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Rhinoceros Ionesco

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Par   •  17 Février 2015  •  1 124 Mots (5 Pages)  •  819 Vues

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Lecture analytique 3 : La métamorphose de Jean : tableau 2, Acte 2 p.160 « Réfléchissez, voyons » à « malgré la poussée contraire… p.164

QUESTIONS :

Comment représenter une scène de métamorphose ?

Par quels procédés l’écriture théâtrale de Ionesco dit-elle la transformation de Jean ?

Intro

La métamorphose de Jean, dans le second tableau de l'acte II, constitue un moment clé de la pièce. II s'agit en effet de la seule mutation d'un personnage en rhinocéros directement représentée sur la scène. Bérenger est venu rendre visite à Jean pour tenter de se réconcilier avec lui après l'altercation de la fin de l'acte I et pour lui relater la métamorphose de M. Bœuf (acte Il, tableau 1). La scène se déroule dans la chambre de Jean. Nous verrons quelle est la place accordée au langage du corps et en quoi cette scène illustre la fracture désormais inévitable entre Bérenger et Jean.

1. Les procédés dramaturgiques de la métamorphose

a) L'utilisation de l'espace

 Double espace (voir la didascalie d'ouverture du tableau 2 de l'acte II, p136) : la chambre de Jean, espace visible par les spectateurs, et la salle de bains (p.161,162,163), située hors scène, qui est le lieu de la transformation proprement dite.

 Les allées et venues de Jean de la salle de bains à sa chambre permettent d'une part de réaliser « techniquement » le processus physique de la métamorphose, d'autre part de rendre perceptibles au spectateur les différentes étapes de ce processus comme l'« apparition effrayante » de Jean à la p. 164.

b) Les éléments sonores

 Ils concernent d'abord le langage de Jean. S'opère une déconstruction progressive de son discours, une dislocation de la syntaxe :

– répliques brèves, parfois réduites à un mot ou deux (« Chaud... trop chaud. Démolir tout cela, vêtements, ça gratte, vêtements, ça gratte » avec l'emploi de l'infinitif et l'absence d'article devant le nom, p. 162) ;

– parole plus proche du cri que du discours construit (« Les marécages ! Les marécages !... », p. 163) ;

– parole incompréhensible où se fait entendre le souffle du fauve (« soufflant bruyamment », p. 163) ; paroles furieuses et incompréhensibles » (p. 162).

 On assiste donc à une perte progressive chez Jean du langage humain, remplacé peu à peu par les barrissements : « il barrit presque » (p. 160), « il barrit de nouveau » (p. 161), « une voix très rauque, difficilement compréhensible » (p. 161), « sons inouïs » (p. 162).

 Les commentaires de Bérenger soulignent cette évolution : « Parlez plus distinctement. Je ne comprends pas. Vous articulez mal. » (p. 162).

 Par ailleurs, la violence finale, avec l'affrontement invisible des deux personnages dans la salle de bains (p. 164), perce grâce aux bruits que peuvent entendre les spectateurs.

c) Les éléments visuels

 Les indications scéniques révèlent la volonté de Ionesco de donner une dimension « réaliste » à la métamorphose de Jean : celui-ci devient vert (p. 162) et une bosse grossit sur son front jusqu'à devenir corne de rhinocéros : « Oh ! Votre corne s'allonge à vue d'œil !... Vous êtes rhinocéros », p. 164.

 Ionesco multiplie les signes visuels de cette transformation : Jean se débarrasse de ses vêtements, caractéristiques

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