Quelle vision de la prostituée proposent les textes de ce corpus ?

Quelle vision de la prostituée proposent les textes de ce corpus ?

             Ces extraits, datant de la fin du 19ème siècle, traitent tous du même sujet, la prostitution. Les auteurs, Zola, Maupassant, Huysmans et les Frères Goncourt, ont des visions différentes de la femme de joie. Certains la voient comme une petite chose innocente, tandis que d'autres comme un bête avide d'amour. En effet, à cette époque, la condition de la femme était toujours assez médiocre. La prostituée formait une bonne héroïne, à détester ou, au contraire, à aimer, selon la présentation qui en était faite. Nous étudierons en premier lieu la divergence des points de vues des auteurs, puis nous feront une analyse plus détaillée de la description de l'héroïne.

             Les textes des Frères Goncourts et d'Emile Zola présentent tout-deux une vision de la prostituée dégradante, d'une pauvre fille en perdition, d'une « bête […] dont l'appétit quête ». Elles y sont des femmes « tourmentées », « misérables et brûlantes ». L'ambiance générale est sale, mauvaise, tant pour la scène principale que pour le lieu de « l'action » : « le long des ruelles boueuses, sous la clarté trouble du gaz », « une odeur fade de grande alcôve mal tenue ». Gervaise et Nana savent toutes deux comment fonctionne l'appétit masculin, de quelle manière elles peuvent attirer leurs clients, que ce soient avec une attitude particulière « elle attaquait elle-même, elle sollicitait la brutalité », ou avec des lieux spécifiques « […] ce temps mou, cette fétidité des coins louches enrageaient les hommes ». Enfin, ils insistent sur la condition désastreuse de la prostituée, et cela tout au long du texte « au-dessous de la honte, au-dessous de la nature même », « […] l'individu lui était égal », ou encore « les pauvres filles exaspérées d'une nuit de chômage ». Zola insiste différencie aussi les familles normales, heureuses, des prostituées et de leurs clients « pendant que d'honnêtes familles[...] habitués à ces rencontres, passaient tranquillement ».

    Ces deux auteurs ont donc une vision assez similaire de la prostituée, qui est celle d'une femme désespérée et manipulatrice.

              Maupassant et Huysmans présentent dans leurs extraits une prostituée belle, fière d'être symbole de plaisir. Aucune ambiance particulière n'y est décrite car les textes sont centrés sur les héroïnes et leur description. Les auteurs les mettent en valeur, en font une description très détaillée sur le plan physique. Marthe est une femme qui se découvre : elle s'est apprêtée, sûrement à l'occasion de son premier emploi en temps que « galante », et ne s'est jamais vue aussi belle. Elle paraît jeune et fraîche, encore naïve, tandis que Boule de Suif à l'air d'avoir de l’expérience dans le métier. L'héroïne de Maupassant est jalousées des femmes dit « honnêtes », qui la traitent de « prostituée » et de « honte publique » derrière son dos, mais elle n'en est pas moins désirée par la gente masculine. Elle est décrite comme une femme pleine de rondeurs, qui à des formes là où il faut, mais aussi où il n'y en a pas besoin, tout en restant « cependant appétissante ».

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