Ruy Blas Lecture Analytique

Lecture analytique n°9 : Ruy Blas, Victor Hugo, 1838

Au XIXe siècle, le théâtre romantique rompt définitivement avec les règles du classique qu’Hugo fustige dans la préface de Cromwell en 1827. En infatigable chef de fil, Victor Hugo (on lui doit des romans : Les Misérable, Notre Dame de Paris, des poèmes satiriques : Les châtiments, et des pièces de théâtre : Ruy Blas, Hernani). Il fait voler en éclat la règle des trois unités, la règle des genres et des registres dans les pièces où le héros allie bassesse et élévation, grotesque et sublime. C’est le cas de Ruy Blas 1838 : Don Salluste, grand d’Espagne veut se venger de la reine qui la disgracier. Comme son cousin Don César refuse de conspirer avec lui, il utilise Ruy Blas et profite de son amour pour la reine pour ourdir un plan machiavélique. Ruy Blas se fait donc passer pour Don césar à la cour, non content de redresser la politique du royaume, il parvient à obtenir l’amour de la reine mais celle-ci tombe dans les filets de Don Salluste. L’extrait que nous allons étudier est le dénouement de la pièce, Ruy Blas contraint de révéler son identité vient de tuer son maître et s’apprête à se sacrifié pour celle qu’il aime.

En quoi est-ce une scène d’aveu ?

En quoi ce dénouement est il tragique ?

En quoi le valet accède au statut de héros dans ce dénouement ?

I) La Reine : de la froideur à l’aveu :

1) La supériorité ébranlé :

Dans ce dénouement, l’intensité du dramatique est à son paroxysme : Ruy Blas et la reine se sont avoué leur amour mais celle-ci croyait s’adresser à Don césar.

-Au début de cet extrait la reine est donc enfermer dans sa colère comme montre la didascalie de la ligne 1 (immobile, glacée). Elle ne répond que par des mots très bref et catégorique (vers 5 : jamais, non jamais) et échanges extrêmement froids et brefs viennent casser le rythme de l’alexandrin (2/2/2/3/3) : communication ne passe pas.

-peu à peu le doute et la peur s’empare de son esprit, multiplication des interrogations, aparté vers 6/9/10/12 … Son trouble est également perceptible dans le jeu de l’énonciation, elle passe du vouvoiement imposé par l’étiquette au tutoiement qui trahis ces sentiments, vers 11 : tutoiement vers12 : vouvoiement, et même en un seul vers : 10/12

-Enfin, les impératifs adressés à Ruy Blas ne sont plus des ordres mais des suppliques de femme amoureuse.

Son inquiétude la pousse à briser le silence et se rapprocher de celui qu’elle aime.

2) La déclaration :

-L’intonation plus le jeu des acteurs comptent beaucoup. Elles guident le lecteur, le rapprochement qui s’opère entre les deux personnages vers6, Vers12 : entoure de ses bras, vers 25… Avant même les répliques, les gestes de la reine trahissent ses sentiments.

-Ici elle pardonne rapidement, elle le lui dit vers 11/12/13, car elle est terrorisé ( tragédie) quand elle découvre le poison : gradation dans les termes : vers9/14/21. Alexandrin disloqué vers 6/7/8, il court sur plusieurs répliques. Elle culpabilise avec scène tragique sous ses yeux : vers 21 : mea culpa, plus tournure hypothétique.

-Au comble du désespoir, elle finit par verbaliser son amour comme pour empêcher le sort

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