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Le Roi Au Théâtre Question De Corpus Corrigé

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Par   •  3 Juin 2014  •  603 Mots (3 Pages)  •  6 514 Vues

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Question sur le corpus :

La figure du roi est représentée au théâtre depuis l’Antiquité pour réfléchir à la question du pouvoir. Au XXème siècle, en dépit des changements de régimes politiques, elle reste chez les auteurs comme A. Jarry dans Ubu Roi (texte A), J.P. Sartre dans Les Mouches (texte B), A. Camus dans Caligula (texte C) et E. Ionesco dans Le Roi se meurt (texte D) l’occasion de souligner les dérives possibles de pouvoirs forts ou les drames intérieurs de ceux qui l’exercent.

Ces quatre textes présentent des rois qui exercent de manière continue ou non un pouvoir tyrannique. D’abord le propre du tyran est d’accéder au trône de manière illégale : ce que font Ubu qui a usurpé le trône de Venceslas en Pologne et Egisthe qui a usurpé celui d’Agamemnon à Argos.

Mais non moins tyranniques, au sens large du terme, sont les deux autres rois : Caligula quand il exige « que tout le monde rie » et rit de l’effet suscité par la peur qu’il provoque et Bérenger 1er quand il se met à donner des ordres à tout ce qui l’entoure, aux personnes aussi bien qu’aux choses, réduisant le statut des unes au statut des autres.

L’emploi de l’impératif dans ces différents textes est significatif de cet abus d’autorité.

D’ailleurs le statut personnel du roi qui devrait être lié à une certaine noblesse est dévalorisé autant par son langage par son attitude. On distingue un roi dont la portée comique est plus marquée : Ubu. Le comique d’Ubu tient autant à son nom qui est un nom inconnu alors qu’un paysan porte un nom de roi, qu’à sa vulgarité : il emploie des jurons, tutoie ses sujets, parle un langage avec des tournures familières. Il effectue des besognes qui ne le concernent pas comme la perception des impôts.

Les statuts des autres rois sont plus pathétiques : Egisthe semble fou. Il appelle sa femme « catin », il pense que le roi mort le voit puis admet que c’est une « fable » qu’il a inventée pour le peuple. Caligula fait figure d’ivrogne sale qui « se tient mal à table » et dont le caractère le range aussi au nombre des rois fous : il rit, rêve, s’emporte et revient à « un ton amical ». Enfin l’obstination qui caractérise Bérenger quand il répète dix fois « j’ordonne » le fait passer pour fou. Ce sont donc tous des rois sans dignité.

Mais ces rois sont aussi le reflet de l’impuissance de l’homme face à la vie. Egisthe prétend qu’une « bête [lui] a mangé le dedans » et qu’il « donnerait son royaume pour verser une larme ». Caligula a été bouleversé par la mort de sa sœur et évoque la solitude du pouvoir : « Il était une fois un pauvre empereur que personne n’aimait. » et Bérenger refuse de comprendre qu’il va mourir et que le pouvoir qu’il exerçait est annihilé par sa faiblesse physique. Le spectateur comprend alors que la figure du roi peut aussi être la sienne quand il est confronté au remords, à la solitude ou à la maladie.

Si ces textes paraissent d’abord un constat tragique de l’impossibilité d’exercer un pouvoir juste, la satire peut aussi être un moyen d’inciter les hommes à se réformer. D’ailleurs l’absurdité de la condition humaine est surtout mise en valeur dans une intention d’efficacité immédiate par Sartre et Camus

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