Rhinocéros, Ionesco

Suite à la Deuxième Guerre mondiale, la guerre froide s'installe entre les États-Unis et la Russie donnant ainsi naissance au bloc communiste et capitaliste. La littérature du XXe siècle a pris part socialement et politiquement en proposant des pièces de théâtre absurdes dévoilant de troublantes vérités tout en y ajoutant une touche d'humour. Une pièce ressort parmi tant d'autres et c'est la pièce Rhinocéros d'Eugène Ionesco écrite en 1959. Celle-ci utilise le symbolisme du monstre pour montrer que l'homme peut devenir un monstre en changeant ses valeurs et en décidant d'adhérer à la pensée populaire du moment. Tout d'abord, j'expliquerai comment Ionesco montre qu'un rhinocéros est un monstre. Puis, en prouvant que la transformation de la population en monstres est dirigée par leur propre volonté.

Tout d'abord, Ionesco utilise les rhinocéros pour symboliser le monstre. Son intention est de montrer une bête féroce, hideuse et stupide dans le rhinocéros. Dans la pièce, il se sert d'adjectifs péjoratifs pour les décrire ; «Un quadrupède stupide ... » (p.28), « Et féroce en plus ... » (p.28), « ... un très gros animal, vilain ! » (p.65). L'auteur n’est pas flatteur avec l'animal. Avec ces procédés, Ionesco met l'emphase sur les défauts de l'animal qui sont les mêmes que chez un monstre. Puis, dans plusieurs passages, il est écrit que les rhinocéros ont tout détruit, qu'ils font beaucoup de bruit et qu'ils se promènent en troupeau ; « ... dehors un grand bruit d'un troupeau de rhinocéros...» (p.140), « Ils ont démoli les murs de la caserne des pompiers». On peut en déduire que les rhinocéros ont des comportements dévastateurs tels que des monstres. Bref, les rhinocéros sont interprétés comme étant des monstres laids et dangereux dont on doit se méfier.

Ensuite, Ionesco veut symboliser l'homme qui se transforme, en un monstre. Dans le livre, les hommes se changent en rhinocéros qui est synonyme de monstre. Cependant, pour que la population se métamorphose, leurs comportements doivent changer. Afin d'insister davantage sur le phénomène, l'auteur décrit des comportements agressifs, colériques ainsi qu'avec une perte d'humanisme juste avant leur transformation comme dans la transformation de Jean lorsqu'il converse avec Bérenger ; « JEAN : l'humanisme est périmé ! Vous êtes un vieux sentimental ridicule.»(p.106) ou encore lorsque Jean râle seul dans la salle de bain ; « ... je rage, salaud, etc.» Puis, l'auteur montre que c'est un choix de se changer en monstre. Dans le livre, les personnages prennent la décision de se transformer comme Bérenger prend la décision de ne pas céder à la tentation. Dudard, parlant de M. Papillon ; « Cela prouve tout de même la sincérité de sa métamorphose. »(p.126) ou de Bérenger parlant de Botard ; « C'est cela qui a dû précipiter sa décision. »(p.148) en faisant référence à sa transformation ou encore la volonté de Bérenger à ne pas vouloir changer ; « ... je n'abdiquerai pas, moi, je n'abdiquerai pas.»(p.158). Le fait que la décision de se transformer en monstre revienne aux personnes est également une analogie avec notre société d'aujourd'hui. N'importe qui peut choisir de devenir un monstre en changeant son comportement

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