Quel est le rôle de la parole et de l'action dans le texte ?

        LITTERATURE 

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QUEL EST LE RÔLE DE LA PAROLE ET DE L’ACTION DANS CE TEXTE ?

        Aujourd’hui nous vivons dans une réalité où quoi que nous fassions le seul pouvoir à notre disposition est le pouvoir du langage, de la parole. Il s’ensuit que le « pouvoir » ne fait pas forcément écho à la domination de l’autre mais peut s’avérer libérateur, dégager d’autres possibilités, ouvrir de nouveaux horizons, révéler des forces et des occasions cachées. En effet, dans ce texte nous constaterons l’importance considérable de la parole d’Ulysse afin d’accéder à ses demandes. Il semble opportun de se demander alors le rôle de la parole et de l’action tout au long de ce texte.

C’est ainsi que dans ce devoir nous verrons dans un premier temps que l’action échoue et paradoxalement dans un second temps, que la parole excelle.

        Tout d’abord, dans cet extrait on constate que chaque tentative d’action est vaine. Tout au long du texte, il y a trois actions qui sont distinctement présentes.

La première action est réalisée par la fille du roi (l.5-8). Celle-ci tente de viser, munie d’une balle, une des femmes de la cité des Phaéciens. Malencontreusement elle manque sa cible. Cette action est incontrôlée et sème  dès le début du texte le désordre. De plus elle est connotée négativement et provoque immédiatement de la peur ainsi que de l’agitation, plus particulièrement lorsque ces femmes « poussèrent un grand cri » (l.7-8). Ces cris provoquent instantanément le réveil d’Ulysse.

La deuxième action est déclenchée par Ulysse (l.18-30). Il sort du buisson où il dormait, réveillé par la faim et se mettant à la chasse tel un animal. Ainsi son côté bestial est mis en exergue en étant comparé à un lion. Les attributs de ce dernier lui sont associés : « confiant en sa force » (l.22), « les yeux étincelants » (l.23) « il poursuit bœuf [...] » (l.23), « la  fin le pousse à l’attaque » (l.24). Cette action dépourvue de parole est associé à de l’instinctif et échoue. En effet, Ulysse était parti chasser mais les « bœufs, brebis et cerfs sauvages » (l.24) s’en allèrent à la vue de l’état « Effroyable » (l.38) d’Ulysse. L’action semble alors immédiatement irréfléchie et discréditée. C’est ainsi qu’elle provoque la fuite et la peur des animaux dont Ulysse était à la chasse.

La 3ème action est longuement réfléchie par Ulysse (l.34-36).Un dilemme se pose alors à lui : la parole ou l’action ? Il apparaît nu devant la fille d’Alcinoos ( Nausicaa) qui seule se tient devant lui tandis que les autres femmes se sont enfuies, effrayées. Là se pose alors une alternative : soit supplier à genoux Nausicaa de  lui montrer la ville et de lui donner des vêtements ou bien de la convaincre grâce à la parole. De ce fait, il choisit après réflexion d’user de la parole : « à la réflexion le meilleur parti lui sembla de la supplier à distance par insinuantes paroles » (l.36-38).

C’est ici l’évitement de l’action mis en évidence dans cet extrait par opposition à la première action qui, elle, a été réalisée mais a échoué.  Suite à cet évitement, Ulysse va choisir la parole au détriment de l’action.

        Dans un second temps, l’action n’ayant pas été efficace, nous constatons que l’usage de la parole va mener le héros à une réussite en utilisant cette dernière de manière  intériorisée, manipulatrice, directe ou performative.

Premièrement, les femmes « poussèrent un grand cri » suite à l’action désordonnée du lancé de balle manqué ce qui entraîna l’éveil soudain d’Ulysse. Le cri est plutôt associé à de l’animalité et retranscrit l’émotion des femmes. Cela souligne alors une certaine confusion provoquée par l’action et exprime l’étonnement de celles-ci.

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