontaire commentaire

Commentaire d'oeuvre : Servitude volontaire commentaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Mars 2018  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 435 Mots (6 Pages)  •  422 Vues

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Le DSV rédigé par Etienne de La Boétie au 16ème siècle est une œuvre qui interroge les rapports entre l’Homme et le pouvoir. L’auteur formule ainsi, dans la première partie du DSV une énigme : celle d’une servitude consentie par les hommes. Il cherchera ensuite les causes de celle-ci, tout en appelant le peuple à une prise de conscience et à une résistance. L’extrait que nous étudions aujourd’hui est situé à la fin de la première partie du DSV, consacrée à la formulation de l’énigme de la servitude volontaire.

Dans cet extrait LB rompt avec une tradition héritée d’Aristote qui considère que le pouvoir injuste du tyran s’exerce contre la volonté du peuple. Ici, ce n’est plus le tyran qui opprime le peuple mais le peuple qui donne volontairement du pouvoir au tyran. LB s’adresse alors directement, et pour la première fois dans son discours, au peuple. LB exprime alors la possibilité d’une résistance qui ne soit pas armée, et qui vienne de la seule volonté des hommes.

LECTURE

PBQ : A la lecture de ce texte, on peut se demander comment, dans cet extrait, LB dénonce la volonté corrompue du peuple qui fait le choix de la servitude ?

Tout d’abord il convient d’étudier le fait que LB rédige un discours directement adressé au peuple afin de dénoncer sa passivité.  Puis il faut étudier la critique sans complaisance que mène LB contre un peuple volontairement asservie. Enfin, nous analyserons l’appel à la résistance par la libre volonté que formule LB.

I.        Un discours qui dénonce la passivité des peuples

A)        Un discours éloquent

- discours rédigé ( pas prononcé en public) mais LB adopte le ton de l’orateur qui manie l’art de bien dire. C’est en effet un discours éloquent :

- ponctuation expressive (exclamation dès L1 citer le texte ici ; questions rhétoriques L11-12 qui montrent qu’il manie l’art de la rhétorique)

- Une adresse directe au peuple, et ce, dès la 1L.  Le pronom « vous » est présent durant tout le texte et renvoie au peuple. A ce « vous » s’oppose le « il » : reprise pronominale du nom « tyran » qui oppose la multitude au pouvoir de l’Un et qui rappelle le sous-titre du DSV : le contr’un. 

- Il s’agit d’une argumentation directe, l’auteur formule sa thèse et mène une argumentation rigoureuse afin d’éveiller la conscience du peuple asservi. Il utilise plusieurs registres :

- épidictique d’abord ( L1 à 22) et même la rhétorique de la vituperatio ( de l’ordre la critique véhémente, du pamphlet)

- délibératif : donne un conseil pour l’avenir (L23 à 27) moment significatif du discours ou le « je » du locuteur, absent jusque-là réapparait ligne 25.

B)        L’énigme de la servitude volontaire

La thèse de LB revient à formuler une énigme : comment le peuple peut-il être volontairement asservi ? L’esclavage ne peut en effet se faire qu’en soumettant par la force, ici il semble que la volonté des hommes soit corrompue[1]. Elle ne les guide plus vers la liberté mais vers l’asservissement. Le titre formule ainsi une aporie reprise dès la L1 (citer le texte)

Première phrase nominale renvoie au titre et souligne la perversion de la volonté du peuple à travers l’antithèse « opiniâtre en votre mal et aveugle en votre bien », le « mal » renvoie à la servitude » ; le « bien » à la liberté.

Cette énigme de la servitude volontaire se transforme ici en scandale : LB s’adresse directement au peuple et sans ménagement pour critiquer sa passivité et lui montrer que le tyran n’est qu’un homme ordinaire que le peuple a volontairement transformé en monstre.

II.        La critique d’un peuple coupable

A)        La responsabilité du peuple

Le peuple est directement désigné comme responsable c’est un peuple « insensé » incapable d’user de raison. Les termes « pauvres » et « misérables » l1 peuvent relevé du registre pathétique (renvoient à la misère de la condition d’esclave) mais aussi et surtout polémique ( ils marquent le mépris du locuteur pour ceux qui sont privé de la lumière de la raison).

- Le peuple est passif, : il se laisse spolier ( L2) : gradation ascendante ligne 6 souligne la force de spoliation, qui touche même les biens « de vos ancêtre » ce qui fait référence à la transmission, et ainsi à la possibilité d’un peuple dénature parce que désormais sans héritage .

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