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Question de corpus sur la laideur (corrigé).

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Par   •  5 Décembre 2016  •  Commentaire de texte  •  907 Mots (4 Pages)  •  6 110 Vues

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Correction du DS du 10/10/2016

Question de corpus :

De quelles(s) façon(s) les poètes décrivent-ils la laideur ?

Introduction :

La laideur est mise à l’honneur par les trois sonnets du corpus. Tout d’abord le chef de file de la Pléiade, Ronsard, évoque son corps au seuil de la mort dans « Je n’ai plus que les os » extrait du recueil Derniers Vers. Ensuite Paul Scarron représentant du mouvement baroque nous propose un blason des dents d’Hélène issu du Recueil de quelques vers burlesques, enfin le symboliste Baudelaire poétise la cécité dans son texte « Les Aveugles » extrait des célèbres Fleurs du mal. Il s’agira de se demander comment les poètes décrivent la laideur dans leurs textes. Celle-ci se retrouve tant à travers les personnages décrits qu’à travers la forme des poèmes elle-même, c’est pourquoi on verra comment la laideur est rendue à travers les sonorités, la construction des vers et les images peu poétiques.  

I- La laideur exprimée par les sonorités

Chaque poète du corpus a fait le choix d’utiliser des sonorités peu agréables afin de rendre compte de la laideur des personnages évoqués. Ainsi on retrouve chez Ronsard et Baudelaire l’emploi de dentales et de gutturales qui marquent la dureté et le dégoût. Pour le poète de la Pléiade on retrouve l’allitération en « d » avec le suffixe « dé » qui montre que le poète, ici décrit, se décompose, son corps se détruit petit à petit (« décharné, dénervé, démusclé, dépoulpé » (vers 2), « descendre, désassemble » (vers 8), « dépouillé » (vers 9).Baudelaire, lui ,condense les consonnes dans son vers « Pareils à des mannequins ; vaguement ridicules » ou « singuliers comme des somnambules ».  Scarron choisit quant à lui de jouer avec les mots à la rime et crée ainsi des échos peu envieux tels que « blancs / tremblants » (v.2 et 4), « flancs / sanglants » (v.6 et 8), « « rieuse / pleureuse » (v.9 et 10) ou « tête / bête » (v. 12 et 13).  Chaque auteur met ainsi en scène une laideur physique à travers des sonorités agressives et violentes.

II- La laideur exprimée par la construction des vers

Aussi les trois auteurs prennent le parti de construire leur poème en déséquilibre afin, là encore, de symboliser la laideur. Scarron et Baudelaire présentent des vers déséquilibrés car la construction de certaines phrases ne respecte pas le rythme de l’alexandrin. Par exemple la césure du deuxième vers du sonnet à Hélène sépare le nom « fragments » de l’adjectif « noirs » pour mimer l’anarchie de la dentition cariée de la femme. Au troisième vers du sonnet de Baudelaire, l’enjambement entre les vers 8 et 9 sépare le verbe de son complément « vers les pavés / Pencher », pour représenter la démarche disgracieuse des aveugles. Pour Ronsard c’est le rythme du vers qui est met en forme la mort et la laideur du personnage au bord du précipice avec un rythme ternaire au vers 7 « Adieu, plaisant soleil, mon œil est étoupé », comme si le souffle du poète ne lui permettait plus de faire de longues phrases, on retrouve cela au vers 13 « Adieu, chers compagnons, adieu, mes chers amis » avec une structure en 2/4/2/4. L’anaphore de « Adieu » renforce cet effet de mort imminente.  

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