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Étude du Discours Sur La Servitude Volontaire de La Boétie

Mémoire : Étude du Discours Sur La Servitude Volontaire de La Boétie. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  26 Mai 2013  •  1 739 Mots (7 Pages)  •  1 711 Vues

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DISCOURS SUR LA SERVITUDE VOLONTAIRE ETIENNE DE LA BOETIE

Etienne de la Boétie écrit son essai Discours sur la servitude volontaire en 1549 en réaction à la tyrannie exercée sur le peuple suite à la tentative du roi François 1er d’uniformiser l’impôt sur le sel (la gabelle) sur tout le territoire. Ce jeune humaniste tente de trouver une explication aux succès que rencontre le despotisme de son époque. Cependant, E. de la Boétie va à l’encontre de la tradition en ne visant pas directement les tyrans comme la plupart des penseurs du XVIème jusqu’au XVIIIème siècle, mais en blâmant le peuple qui se soumet volontairement aux puissants. E. de la Boétie développe donc son argumentation contre cette notion apparemment paradoxale de « servitude volontaire » sans quoi toute tyrannie serait anéantie : « Soyer résolus de ne servir plus et vous voilà libres » (l.41)

Dès le début du texte on remarque qu’E. de la Boétie, en utilisant le pronom personnel « vous », s’adresse directement au peuple. Par ailleurs il assume lui-même l’entièreté de ses propos en usant du pronom personnel « je » (l.41, l.46). Dans le premier paragraphe il affirme que le peuple est l’ennemi du peuple. Il commence par l’apostropher en des termes péjoratifs : « Pauvres et misérables peuples insensés, nations opiniâtre en votre mal et aveugles en votre bien ! ». En l’attaquant d’emblée, et en s’adressant à lui directement, l’auteur cherche à susciter l’intérêt du peuple et donc à provoquer une réflexion sur ses actes.

On remarque dans les phrases suivantes la reprise anaphorique du pronom personnel « vous » et l’utilisation massive des déterminants possessifs « vos » et « votre » qui insiste sur le fait que le peuple est le seul responsable de son malheur. Le paragraphe poursuit un mouvement vers le dépouillement complet dans une gradation où se déploie le champ lexical du vol : « Vous laissez emporter devant vous le plus beau et le plus clair de votre revenu, piller vos champs, voler vos maisons et les dépouiller des meubles anciens et paternels. » (l.2 à 5) et plus loin : « […] ce vous serait grand bonheur de tenir à loyer vos biens, vos familles et vos viles vies. » (l.7-8). Nous voyons dans cette progression que la dépossession du peuple touche d’abord au domaine pécuniaire, puis à leurs propriétés et à leurs biens. Elle s’attaque ensuite à la sphère domestique et, enfin, à leur vie elle-même. La dépossession du peuple est donc totale. E. de la Boétie ne manque pas de souligner l’attitude paradoxale du peuple qui parait prendre plaisir à livrer ainsi leur existence au tyran : « […] et semblerait que, désormais, ce vous serais grand bonheur de tenir à loyer vous biens, vos familles, vos viles vies. » (l. 6-8)

L’auteur conclut ce premier paragraphe en démontrant que le peuple est l’artisan du pouvoir du tyran. On remarque une nouvelle gradation « et tout ce dégât, ce malheur, cette ruine » (l.9) qui fait une nouvelle fois progresser le malheur qui frappe le peuple d’un aspect matériel avec le mot « dégât » jusqu’à une « ruine » totale, un anéantissement. Il introduit une nuance dans son propos : les malheurs du peuple ne viennent pas « des ennemis » mais de « l’ennemi ». Le passage du déterminant indéfini « des » au déterminant défini « l’ » montre qu’il ne s’agit pas d’un ennemi extérieur, inconnu, mais bien d’un ennemi intime et identifiable, c’est-à-dire le peuple même qui a « fait » le tyran : « celui que vous faites si grand qu’il est ». Il ne manque pas de souligner une fois de plus le caractère paradoxal des agissements du peuple qui vont contre leurs intérêts. Pour ce faire il use de figures de style telles que l’ironie et la litote : « pour lequel vous allez si courageusement à la guerre » (l.11), « pour la grandeur duquel vous ne refusez point de présenter à la mort vous personne » (l.11-13).

Dans le deuxième paragraphe E. de la Boétie va démontrer que chaque action accomplie docilement par le peuple ne sert qu’à contenter l’avidité du tyran.

Il commence par faire un portrait du tyran en usant de la négation exceptive « n’a…qu’ » afin de mettre en évidence le fait que le tyran n’est qu’un homme semblable à ceux du peuple et qu’en cela il n’est pas si puissant qu’on ne le pense : « Celui qui vous maîtrise tant n’a que deux yeux, n’a que deux mains, n’a qu’un corps et n’a autre chose que ce qu’à le moindre homme du grand et infini nombre de vos villes » (l.14-16). La Boétie minimise donc la grandeur qui est attribuée au tyran et le remet à sa place de simple être humain. Toutefois il intègre à son énumération une exception : « sinon qu’il a plus que vous tous : c’est l’avantage que vous lui faites pour vous détruire ». La Boétie insiste encore une fois sur le fait que le peuple est le principal responsable de la domination exercée par le tyran. La répétition du pronom personnel « vous » est significative à cet égard.

De

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