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Rhinocéros, Ionesco

Dissertation : Rhinocéros, Ionesco. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Octobre 2022  •  Dissertation  •  685 Mots (3 Pages)  •  213 Vues

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Rhinocéros (Eugène Ionesco)

Le XXe siècle, riche en conflits internationaux, a donné naissance à plusieurs régimes totalitaires comme le fascisme, le bolchevisme ou le nazisme. Ce sont ces différentes dictatures qui inspirent la pièce « Rhinocéros », parue en 1959 et écrite par Eugène Ionesco. L’auteur ayant observé la dogmatisation nazie du peuple roumain, un de ces peuples d’origines, avec celui de la France, se sentait comme un imposteur et cette pièce de théâtre absurde représente l’inconfort qu’il a vécu face à ce conformisme. Dans ce texte, il sera démontré que le symbolisme associé à la monstruosité est utilisé afin de représenter le totalitarisme et le conformisme. Dans cette pièce, l’auteur dénonce le totalitarisme et le conformisme qui l’accompagne.

En premier lieu, la pièce dénonce le totalitarisme par une représentation monstrueuse des totalitaires. D’abord, le personnage de Jean et sa transformation illustre bien la pensée totalitaire. En effet, son personnage étant très rigide, ayant peu d’ouverture d’esprit et un penchant pour l’uniformité, il est une proie facile au totalitarisme. Lorsque Bérenger dit à Jean, « perdez-vous la tête? »[1], le sens littéraire de la question, représente bien Jean qui n’est plus maître de sa pensée. Toutefois, il y a aussi un fort sens figuré qui dénonce la transformation de celui-ci. Ensuite, la séparation causée par la langue met de l’avant l’impossibilité de mener un discours avec un totalitaire. Cette séparation est très bien illustrée par l’épisode de folie de Bérenger à la fin de la pièce, représentée par l’anaphore du langage suivante : « D’abord, pour les convaincre, il faut leur parler. Pour leur parler, il faut que j’apprenne leur langue. Ou qu’ils apprennent la mienne ? Mais quelle langue est-ce que je parle ? Quelle est ma langue ? Est-ce du français, ça ? Ce doit bien être du français ? Mais qu’est-ce que du français ? ».[2] En effet, l’emprise du dogme sur les totalitaires, les rhinocéros, est si forte que le dialogue est impossible avec eux. Bérenger en vient même à se questionner sur sa propre langue.

En second (S), Eugène Ionesco dénonce le conformisme et le caractère social qui l’entoure. Tout d’abord, il reflète son expérience personnelle au travers le personnage de Bérenger, comme dans les extraits suivants : « En fait, étant comme le dernier homme dans cette île monstrueuse, je ne représente plus rien, sauf une anomalie, (S) monstre. »[3] et « Trop tard maintenant! Hélas, je suis un monstre, je suis un monstre. ».[4] On remarque un parallèle indéniable qui souligne la solitude et le sentiment d’imposteur du non-conformiste. Ce sentiment est ironique considérant que Bérenger comme Eugène on fait preuve d’intégrité dans le respect de leurs valeurs personnelles et n’ont pas suivi l’effet de masse. Ensuite, l’ascension d’un mouvement marginal vers la normalité dans la mise en scène est bien illustrée par l’antithèse suivante : « Lorsqu’il accroche les tableaux, on s’aperçoit que ceux-ci représentent un vieillard, une grosse femme, un autre homme. La laideur de ces portraits contraste avec les têtes des rhinocéros qui sont devenues très belles ».[5] Cette image utilise un fort contraste qui met de l’avant les rhinocéros, la nouvelle norme de beauté comparativement à l’humanité. Elle qui est variée en âge, sexe et grosseur, loin de la normalité unicorne et bicorne des rhinocéros. Bref, il est clair que l’auteur reflète son expérience du conformisme au travers le personnage de Bérenger et les sentiments négatifs associés à la poursuite de convictions inverses à celles d’un mouvement populaire.

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