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Ronsard, Les Sonnets pour Hélène, 1578

Commentaire de texte : Ronsard, Les Sonnets pour Hélène, 1578. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Octobre 2021  •  Commentaire de texte  •  885 Mots (4 Pages)  •  678 Vues

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Explication de texte

        Ronsard écrivit en 1578 le recueil  Les Sonnets pour Hélène. Nous nous attarderons spécifiquement sur le II, 24 ; dans lequel, loin de peindre la beauté, les charmes et son amour pour Hélène, il surprend en évoquant le temps qui passe et l’urgence de profiter du présent.

         Comment Ronsard joue t-il avec la temporalité afin de maquiller sa véritable intention ?        Pour y répondre, nous nous pencherons en premier lieu sur Ronsard projetant Hélène dans un futur hypothétique, puis nous verrons comment Ronsard évoque sa propre mort dans le premier tercet avant de révéler sa véritable intention d’amant éconduit dans le second tercet.

        A la lecture des deux premiers quatrains, nous aurions pu nous attendre à un éloge de la jeunesse et de la femme aimée, or Ronsard se projette dans un avenir lointain, installant Hélène dans une vieillesse calme et paisible, comme nous le montre le rythme lent et régulier des deux premiers vers.  L’utilisation du futur de l’indicatif « quand vous serez » transporte Hélène au « soir » de sa vie. On peut voir dans l’évocation de « la chandelle » une métaphore de la vie qui se consume et dont la flamme est vacillante. Au vers deux, le filage de la laine n’est pas sans rappeler les Parques de l’Antiquité qui filent enroulent et coupent le fil de la vie. Nous constatons au vers trois une gradation à la fois rythmique et sémantique « dire » ;  « chanter » ; « s’émerveiller » qui montre l’admiration qu’entraîne, selon le poète, le souvenir nostalgique de « Ronsard ».Au vers quatre le poète fait parler Hélène, laquelle se remémore le passé glorieux de sa jeunesse, comme le montre l’imparfait « Ronsard me célébrait », époque qui n’est autre que le présent des deux personnages. Ainsi tout en évoquant la vieillesse d’Hélène et le temps qui passe, Ronsard nous prouve qu’il reste maître du temps et qu’un poète n’en subit pas les affres contrairement à une simple mortelle. Le deuxième quatrain confirme que le temps n’a aucune prise sur le poète puisque son nom glorieux suffit à réveiller les « servantes » « demi sommeillant » et à susciter en elles l’envie et le désir. L’adjectif « immortelle » mis en valeur par sa position centrale à la fin du huitième vers permet de montrer le poète non seulement comme un créateur maître du temps mais aussi et surtout comme un démiurge capable de rendre éternel la muse qu’il a élue. Ainsi dans ces deux premiers quatrain on peut lire l’orgueil du poète tout puissant qui par ces créations échappe a la condition de mortel

        Le pronom personnel « je » marque l’entrée de Ronsard dans le poème en tant qu’homme et non plus en tant que poète. Il apparaît alors non plus couvert gloire mais spectral et fantomatique, disparu du monde des vivants, « sous la terre ».Dès lors il a perdu sa supériorité sur Hélène et redevient son égal face au temps qui passe comme nous le montre le parallélisme de construction : » je serais sous la terre » et « vous serez au foyer ». Quand il cesse d’être poète Ronsard redevient homme, donc mortel. On note également une opposition entre la chaleur du « foyer » et la froideur de la « terre ». Hélène, loin d’être idéalisée, est dépeinte par Ronsard telle une « vieille accroupie » de manière péjorative et dégradante. L’éloignement entre les deux personnages semble irrémédiable et les pronoms « je » et « vous » ne se rencontrent jamais pour former un nous.

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